Accueil > Fermeture de l’hopital Georges Clémenceau
L’hôpital Clemenceau risque-t-il de fermer ?
Le personnel de l’établissement de 390 lits de Champcueil, spécialisé dans les soins aux personnes âgées, s’alarme. L’AP-HP, qui gère le site, nie tout projet de fermeture.
Les 390 lits qu’occupent les patients de l’hôpital gériatrique Georges-Clemenceau, à Champcueil sont-ils menacés de disparition ? Hier, en marge d’une visite de Martine Aubry sur le « bien vieillir » en Essonne, la présidente de la communauté médicale de cet hôpital du Sud-Essonne a affirmé son « extrême inquiétude », évoquant une fermeture partielle ou totale du site d’ici à 2014.
« Au sein de l’AP-HP (NDLR : Assistance publique-Hôpitaux de Paris, l’établissement public qui gère Clemenceau), on m’a clairement prévenue que la fermeture était dans les tuyaux et que le scénario était plus qu’avancé », explique Marie-France Maugourd, médecin gérontologue, encore secouée par une « nouvelle totalement inattendue au vu de la qualité et du travail effectué par le personnel ». Des propos contestés par l’AP-HP, qui affirme que la fermeture « n’est absolument pas à l’ordre du jour ». Quant à l’agence régionale de santé, elle n’a pu être jointe.
Il n’empêche, le vice-président du conseil général (PS) en charge des personnes âgées, Jérôme Guedj, manifeste lui aussi son appréhension : « Il y a un an, on parlait de la fermeture de 37 lits, mais là, depuis quelques semaines, on évoque une fermeture totale. Ce serait un tel désastre que j’ai écrit hier à la directrice de l’AP-HP pour lui demander de convoquer en urgence une réunion extraordinaire de la conférence de territoire, l’instance de soins dans le département. »
L’élu, par ailleurs candidat aux cantonales et à la présidence du conseil général, craint aussi que l’AP-HP propose de transformer certains lits en places de maison de retraite : « Une catastrophe, car toute la spécificité gériatrique et la proximité médicale pour les habitants du Sud-Essonne seraient menacées », assure-t-il.
Le dossier défendu aujourd’hui lors d’une réunion à l’AP-HP
Construit dans les années 1920, dans un vaste parc, pour accueillir un sanatorium voué aux soins de la tuberculose, l’établissement se consacre à la gérontologie depuis les années 1960. En 2010, 1720 séjours y ont été effectués par des patients, essonniens à 90 % : « L’hôpital est toujours plein. Il fonctionne très bien, avec des séjours de courte ou de longue durée, et sait traiter des spécialités médicales très pointues, notamment neurologiques », plaide Marie-France Maugourd, en rappelant que l’Essonne est un département où le public âgé ne cesse d’augmenter. Elle défendra aujourd’hui son dossier lors d’une réunion à l’AP-HP.
Selon elle, il se pourrait qu’une partie des lits soient transférés à l’hôpital Joffre-Dupuytren à Draveil. « Mais Draveil est à trente-cinq minutes de Champcueil et jamais la totalité des lits ne pourra être transférée. » Les syndicats, inquiets également du sort des 600 salariés, ont d’ores et déjà prévu de se réunir jeudi midi en assemblée générale.