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Tentative de définition partielle de la mondialisation

Publie le jeudi 7 avril 2011 par Open-Publishing
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La Sécurité Naturelle, vous savez ce que c’est ?

C’est un concept très orwellien, qui imprègne le monde contemporain.
Il est difficile de parler de cela sans devenir nerveux, ce qui serait une erreur.

En effet, la violence et la fureur sont devenus des thèmes tabous dans notre société.
Toutes les formes de rejet instinctif et colérique sont devenues synonymes de dérèglement mental.

Dans un futur proche, des puces sans contact vont entrer en communication par ondes radios à un certain nombre de terminaux qui échangeront des données sans volonté déclarée du possesseur de la carte.
Certains seront des terminaux de paiement, mais d’autres seront simplement des périphériques qui constateront d’une façon neutre notre présence et nos agissements dans la zone équipées de ces nouveaux systèmes.
Rien de méchant ; tiens elle vient de passer pour la troisième fois dans la même rue le même jour, information objective et sans importance. Curieux, il a acheté 3 bouteilles de vin au lieu de 1 comme d’habitude tous les jeudi.
Ce n’est pas vraiment de la surveillance, qui s’en soucie ?
Et puis qui voudrait admettre qu’il souhaiterait que personne ne sache où il est ni ce qu’il fait ?

Les données biométriques simples comme les empreintes digitales ou la structure exacte de l’iris devraient à terme délivrer l’homme moderne de la lassante coutume ancestrale de la saisie d’un code confidentiel, que d’autre part nous avons toujours peur d’oublier ou de nous en faire dérober.
Mettre des informations biométriques dans une puce "intelligente" pour que le terminal puisse effectuer l’authentification par comparaison avec des algorithmes sera la solution confortable est sécurisée, et de plus apparemment aussi invisible que le vent, d’où le charmant terme de "sécurité naturelle".
N’ayez pas peur, c’est juste sur la puce, comme un ADN, mais naturellement binaire.

Avec un logo vert et des pubs du genre bisounours vous aime, tout le monde est calme, et comme la puce c’est vous que vous c’est la puce, cela ne sert plus à rien de vous braquer.
L’argent c’est vous et vous c’est l’argent.

Dans le même temps, paradoxe interessant, cette technologie n’est maitrisée que par un petit nombre de firmes, évidemment maondialisées, c’est a dire dont les capitaux sont détenus par des organismes financiers côtés en bourse.
D’où, ce qui stupéfieraient des Staliniens revenu des années 30, un centralisme industriel à l’echelle mondiale.
Mais complètement capitaliste, c’est à dire dont le seul but est de garantir des profits importants à court terme, et surtout en s’assurant la mort de toute forme de concurrence pérenne.

C’est une solution simple et cohérente.
La diversité des techniques provoque des couts de fonctionnement, car il faut evidemment plus de techniciens s’il existe plus de techniques différentes.

On peut déjà observer le résultat d’une telle architecture avec ce qui se passe au Japon.
En dehors d’une petite inquiétude sur la santé du japonais moyen, la grande question est de savoir si le manque de pièces détachées en provenance de l’île nipponne pourrait à terme endommager les prises de dividendes de nos gentils actionnaires.
Ce qui est une question autrement plus sérieuse que le cycle de vie des matières instables atomiquement, vous en conviendrez.

Mais cette inquiètude sera de courte durée.
Les investissements sur les nouvelles formes de technologies épongeront les petites pertes dues aux fermetures d’usines liée à la prévisible défaillance de l’économie du pays au soleil rouge.
Des usines fermeront, les capitaux iront s’installer dans de nouveaux havres de paix à l’abri des catastrophes incalculables.
Avec la montagne de pognon en stock, ils peuvent survivre des siècles et des siècles, ainsi cela sera.

La sécurité naturelle et bisounours vous aime.

Les bombardements c’est la paix et la révolte c’est l’oppression.
Si les circuits imprimés des chars d’assaut tombent en panne, la population est en danger.
Tant que le monde libre contrôle la fabrication des systèmes de guidage des missiles transcontinentaux, on peut continuer à regarder les choses tristes du monde pauvre sur nos tablettes electroniques, c’est pas cher en plus.

La fumée toxique de ma blonde pénetre mes poumons et détruit mes tissus organiques.
Elle ressort doucement, je la regarde s’envoler par la fenetre.
Tiens, un avion à reaction viens de percuter le ciel dans un fracas de feu et d’acier.

Bisounours me sourit.
Il me parle dans l’oreille.
Eteint ta cigarette, tu menaces ta sécurité et tu enrichis les capitalistes que tu critiques avec ta hargne inutile.
Je tremble un peu mais sans plus.

Bisounours ne sait pas qu’il a un couteau planté dans le dos.

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