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La CGT bloque le port de Marseille et la Corse

Publie le jeudi 10 mars 2011 par Open-Publishing
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L’intervention des forces de l’ordre, hier, a provoqué une surenchère du syndicat.

Le port de Marseille n’en finit pas d’être l’otage des conflits sociaux. À peine les forces de l’ordre avaient-elles dégagé jeudi matin les entrées du port bloquées depuis mardi par les marins CGT de la SNCM en grève depuis six semaines, que c’était au tour des salariés CGT du grand port maritime d’arrêter le travail pour protester contre « l’intervention des forces de l’ordre dans l’enceinte portuaire » !

Sept cents policiers sont intervenus par mer et par terre pour déloger les trublions, en application d’une ordonnance d’expulsion du juge des référés du tribunal administratif. Quinze syndicalistes ont été placés en garde à vue quelques heures pour détournement des moyens. À 8 heures, les croisiéristes de deux paquebots de Costa Croisières pouvaient débarquer, mais les porte-conteneurs ne pouvaient ni être chargés ni déchargés, les portiqueurs s’étant mis en grève… ­À 10 heures, le Kallisté, bateau de la CMN investi par les grévistes de la SNCM depuis 48 heures, était libéré.

La situation à la SNCM reste toutefois dans l’impasse. Les grévistes cégétistes ont été reçus jeudi en fin d’après-midi par le préfet. Mais rien ne devrait se passer avant mardi prochain. Gérard Couturier, le président de la SNCM, a invité Frédéric Alpozzo, secrétaire général des marins CGT de la SNCM et représentant des salariés au conseil de surveillance, à une réunion de ce conseil mardi. « M. Alpozzo pourra rencontrer l’ensemble des actionnaires et poser toutes les questions qu’il souhaite », a indiqué jeudi Gérard Couturier.

Le conflit de trop

Le leader syndical en appelle depuis le début du conflit, le 31 janvier dernier, à l’État (actionnaire pour 25 % du capital aux côtés de Veolia). « L’État doit prendre position. Est-il d’accord pour que Veolia démantèle la SNCM et ramène sa flotte de 10 à 6 navires, ce qui entraînera la suppression d’un millier d’emplois ? Est-il d’accord pour que Louis Dreyfus vienne opérer à Marseille sous pavillon britannique ? » demande Alpozzo. Les dirigeants de la SNCM ont beau affirmer qu’il n’y a pas de plan social prévu, rien n’y fait.

Ce conflit pourrait être le conflit de trop. « Nous avons atteint un point limite, avec une tentative de blocus de l’île, ce qui n’est plus une grève », a déploré Paul-Marie Bartoli, président de l’Office des transports de la Corse (OTC). Pour ce dernier, « les obligations de service public étant respectées par la direction, la CGT aurait dû reprendre le travail rapidement ».

La proposition des indépendantistes de créer une compagnie régionale publique fait son chemin… « Le garrot posé depuis six semaines par la CGT des marins (…) est insupportable et inadmissible », ont déploré les élus indépendantistes de l’Assemblée de Corse en exigeant l’arrêt de la grève.

En attendant, Paul-Marie Bartoli appelle la direction de la SNCM à mobiliser les non-grévistes. Cela devrait être facilité par la décision du TGI de Bastia. Celui-ci a ordonné hier la libération immédiate d’un navire de la SNCM bloqué à Bastia et que l’on n’entrave pas la libre circulation des navires sous astreinte de 600 € par heure et par marin. Le tribunal rappelle que « le droit de grève n’emporte pas celui, d’une part, d’interdire aux non-grévistes de travailler et, d’autre part, de disposer ou de bloquer les navires de l’employeur ».

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011/03/10/04016-20110310ARTFIG00747-la-cgt-bloque-le-port-de-marseille-et-la-corse.php

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