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Pour ce texte, j’ai eu droit aux foudres du président de la FNSEA03 !

Publie le mardi 15 mars 2011 par Open-Publishing

"Cette intervention je faite lors de la visite du député PS et du vice président du conseil général de l’Allier sur une commune voisine, allez sur le lien et regardez les commentaires et si l’envie vous en dit allez sur le blog du respectable président de la FNSEA03"

C’est en effet peu dire que l’agriculture vit une crise historique , du jamais vu , il faut remonter avant le front populaire et les années noires qui ont suivi la dépression de 1929 pour retrouver une même situation et encore à l’époque les gens n’étaient tenus à la gorge par les financiers comme aujourd’hui .

Cette crise trouve ses racines avec la politique agricole commune européenne ; 1980, 1991 et 2000 qui ont transformé les paysans jusqu’alors , voisins , amis ou collègues en concurrents , chaque Ha représentant désormais un montant X de primes, beaucoup ont pensé régler leur soucis en s’agrandissant au mépris de l’installation encouragés en cela par la politique nationale relayée par les chambres d’agriculture, les centres de gestion , et les banques , l’homme devenant qu’un accessoire supplétif.
L’introduction du dossier agricole dans les négociations du GATT et son entrée à l’OMC scellait les produits agricoles dans la sphères financière les mondialisant, banalisant ceux ci , les considérant comme n’importe quelle marchandise et permettant à la spéculation de mener un travail de sape , le profit à court terme étant désormais la règle .

C’est oublié que depuis le néolithique toutes les sociétés sans exception se sont appuyés sur leur paysannerie , et aujourd’hui par la politique agricole commune qui engage une restructuration à un échelle encore jamais atteinte(sans qu’elle en avoue le nom), est à la fois une faute grave , un non sens humain , un drame , une abération criminelle ; je pèse mes mots .
Pour preuve , ce fameux biocarburant ,n’est autre que l’œuvre de financiers , de lobbies puissants qui sciemment ont abandonnés de réserver les denrées végétales comme prioritairement destinée à la nourriture ; nous connaissons maintenant la suite , des blés , des maïs hors de prix , qui interdisent aux éleveurs de les utiliser et surtout aux populations dont c’étaient la base de nourriture de les acheter, d’où de ce que prédit le haut commissaire à l ’alimentation de l’ONU : des crises alimentaires très graves , des émeutes de la faim à répétition

La spéculation a remplacé toute la politique agricole qui n’agit désormais qu’à la marge , d’ailleurs combien de premiers ministres ont avoué n’y rien pouvoir , comme si dorénavant la finance décidait et le politique exécutait , c’est le pire des non sens , nous sommes devant une situation proprement criminel , l’homme ne doit pas être un accessoire mais bien le but ultime .
Le Maghreb nous rappelle pourtant que tôt ou tard le peuple reprend ses droits c’est tant mieux, mais gare aux dégâts ! .

Je ne m’étendrai pas plus sur l’historique de tout cela car la nuit n’y suffirait pas , ce qui est clair aujourd’hui , c’est que nous rentrons dans la phase ultime de cette crise qui n’en n’est plus une , mais devient un problème sociétal et structurel grave, aux conséquences encore incalculable .j’ai bien peur que l’avenir s’écrive en vert de gris !

L’agriculture n’a rien à faire à l’OMC , c’est à l’ONU et notamment à la FAO revisitée et démocratisée de gérer au niveau mondial ce dossier car c’est bien de là que viennent tous nos soucis , cet ultra libéralisme débridé orchestré autant par l’OMC que par le FMI créé dans nos campagnes des désastres humains épouvantables .

Les produits agricoles se retrouvent à des prix qui étaient pratiqués entre 1880 et 1990 nous sommes en 2011.
L’argent , n’est pas une denrée rare ,contrairement à ce que l’on nous martel partout , c’est ce qui manque le moins , il est seulement la ou il n’y a en a pas besoin , c’est la aussi l’abandon , la démission du politique qui nous a amené là ou nous en sommes

Vous trouvez mon intervention déconnectée de la réalité quotidienne, détrompez vous , c’est justement nous qui vivons le résultat de cette organisation financière mondiale , comme de faire croire qu’il suffit d’être toujours plus gros , toujours plus important pour exister , ce n’est qu’un miroir aux alouettes .Plus la perte est importante par Kg de viande ou litre de lait , plus vous en produisez beaucoup , plus vous multipliez les pertes et c’est ainsi que beaucoup d’entre nous se laissent enfermer dans un cycle infernal ou l’homme en l’occurrence le paysan ne compte plus ; seul compte l’EBE , les marges , et la rentabilité , un homme qui se suicide ne coute que 3500€ c’est ainsi que compte les banquiers ces voyous en cols blancs que d’aucuns continuent à servir comme on servait le bourgeois avant la guerre .

Aujourd’hui le monde de l’élevage , des porc jusqu’à la viande de bœuf en passant par le lait, toutes les exploitations sont dans le rouge .Sur l’ Allier plus de 600 ont demandées ou vont demandé à être placé en procédure amiables ou judiciaires afin de se mettre à l’abri notamment des banques qui prennent les fournisseurs de l’agriculture en otage.

Depuis plus de quatre ans la FDSEA tire toutes les sonnettes tous ses responsables ont été interpelés ,je suis en relation constante avec les renseignements généraux , j’ai tout lieux de penser qu’ils font leur métier ,donc l’état sait il ne sert à rien de se montrer une serviette à la main sortant de la préfecture , nous avons autre chose à faire, tout ce qui compte de responsables dans l’Allier comme au plan national a été alertés par nos soins, le pire est bien la lettre que j’ai envoyé à la ministre de la santé il y a 4 ans pour l’alerter du mal vivre en paysannerie je n’ai jamais reçu de réponse , c’est un pur scandale : aujourd’hui c’est l’hécatombe , un paysan par jour se suicide et cela n’émeut personne , je reste profondément écœuré , j’ai bien entendu le conseil général faire une réunion d’urgence le 8 mars et l’on a pris soin de me le faire savoir, dois-je rappeler que la Montagne avait consacré un long dossier de deux pages entières sur ce sujet la première semaine de Janvier la journaliste m’avait demandé d’y participé , elle est pourtant de Haute Loire mais savait que depuis des années je ne cessais de tirer la sonnette d’alarme , cela à entrainer le même jour une longue émission sur Radio bleue Auvergne à la quelle j’ai coopéré,là aussi on savait que depuis longtemps que nous alertions sur les dangers de la dépression et les suicides à répétition avec notre psychothérapeute N Chevalier mais enfin vaut mieux tard que jamais , un tabou est toujours difficile à lever , comme le disait un journaliste de Radio , la campagne électorale vous servira peut être , à 12 jours du premier tour il a eu raison , reste encore à concrétiser tout cela et abonder largement les miettes déjà promise La FDSEA désormais suivra de très près tout cela ; même si a chaque fois on tente de la mettre à l’écart .

La situation syndicale n’arrange rien , ainsi la FNSEA désormais noyauté par l’UMP en violation des statuts et des règles juridiques qui régissent les syndicats après avoir créer un simulacre de syndicat dans l’Allier qui me rappelle étrangement celui qui combattait Émile Guillaumin et Michel Bernard vient d’exclure Bruno VIF’ Président de la FDSEA le la NFB au motif -cela lui a été dit par téléphone -qu’il avait critiqué la politique du locataire de l’Élysée et dénoncé la trahison de la FNSEA lors du blocage des établissement Bigard (5cc au lieu des 50 cc demandé-) , oui nous dérangeons comme dérangeait ceux qu’on appelaient les terroristes en 1940 , ainsi la FNSEA perd une voix qui souvent la remettait sur le droit chemin , maintenant elle peut tranquillement organiser le carriérisme de ses responsables.
Sous l’action de quelques Zorro le mouvement syndical s’est atomisé , les financiers s’en frottent les mains

Pour Bruno comme pour nous tous à la FDSEA :seul compte les paysans ;pour les autres , tous les autres c’est un soucis de carrière un point c’est tout ; là aussi je ne mord pas le trait , que je n’entendent jamais le contraire , car j’en perdrais mon langage diplomatique ,maintenant c’est chacun sur son rocher en attendant que la tempête nous emporte , les pouvoirs publics ne peuvent que s’en réjouirent
.
Mais ce n’est rien si cela ne venait encore aggraver l’état psychologique de chaque paysan en tentant d’affaiblir notre voix ont tentent de faire taire une opposition à la politique suicidaire menée aujourd’hui tant au niveau national qu’au niveau européen et ce sont les paysans qui paient cache l’addition c’est criminel , car nos paysans s’en suicident tellement ils voient l’horizon bouché ,mon cœur se fend quand j’entends nombres de mes camarades réclamer avec force et vite la retraite même si ils savent qu’ils ne toucheront quatre fois rien , une insulte de plus au monde paysan à ces paysans qui ont empêché la France de mourir de faim après 45 , ne riez pas car nous sommes à la veille de revivre la même chose .

Le mal vivre paysan est bien sûr lié à la situation économique surréaliste que traverse l’élevage français sous toutes ses formes , je ne compte plus les réunions organisées par la FDSEA pour prouver où en étaient les trésoreries tout le monde reste la aussi de marbre , pire l’élevage français est entrain d’être sacrifié sur l’hôtel de la mondialisation , les plus grosses fortunes et notamment ceux qui ont porté l’homme qui habite en ce moment l’Élysée sont toutes issues de l’agroalimentaire ou de la grande distribution .

Je l’ai dit plus haut les prix pratiqués autant sur les porc le lait ou la viande sont des prix qui étaient en vigueur en 1985 , une anecdote qui me restera toujours , au CCJA de ce canton nous organisions des ventes sauvages de viande , la viande était issue de bêtes élevées sur ce canton , nous l’achetions à l’époque pour des génisses normales 24 F et pour les bœufs 27F ,aujourd’hui les même génisses sont invendables et quand elles partent c’est au environ de 20F voir moins les bœufs n’ atteignent même plus ce prix ;le président de la FNB a eu le culot de dire que l’on serait obligé de répercuté l’augmentation ,si elle avait lieu ,sur le panier de la ménagère : c’est à vomir !

Il faut savoir que si toutes les évaluations de cheptel étaient refaites aux tarifs du commerce , toutes les exploitations serait en cessation de paiement , je ne parle même pas de sortir un salaire normal , un SMIC par exemple pour un chef d’exploitation ce n’est pourtant pas cher payer et bien c’est impossible et l’on trouve drôle que les gens se suicident !

Mais quel paysan n’a pas la hantise du facteur , la hantise de ce téléphone qui sonne , de ces voitures que l’on ne connait pas .
Tous les jours , j’ai des coups de fil de paysans qui n’en peuvent plus , au bord de la crise de nerf , certains dans un état d’abattement ahurissant , je ne retranscrirai pas tous les propos que j’entends , mais nous sommes dans l’urgence absolue , je dit bien absolue , chacun prend ses responsabilités , pour nous à la FDSEA nous disons clairement que si aucune aide substantielle ne vient très rapidement, nous courrons à la catastrophe , et au désastre humain , là non plus je ne mord pas le trait si rien ne se passe c’est plus de 1000 éleveurs qui dans l’année seront en situation de cessation de paiement réel et combien d’entreprise de fournisseurs et combien de crimes , car maintenant tout le monde sait , donc chaque suicide à venir ne sera d’autre qu’un crime en puissance nous sommes d’ailleurs près à saisir les procureurs , il y a en ce moment non assistance à personne en danger.

Quand je parle d’aides circonstancielles ce n’est pas l’aumône que nous demandons ce sont des aides à la hauteur de l’importance de la crise , au lieu par exemple de prendre en otage les fournisseurs , comme le force à faire les banques aujourd’hui, on pourrait imaginer un prêt bancaire long terme à un taux très faible afin de remettre les compteurs à zéro et garanti par l’état ,nous réclamons toujours et avec encore plus de force l’année blanche sur les annuités bancaires et une prise en charge des charges sociales , pour l’ensemble des éleveurs , on me rétorque que les plus démunis touchent le RSA c’est pire qu’une aumône et une humiliation sans nom
Cela veut dire qu’il faut une remise à niveau des prix de vente en relation avec les prix de revient et en un mot des prix rémunérateurs par une politique agricole ambitieuse tournant le dos à ce que nous connaissons aujourd’hui,d’où l’avantage de sortir les dossiers agricoles de l’OMC et la fin de distorsion de concurrence entre les pays européens notamment avec les anciens pays de l’Est où la main d’œuvre y est exploitée , voir surexploitée.

Comme vous le voyez , il est urgent de s’atteler tout de suite au dossier agricole , car , nous voilà arriver au bout d’une histoire qui s’écrit dans le sang .
Certes le pouvoir parisien a une responsabilité écrasante , je dirai même que le pouvoir politique français a désormais du sang paysan sur les mains , ne serai-ce que le comportement de l’administration à l’égard de nos paysans , j’ai souvent dit « quand vous entrez dans un tribunal vous êtes présumés innocent , quand un contrôleur d’état entre chez vous vous êtes présumés coupable ». mais toutes les collectivités territoriales sont aussi responsables car elles doivent être l’équillon , le révélateur , voir l’instigateur d’un changement de comportement voir de politique aujourd’hui je suis au regret de dire que ce n’est pas le cas.

Je rappelle les chiffres macabres mais ils sont les nôtres Un paysan par jour se suicide , l’Allier a vu trois suicides en deux semaines ,les professionnels notamment psychothérapeutes le disent le rythme ne peut que s’accélérer , au regard des 1000 exploitations potentielles en ruptures de paiement , pour mémoire cela veut dire que le total des dettes dépasse le capital total , un paysan n’ est pas un financier , lui refuser un avenir , c’est le tuer ;nous ne sommes plus dans le virtuel , il faut agir et vite , très vite ., Mais là aussi à chacun sa responsabilité , A chacun sa Morale.
Pou notre part nous ne négligerons rien , et nous nous battrons jusqu’au bout pour faire cesser ce traitement inhumain , scandaleux vécu par les paysans comme une insulte , à la fin de vouloir toujours leur donner des leçon , les prendre pour des pollueur,des mauvais coucheurs , et en les assistants honteusement avec des aides publiques dont ils sont aujourd’hui prisonnier sans les avoir jamais demander , ils en ont perdu leur âme ,ils en perdent aujourd’hui la vie ;

PAS DE PAYS SANS PAYSAN

JEAN CLAUDE DEPOIL Secrétaire général de la FDSEA03

http://depoilenpolitique.blogspot.c...