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NPA, Front de Gauche, le triste cas du Languedoc-Roussillon

Publie le lundi 28 février 2011 par Open-Publishing
3 commentaires

Aux élections régionales de 2010, l’unité réalisée en Languedoc-Roussillon, à la gauche du PS, avait été relevée, avec l’unité réalisée dans le Limousin, comme l’un des exemples de ce qu’il était possible de construire comme alternative politique au social-libéralisme. Un an après, à l’occasion des cantonales, il vaut la peine d’analyser ce que cette alliance est devenue : rien !

Comment en est-on arrivé à gâcher une expérience aussi prometteuse ? Qu’est-ce qui peut éclairer, à partir de cette situation locale, les enjeux politiques nationaux ?

Comme nous allons le voir, à la lecture de la tribune ci-dessous, le Languedoc-Roussillon permet, entre autres choses, de désamorcer le brouillage politique qui fait reporter bovinement sur le NPA la division à la gauche du PS : en effet, de l’avis général, le NPA du Languedoc-Roussillon n’avait pas ménagé ses efforts pour construire cette unité aux Régionales fondée, d’une part, sur l’exigence de clarté et d’indépendance vis-à-vis du PS et, d’autre part, sur le soutien sans réserve aux mobilisations sociales. Cela lui avait, bien évidement, évité de recevoir l’accusation pavlovienne d’être sectaire, diviseur, etc. A l’occasion des élections cantonales, il proposait donc de reconduire ce qui était annoncé par tous les colistiers comme les acquis d’A Gauche Maintenant !, le nom de la coalition de gauche indépendante aux Régionales. Une fin de non recevoir lui a pourtant été signifiée, créant une situation où l’on peut repérer comment fonctionne à merveille le couple apparemment paradoxal du sectarisme et de l’opportunisme !

Précision : cette tribune libre, qui n’engage que son auteur, est précédée d’une référence à la décision de l’Agglo de Montpellier, à majorité socialiste, de défendre avec tout le patronat local le doublement de l’A9. Loin de nous éloigner des enjeux politiques, cette question "écologique" permet de mettre au grand jour les compromissions et certaines lâchetés indéniablement politiques qui ont rendu impossible la reconduction de l’unité de la gauche radicale.

[Doublement de l’A9. "Front unique", "Union sacrée" (Midi Libre) entre le patronat local et la gauche de l’Agglo de Montpellier suivi de la tribune libre : 10 remarques sur le PS ou questions au PCF (et au PG)

Dernière précision : dans la note 1 il faut savoir qu’Hélène Mandroux est la maire socialiste de Montpellier qui est soutenue par le PCF et le Modem. André Vézhinet est, lui, le président socialiste du Conseil Général de l’Hérault. Tous deux antifrêchistes notoires, ils soutenaient aux récentes élections de la Chambre de Commerce et d’Industrie le candidat du Medef.

Antoine (Montpellier)

Messages

  • Il est juste de dire que ponctuellement des cas d’union ont été possibles sur, par exemple, le canton de Ganges (34), où un candidat du NPA est supplée par une candidate du PG. Dans l’Aude également une candidature NPA aura un membre du PCF comme suppléant. Mais la question reste : pourquoi ces cas-là sont l’exception, une exception précieuse localement mais qui n’enlève rien à l’impression dominante qu’en Languedoc-Roussillon, à rebours de ce qui avait été fait aux Régionales de l’an passé, c’est la fragmentation qui prévaut à la gauche du PS ?

    Antoine

    • Antoine,

      Ces 2 candidatures unitaires en Languedoc Roussillon , c’est ce qui permet au PG d’affirmer nationalement que des accord globaux( 15, 18,87 04...) où partiels (exemple l’Aude et le Gard) existent avec le NPA.... en omettant d’en expliquer pourquoi cette situation .

      Chez moi dans le 47, le PCF s’était présenté en décembre uniquemement comme "observateur" à une réunion unitaire PG, GU et NPA sur les cantonales, afin de poser ses conditions. Le première, qu’il n’y ait aucun accord départemental entre le front de gauche et le NPA, la seconde que le NPA appelle à soutenir au 1er tour l’unique conseiller général PCF, vice président du conseil, qui se représente sous l’étiquette "front de gauche, majorité départementale" (le PS le soutient aussi) ; la 3° que le NPA appelle à voter "majorité départementale" au 2° tour. Et si le NPA veut soutenir des candidats du front de gauche dans les cantons, ou propose une candidature unitaire à ce niveau là, rien ne l’empêche.

      Il y aura finalement une candidature unitaire GU-NPA dans un canton où le PCF n’avait trouvé personne pour la contrer (elle est soutenue par le Front de gauche)

      Dans le 24, la fédé du NPA voulait un accord de type Limousin Terre de gauche pour les cantonales. Cela a capoté car le PCF voulait choisir lui même qui parmi les camarades du NPA pourvait être le suppléant d’une candidate sur canton de Bergerac, commune qu’il cogère avec le PS. Le PG 24 n’a pas bronché et a suivi le PCF.

      Sur la question de la responsabilité de la division aux dernières régionales en Aquitaine, le PCF s’en est bien sorti, alors qu’aussi bien chez ses 2 partenaires, la FASE et le NPA,il est responsable de son sabordage.

      Mais GU et PG ont joué sur cette division pour faire un chantage à la liste séparée avec le NPA et la FASE auprès du PCF. Pourquoi ? Pour de meilleures places sur les listes du front de gauche, en acceptant ou proposant à plusieurs reprises de rencontrer séparément le NPA et la FASE, jusqu’à la veille du dépôt des listes !

      Ce n’est qu’après les régionales que des communistes unitaires sont venus nous voir afin de nous demander des documents sur les rencontres, méfiant de la version d’un NPA refusant l’unité donnée par leur appareil à la base. Il est vrai qu’à l’Automne, "Sud Ouest" s’était fait l’écho de la réponse d’Alain Rousset, président PS de la région au chef de file des communistes d’Aquitaine : "le NPA ? Jamais !"

      Y-a-t-il une conclusion à tirer de toutes ces expériences d’échec unitaires ?Je dirais que le PCF privilégie la réélection de ses élus par rapport au rassemblement. En Aquitaine, il n’a retrouvé qu’un seul élu régional alors qu’il en avait 8 en 2004. Le PG en a obtenu 2 et la concurence d’EELV pour les places est dure. En Midi Pyrénées, il en avait 9 auparavant et il n’ en récupère que 4. Il a du en laisser 2 au PG, 1 à la GU (et 2 à EELV, avec qui il doit dorénavant "partager")

      Cette lutte des places fait aussi des ravages à l’intérieur du FDG. En Seine Saint Denis notamment, où le PCF n’a laissé aucune place éligible au PG. Résultat, les 3/4 des candidatures sont sous la bannière du PCF, et non du FDG.

      Mais il faudrait aussi que certains camarades unitaires du NPA tirent eux mêmes les conclusions de leur ligne. Proposer l’unité au front de gauche, oui, mais en ne s’illusionnant pas sur lui et les possibilités d’un front politique et social durable.

  • Merci de ne pas limiter une région à un seul département !! Dans l’Aude l’union NPA, PG, PCF, FASE, Objecteurs de Croissance et ACC11 a également continué pour les cantonales. Il n’y a que sur le canton de Narbonne où l’union ne fut pas totale de part le refus du NPA Narbonnais de participer aux cantonales.