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Lutte contre la précarité à l’ENS : VENEZ SOUTENIR LA GREVE !

Publie le mardi 5 avril 2011 par Open-Publishing

La lutte des précaires de la cantine et du ménage de l’ENS se poursuit après 84 jours de grève et 15 jours d’occupation des bureaux de la direction.

Vous trouverez ci-dessous :

 l’article du comité NPA de l’ENS pour le prochain "Tout est à nous" ;
 un appel à soutien et à un nouveau banquet qui aura lieu ce jeudi midi.

Précaires de l’ENS : 90 jours de grève !

Depuis 5 mois, des travailleur-se-s de l’École normale supérieure (Paris) luttent, avec des élèves et étudiant-e-s, pour l’amélioration de leurs conditions de travail et la titularisation ou au moins la CDIsation des précaires. Depuis le 11 janvier, une douzaine de précaires de la restauration et du ménage, et quelques titulaires d’autres services, sont en grève reconductible. La grève s’autofinance par la vente quotidienne de sandwiches dans le hall ; elle est dirigée par une AG qui se réunit régulièrement.

Grâce à ce rapport de forces et face à l’incapacité de la direction de l’ENS, l’Union générale des Fédérations de Fonctionnaires CGT a négocié avec G. Tron, secrétaire d’État à la Fonction publique, un protocole de fin de conflit satisfaisant (titularisation des précaires du ménage et de la cantine début 2012, CDI en attendant). Pour Tron, il s’agit de donner des gages à la CGT pour que celle-ci soutienne son projet de loi sur la précarité dans la Fonction publique (visant à généraliser les CDI au détriment du statut). Mais craignant qu’une victoire à l’ENS ne fasse tache d’huile, la ministre de l’Enseignement supérieur, V. Pécresse, s’oppose à ce protocole et en a rédigé un autre, qui propose aux travailleur-se-s de la cantine des CDIs dans le cadre du CROUS – soit une externalisation déguisée, impliquant une aggravation des conditions de travail et la séparation des travailleur-se-s actuellement en lutte et des autres.

Chaque ministre défend ainsi son protocole contre l’autre – nouvelle preuve des divisions du gouvernement. Le conflit à l’ENS est remonté au plus haut niveau de l’État : Tron a fait appel à Fillon pour arbitrer et c’est Bernard Thibault qui a porté le dossier à Matignon ! La question de la démission de Monique Canto-Sperber, directrice de l’ENS renommée par Sarkozy en novembre, a été soulevée par l’AG et semble posée au niveau du gouvernement.

Depuis le 22 mars, nous occupons jour et nuit les bureaux de la direction, dont les fenêtres arborent fièrement nos banderoles avec les drapeaux de la CGT et de SUD. Nous dormons dans nos sacs de couchage posés au long de meubles anciens, sous les lustres et les lambris couverts d’affiches aux slogans imaginatifs... Nous bloquons les bureaux en organisant des tours de garde : le pouvoir à l’ENS est en partie paralysé. Il y a désormais deux AG par jour, le matin pour les questions urgentes, le soir pour la gestion de l’occupation et des discussions plus générales, avant le repas commun.

Ce mouvement est riche d’enseignements. Auto-organisé, autofinancé, il a donné lieu à une politisation spectaculaire des grévistes, qui se sont tou-te-s syndiqué-e-s et qui s’expriment en AG. Les débats politiques de tout type se multiplient (sur le sexisme au sein du mouvement, sur les « tags » et la réappropriation de l’espace, etc.). Ce mouvement a été permis par la préexistence à l’ENS d’une avant-garde d’étudiant-e-s et de travailleur-se-s organisé-e-s au NPA, au PCF, au PG, à SUD étudiant, à la CGT. Il confirme que la combativité ouvrière n’est pas morte et qu’une grève offensive, résolue et démocratique peut construire un rapport de force favorable, y compris contre des ministres.

Comité NPA de l’ENS

Soutenez la lutte des précaires de l’ENS !

Les travailleur-se-s précaires de la cantine et du ménage de l’ENS (Paris), avec des personnels titulaires, des élèves et des étudiant-e-s, sont en lutte depuis 5 mois et en grève depuis le 11 janvier. Ils/elles demandent leur titularisation et au minimum un CDI pour toutes et tous, une augmentation des salaires et une amélioration des conditions de travail. Depuis le début, la grève est auto-organisée (toutes les décisions sont prises en Assemblée générale), autofinancée (par la vente de sandwiches élaborés par les grévistes, la cantine étant fermée), soutenue par l’intersyndicale locale, par l’intersyndicale nationale de l’Enseignement supérieur et par les fédérations de la Fonction publique.

Alors que l’UGFF-CGT et le secrétaire d’État à la Fonction publique, Georges Tron, s’étaient mis d’accord sur un protocole de fin de conflit favorable aux grévistes (titularisation début 2012 et CDI immédiats), la directrice de l’ENS, Monique Canto Sperber, et la ministre de tutelle, Valérie Pécresse, refusent cette solution. Elles craignent en effet que cela n’entraîne une extension de la lutte contre la précarité à l’ENS et dans les autres établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche. C’est pourquoi les grévistes et étudiant-e-s mobilisé-e-s occupent jour et nuit les bureaux de la direction de l’ENS depuis le 22 mars.

Par sa durée et sa détermination, la lutte de l’ENS est un point d’appui pour toutes celles et ceux qui veulent en finir avec la précarité dans la Fonction publique et imposer des titularisations. La question de son extension dans les autres établissements est posée.

Les grévistes, élèves et étudiant-e-s mobilisé-e-s de l’ENS s’adressent en particulier aux travailleur-se-s et aux étudiant-e-s des autres établissements du supérieur comme à leurs sections syndicales : soutenez la grève et l’occupation de l’ENS !

On peut apporter sa solidarité tous les jours à l’ENS, notamment à l’occasion du prochain

GRAND BANQUET DE SOLIDARITÉ JEUDI 7 AVRIL DE 12h 30 à 14h

ENS, 45 rue d’Ulm, Paris 5e (RER B Luxembourg ou Métro 7 Place Monge)

Contact : mobilisation_ens@yahoo.fr