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Sondage - Présidentielle : Marine Le Pen en tête au premier tour.

Publie le samedi 5 mars 2011 par Open-Publishing
11 commentaires

Selon un sondage réalisé par l’institut Harris Interactive pour le Parisien-Aujourd’hui en France, à paraître dimanche 6 mars, Marine Le Pen arrive entête des intentions de vote au premier tour de la présidentielle avec 23 %.

Elle devance Nicolas Sarkozy et Martine Aubry, crédités tous deux de 21%.

Enquête réalisée en ligne par l’institut Harris Interactive du 28 février au 3 mars 2011.

Echantillon de 1618 individus issus de l’access panel Harris Interactive, représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus.

Méthode des quotas et redressement appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle de l’interviewé et taille d’agglomération et vote au premier tour de l’élection présidentielle de 2007.

http://www.leparisien.fr/election-presidentielle-2012/sondage-presidentielle-marine-le-pen-en-tete-au-premier-tour-05-03-2011-1344656.php

Messages

  • Ce sondage fait flipper. Il ressemble à une énorme manip de la droite sarkosienne.
    Attendons confirmation. Le Pen à plus de 20 %, c’est louche. Comme pour éviter que l’on parle des Cantonales et de la déroute qui attend la droite.

  • Présentation de l’analyse de Dimitrov
    Tiré de la brochure "Antifascisme", disponible en pdf

    Présentation

    Georgi Dimitrov (1882-1949) a été l’un des dirigeants de l’insurrection communiste en Bulgarie en 1923. Devenu l’un des dirigeants de l’Internationale Communiste, il gagne une notoriété internationale avec son procès à Berlin pour l’incendie du Reischstag, les nazis étant obligé de l’acquitter puis de l’expulser.

    Principal théoricien du front populaire, il devient après la défaite nazie le principal dirigeant de la république populaire de Bulgarie.

    Le fascisme comme dictature terroriste ouverte

    La conception de Dimitrov s’oppose très exactement à celle de Trotsky.

    Parlant de l’Allemagne, Trotsky expliquait que « les barons, les magnats du capital, les banquiers tentent, au travers du gouvernement Papen, de garantir leur situation et leurs affaires au moyen de la police et de l’armée régulière. L’idée de transmettre tout le pouvoir à Hitler qui s’appuie sur les bandes avides et déchaînées de la petite bourgeoisie, ne leur sourit pas du tout » (Devant la décision, février 1933).

    Dimitrov explique très exactement le contraire.

    Selon Dimitrov, la très haute bourgeoisie a dès le départ soutenu le mouvement fasciste ; le fascisme exprime même très exactement ses besoins. La raison de cela réside dans la « chute tendancielle du taux de profit », qui est un constat fait par Karl Marx dans son analyse du Capital.

    Selon lui, la bourgeoisie augmente la productivité du travail et licencie en raison de la concurrence, mais le problème est que la bourgeoisie vit en réalité de l’exploitation des travailleurs : remplacer les travailleurs par des machines c’est pour le capitalisme se couper les ailes.

    Une contradiction insoluble amenant un capitalisme ultra agressif, que Lénine a défini comme l’impérialisme (« l’impérialisme, stade suprême du capitalisme »).

    Le fascisme est alors l’expression de la bourgeoisie la plus agressive, la plus impérialiste. L’Internationale Communiste et Dimitrov définissent le fascisme comme « la dictature terroriste ouverte des éléments les plus réactionnaires, les plus chauvins, les plus impérialistes du capital financier. »

    La thèse de Trotsky comme quoi le fascisme est porté par des « éléments déclassés », sorte de pirates modernes achetés par la bourgeoisie impérialiste, est totalement rejetée.

    Est également rejetée la thèse comme quoi la lutte contre le fascisme ne nécessite pas une stratégie spécifique : pour Dimitrov, le fascisme représente un saut qualitatif, une modification de la forme même de l’Etat.

    « Le fascisme arrive ordinairement au pouvoir dans une lutte réciproque, parfois aiguë, avec les vieux partis bourgeois ou une portion déterminée d’entre eux, dans une lutte qui se mène même à l’intérieur du camp fasciste et qui en arrive parfois à des collisions armées, comme nous l’avons vu en Allemagne, en Autriche, et dans d’autres pays » (Fascisme et classe ouvrière).

    La lutte anti-fasciste comme nécessité absolue

    Dimitrov formule les thèses du front populaire alors que le mouvement communiste auquel il appartient a été freiné voire tué dans l’oeuf par les dirigeants socialistes.

    En Allemagne, le mouvement socialiste a participé à différents gouvernements et à la répression sanglante contre les communistes, empêchant systématiquement toute union. La ligne a été la même en Autriche.

    Pour cette raison, l’Internationale Communiste a mis en avant le thème du social-fascisme : la direction, social-démocrate sert le fascisme et il faut lui arracher sa base. Au sens strict, social-démocratie et fascisme sont deux aspects de la même pièce, ils se nourrissent l’un de l’autre. La social-démocratie empêche le mouvement communiste de grandir, or seul le mouvement communiste affronte réellement le fascisme de manière décidée et organisée.

    Qui plus est, en menant une politique réactionnaire, qui désespère le prolétariat, la social démocratie favorise le fascisme. Dimitrov théorise alors une forme d’union qui doit permettre de mobiliser les masses socialistes malgré la direction socialiste qui s’y oppose. Il profite pour cela de l’expérience faite en Allemagne, notamment avec l’action antifasciste ; Zetkine défendra également les mêmes positions dans son fameux discours « Il faut abattre le fascisme » à l’assemblée nationale allemande en 1932.

    Cette forme d’union, c’est le front populaire, qui devient alors la conception mise en avant par l’Internationale Communiste afin de rassembler les forces antifascistes, la lutte contre le fascisme étant considérée comme une étape essentielle avant même de pouvoir envisager la révolution.

    Le fascisme est en effet une nouvelle forme de contre-révolution, qui fait tout pour avoir un impact dans les masses. Le fascisme « aborde celles-ci avec une habile démagogie anticapitaliste, en exploitant la haine profonde des travailleurs pour la bourgeoisie rapace, les banques, les trusts et les magnats financiers, et en formulant les mots d’ordre les plus tentants au moment donné pour les masses politiquement frustes (..).

    Le fascisme arrive au pouvoir comme le parti de choc contre le mouvement révolutionnaire du prolétariat, contre les masses populaires en fermentation, mais il présente son avènement au pouvoir comme un mouvement « révolutionnaire » contre la bourgeoisie au nom de « toute la nation » et pour le « salut » de la nation. » (Fascisme et classe ouvrière).

    Le front populaire

    En pratique, la mise en avant de la ligne de Dimitrov par l’Internationale Communiste a eu un succès certain. En France, elle a barré la route au fascisme en 1936, dans le prolongement des activités antifascistes des années 1920-1930 et des événements de février 1934 où les fascistes ont tenté le coup de force.

    Dans l’Etat espagnol, le front populaire a permis également l’unification de toutes les forces anti-franquistes et la mobilisation des Brigades Internationales, bien que là il y ait échec face au fascisme pour des raisons historiques, notamment en raison de la complexité du pays (divisions socialistes, anarchistes et communistes ; divisions nationales du pays avec la Galice, Euskadi, la Catalogne ; stratégies militaires contradictoires, le soutien aux troupes franquistes de l’Allemagne nazie et de l’Italie fasciste face au quasi-isolement international des républicains - seuls le Mexique et l’URSS leurs ont apportés leur soutien, etc.)

    Le front populaire contourne le blocus de la direction socialiste en formant l’unité à la base des organismes générés par les socialistes et les communistes (clubs sportifs, associations culturelles, etc.).

    C’est donc « l’établissement de l’unité d’action de tous les détachements de la classe ouvrière dans la lutte contre le fascisme » (Pour l’unité de la classe ouvrière contre le fascisme), et historiquement cette unité a profité de l’expérience faite du fascisme italien et du nazisme allemand, contre-exemples terrifiants poussant les socialistes à accepter l’ouverture vers les communistes. L’antifascisme est compris comme un « premier pas » dans l’organisation générale des masses afin de faire la révolution.

    Les forces militantes sont obligées de s’unir si elles servent réellement le peuple, parce que c’est dans l’intérêt du peuple que d’avoir ses propres organisations et associations. Face à la violence des troupes fascistes, des SA, de la police voire de l’armée, il n’y a pas d’autre choix que l’unité.

    « Les intérêts économiques, sociaux, culturels et politiques des ouvriers des différentes tendances politiques : communistes, social-démocrates, anarchistes sont identiques. C’est sur cette base, qu’on peut et qu’on doit établir le front unique. Qui donc s’y oppose ?

    Ce sont les chefs réactionnaires de la social-démocratie, l’idéologie et la politique social-démocrates de collaboration de classe avec la bourgeoisie qui entravent la constitution du front unique prolétarien. Il faut éliminer cet obstacle. » (Pour l’unité d’action du prolétariat dans la lutte contre le fascisme et la guerre).

    Dans ce contexte, le rôle des communistes est d’aiguiller la lutte antifasciste, parce que le parti socialiste ne le peut pas : « Un parti qui appelle systématiquement les ouvriers à reculer devant le fascisme et permet à la bourgeoisie fasciste de renforcer ses positions, un tel parti mènera inévitablement les ouvriers à la défaite. » (Fascisme et classe ouvrière)

    • Parlant de l’Allemagne, Trotsky expliquait que « les barons, les magnats du capital, les banquiers tentent, au travers du gouvernement Papen, de garantir leur situation et leurs affaires au moyen de la police et de l’armée régulière. L’idée de transmettre tout le pouvoir à Hitler qui s’appuie sur les bandes avides et déchaînées de la petite bourgeoisie, ne leur sourit pas du tout » (Devant la décision, février 1933).

      Bien sur que le nazisme fut la conséquence de la politique menée par l’impérialisme des alliés (étranglant l’Allemagne) et de la bourgeoisie allemande.

      Savoir si donner tout le pouvoir à Hitler était une option souhaitée ne souriait pas à la bourgeoisie. Après ils s’y sont faits et ont trouvé le moyen d’en tirer du fric comme d’hab, notamment en sur-exploitant des populations à qui ont avait enlevé tous droits.

      Lors de l’ascension de Hitler celui-ci s’appuie sur les SA puis les SS qui sont des bandes avides et déchainées de la petite bourgeoisie.

      Il vaut mieux ne pas essayer de donner un autre sens à ce qui est dit en l’occurence.

      Et après faire un long développement sur ces arrangements...

    • doit-on rappeler que les staliniens allemands pensaient qu’après la prise du pouvoir par les nazis, ça serait leur tour.

      on a vu le résultat.

      la seule chose où j’acquièsce c’est : la politique libérale des socialistes renforcent la réaction

    • Relire Dimitrov et se préparer à la lutte !

      Merci camarade pour ce résumé brillant !

  • Heureusement que cette société pourrie va s’écrouler bien avant 2012. Avec cet outil terrible que représente cette vague de sondages, tous plus ridicules les un que les autres, qui par l’effet de la répétition continuelle, reprise régulièrement, par tous les médias, même ceux dit de gauche, le peuple des travailleurs est complètement infantilisé et incapable de se faire une opinion personnelle.

    élections PIÈGE A CONS

    Aussi quelle énorme connerie de notre grand sauveur Mélenchon "NOUS ALLONS FAIRE LA RÉVOLUTION PAR LES URNES"

    Raymond

  • Gagner la bataille des idéés, alors que le FN n’a aucune proposition qui remette en cause les intérêts des plus riches est une véritable escroquerie. Taxer les profits, renationaliser les entreprises ou interdire les licenciements, tout cela est un sujet tabou dans le parti. Ses propositions économiques n’ont rien à envier aux régressions sociales de Sarkozy : fin des 35 h, casse du code du travail ou destruction des protections sociales. Le programme du FN est dans la droite ligne de l’UMP : non remplacement des départs à la retraite dans la fonction publique, destruction de l’hôpital public et privatisation de l’éducation. Il propose même de « travailler plus pour gagner plus »… comme Sarkozy !Avant de voter, lire l’article ci-dessous....

    http://2ccr.unblog.fr/2011/01/17/le-fn-defenseur-des-classes-populaires/

  • Je ne connais pas la question exacte qui a été posée et c’est important. L’a-t-elle été par télephone , important aussi. pourquoi marine Lepen qui était donné dans une fourchette de 17 à 20 % , bondit-elle subitement à 23% ?
    Ce sondage même s’il peut éventuellement dessiner une petite tendance, ne la reprèsente qu’aujourd’hu avec des candidats pas encore connus
    Alors , ce sondage ne signifie rien , à mes yeux sauf qu’on tente de pousser au vote utile mais plus d’un an avant les élections.
    Alors pas d’affolement sauf si l’on avait un duel Lepen -sarkozy ( s’ils sont candidats et au deuxième tour)
    Si efdfectivement , le meme sondage été donné un mois ou trois semaines avant l’election , nous aurions du souci à nous faire, beaucoup de souci
    Nous sommes tout de meme à plus d’un an de l’election.
    Affaire à suivre et marine et sarko à combattre en priorit2