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2012 : le PCF fait mijoter Mélenchon

Publie le mercredi 6 avril 2011 par Open-Publishing

En conditionnant son soutien à un bon accord aux législatives, le PCF, qui réunit son conseil national vendredi et samedi, continue de faire mijoter Jean-Luc Mélenchon avant de sûrement le désigner comme le candidat du Front de gauche (FG) à la présidentielle.

Lors de son rapport devant le parlement du parti vendredi matin, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, doit donner son "avis" sur qui de M. Mélenchon ou d’André Chassaigne (PCF) est le meilleur candidat pour 2012, même s’il n’y a pas grand doute sur le choix du coprésident du Parti de gauche.

"Pour moi, le candidat c’est le Front de gauche", a toutefois prévenu M. Laurent, favorable à une campagne très collective et un "accord gagnant-gagnant" entre les trois formations du FG (PCF-PG-Gauche unitaire).

Pour le numéro un communiste, "l’accord sur les législatives doit respecter la place du PCF". "Qui peut croire que Jean-Luc Mélenchon sera candidat avec seulement 50% de députés communistes", comme le souhaite le PG ?, a-t-il demandé, sa base de discussion reposant sur 80% de candidats issus du PCF (qui compte 17 députés à l’Assemblée dont 5 apparentés, contre trois au PG).

Alors que M. Mélenchon "souhaite une circonscription gagnable" pour quitter le Parlement européen, M. Laurent, qui prédit jusqu’à "10 à 12" nouveaux députés, entend "sanctuariser" les circonscriptions où le PCF "est en reconquête ou a des positions municipales fortes", comme en Isère ou Ile-de-France.

En clair, le PCF soutiendra M. Mélenchon pour la présidentielle si et seulement si l’accord aux législatives le satisfait, a-t-il mis en garde.

Jusqu’à mi-juin, le PCF poursuivra ses débats de démocratie interne. "Nous ne sommes pas disponibles pour tomber dans le piège de la présidentielle" et sa personnalisation, explique Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF : le conseil national doit permettre de "regarder les potentiels et les risques" des candidats Chassaigne et Mélenchon, avant "deux mois de débats".

Ne supportant plus ces "paroles hypocrites", M. Chassaigne a appelé la direction du PCF à dire "clairement" son souhait de désigner M. Mélenchon, voulant qu’on arrête d’"infantiliser les communistes".

"Ca peut atterrir sur Mélenchon, mais il va falloir que le Parti de gauche prenne vraiment en considération" nos requêtes, juge un cadre, alors qu’une nouvelle réunion consacrée aux législatives est prévue jeudi.

Pour l’eurodéputé, le marathon de désignation se poursuivra lors d’une conférence nationale des délégués PCF (4-5 juin) puis un vote final des militants (16-18 juin).

Si M. Mélenchon est choisi par la conférence de façon "démocratique", M. Chassaigne a répété qu’il n’irait pas plus loin. Mais pour l’élu auvergnat, les communistes n’aiment pas ses "positions excessives".

"Mélenchon est dans le clivage, l’agression et la caricature", grince un élu pour qui après sa campagne présidentielle, "on aura un boulot fou dans les circonscriptions pour les législatives, tellement il y aura eu de la casse".

"Si Chassaigne avait vraiment envie, il suffirait qu’il appuie un peu sur le champignon et ça renverserait tout", explique un communiste. Mais le député semble refuser de prendre le risque de casser la dynamique du FG.

Autres candidats, le député PCF "orthodoxe" André Gerin qui dénonce le "pacte" PCF-Mélenchon ainsi que l’"identitaire" Emmanuel Dang Tran s’opposent eux frontalement à la candidature de l’ex-socialiste, qui entraînerait "l’effacement" du Parti.

Il faut remonter à 1974 et le soutien des communistes à François Mitterrand et au "programme commun", pour trouver une présidentielle sans candidat PCF.

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/politique/20110406.AFP8148/laurent-previent-melenchon-pour-moi-le-candidat-c-est-le-front-de-gauche.html