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Cantonales : poussée du FN, et des urnes pleines de vide.

Publie le dimanche 20 mars 2011 par Open-Publishing
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Des candidats FN apparemment boostés par la popularité de leur nouvelle leader avec un score national entre 15 % et 17 %, et une abstention sans surprise « premier parti de France » : voici, selon les estimations et échos recueillis dans les états-majors des partis, les premiers enseignements de ce scrutin, certes largement boudé, mais qui constitue une dernière occasion de mesurer le rapport de forces avant la présidentielle de 2012.

Des urnes pleines de vide, d’abord. Déjà archi-morne, la campagne, dans sa dernière ligne droite, a été éclipsée dans les médias par la crise libyenne et les catastrophes puis la menace nucléaire au Japon. Et seule la moitié des électeurs - hors de Paris qui n’a pas de conseil général - est appelée aux urnes. Pas de miracle du côté des urnes, donc : le taux d’abstention tournerait autour de 55-57%. Contre 35,12% aux cantonales de 2008 et 36,09% en 2004, mais ces précédents scrutins étaient couplés à des municipales et régionales. Pour la première fois depuis 1994, ces élections ne sont associées à aucune autre. Guère mobilisateur pour ce cru 2011, le dernier du genre avant les élections territoriales de 2014.

Le Front national semble, lui, avoir profité à plein de cette démobilisation selon des estimations le donnant autour de 16-17% - le ministère de l’Intérieur confirme un score supérieur à 14% -.

Tandis que début mars, deux premiers sondages Harris interactive plaçaient Marine Le Pen en tête d’un premier tour de la présidentielle, quelque soit le candidat de gauche, l’élection de dimanche confirmerait cette percée, avec des candidats frontistes arrivant devant la droite dans certains cantons.

« Vague bleu Marine » comme en rêvait l’extrême droite ? Ses résultats dans les régions Paca et Nord-pas-de-Calais, terre d’élection de Marine Le Pen, en Moselle à Cluses (Haute-Savoie), à Noyon (Oise), notamment, seront à regarder de près.

Combien de cantons placeront ce soir un candidat FN en finaliste ? Difficile à dire, car malgré une poussée à prévoir notamment dans des cantons rurbains, le mode de scrutin, uninominal à deux tours, et surtout favorable aux notables locaux, désavantage traditionnellement le Front national qui ne compte à ce jour aucun conseiller général. Et parce que le seuil de qualification, relevé de 10 à 12,5% des inscrits pour limiter les triangulaires, compromet ses chances d’atteindre le second tour.

Mais on s’inquiète déjà dans les permanences UMP, en attendant que le secrétaire général, très attendue ce soir, la position du patron de l’UMP, Jean-François Copé, en cas de duel entre des candidats FN et PS. Si le parti présidentiel a déjà exclu toute alliance avec le FN, sous peine d’exclusion immédiate, il n’est pas chaud non plus pour appeler à voter socialiste et ainsi barrer la route à l’extrême droite.

L’UMP, qui redoutait une nouvelle déculottée, va tenter de se montrer prudente sur les conclusions à tirer d’un élection dominée à ce point par l’abstention. Elle qui a insisté sur les enjeux purement locaux du scrutin tandis que sur le terrain, nombre de candidats rivalisaient d’imagination pour masquer leur appartenance au parti de Nicolas Sarkozy, toujours plus bas dans les sondages.

Las. Le « bloc de droite », comme pour les municipales et les régionales, s’attend encore à un vote sanction : l’UMP se situerait à 16% (résultat confirmé Place beauvau) et d’autres candidats DVD obtiendraient 11%.

Sans triompher dans ce contexte trés particulier, le bloc de gauche , passé majoritaire aux cantonales de 2008 à la tête de 58 départements sur 100, grignote encore des voix : le PS pourrait franchir la barre des 25%, le Front de gauche et Europe Ecologie-Les Verts tourneraient autour de 8-10%.

http://www.liberation.fr/politiques/01012326661-cantonales-forte-poussee-du-front-national-et-une-abstention-record

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