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Pour 2012, le PC se donne à Mélenchon. Enfin presque…

Publie le samedi 9 avril 2011 par Open-Publishing
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Dans la cour bétonnée qui encercle le siège du PCF à Paris, les membres du conseil national du parti accros à la cigarette se sont échappés des débats. Ils ont deux jours pour choisir leur candidat favori, qui sera finalement plébiscité (ou non… mais très sûrement oui) lors de la conférence nationale le 4 et 5 juin prochain.

Jean-Luc Mélenchon est très bien parti pour représenter le Front de Gauche en 2012. Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a annoncé ce vendredi sa préférence pour l’ancien socialiste. Une décision qui ne fait pourtant pas l’unanimité dans les rangs du parti.

La teneur de ce discours était prévisible. Selon lui, Jean-Luc Mélenchon est le candidat le mieux à même de défendre les couleurs du Front de Gauche en 2012. Le but étant, selon le secrétaire général, d’accroître l’influence de cette formation créée en 2008 dans le paysage politique français.

Parmi les fumeurs présents, l’atmosphère est détendue. Le discours de Pierre Laurent a été bien reçu. Marie-Pierre Vieu, membre du collège exécutif national, soutient le candidat du Parti de Gauche :

« Le but est de battre la politique hégémonique du PS et Mélenchon est le meilleur pour faire un bon score : un ancien socialiste s’adressera mieux qu’un communiste à ceux qui ne sont pas adhérents à notre parti. »

Les militants sont persuadés que Mélenchon peut obtenir un score électoral intéressant. Face à l’image sclérosée du parti, la direction semble aussi vouloir donner des gages d’ouverture. Présenter un candidat non-communiste serait la preuve que le parti ne reste pas campé sur ses positions. Patrice Cohen-Sear, avocat, affirme :

« On ne peut pas évoluer en restant centré sur le PCF, c’est un gage d’ouverture de présenter un candidat qui n’est pas du parti. Ce n’est pas une simple stratégie de visibilité, c’est la réalité du changement. »

Mélenchon ? « Il n’est pas rassembleur »

Tout va bien donc au Parti communiste. A en croire Pierre Laurent, cette première journée de débat se déroule dans un « excellent climat de travail et dans la transparence ». Pourtant, un étage au-dessus du point presse, un son de cloche différent se fait entendre dans le hall du bâtiment. Au sein d’un cercle que forment trois hommes, la méfiance règne. Parmi eux, Daniel Cisera est venu de Montreuil :

« Je ne pense pas que Mélenchon soit la solution, il n’est pas rassembleur, il a l’ambition de créer un autre parti auquel le PCF devrait se subordonner. Le PCF est en train de s’effacer.

C’est clair qu’il doit y avoir un rassemblement, mais pas sur le dos du parti. »

Pacte pour les législatives : « C’est quoi cette démocratie ? »

Hervé Poly, du Pas-de-Calais, a fait le voyage pour assister au conseil. Ce secrétaire général du département laisse entrevoir son mécontentement. Pour lui, l’accord que veut passer le PCF avec le Front de Gauche n’est pas réalisable. Laisser la candidature à la présidentielle à Mélenchon contre l’assurance pour le PCF d’obtenir 80% des sièges du Front de Gauche lors des législatives de 2012 ne le convainc pas :

« Sur le terrain, comment on fait ? On choisit des circonscriptions au hasard et on dit aux électeurs qu’ils ne choisiront pas entre le PCF et le Parti de Gauche ? C’est quoi cette démocratie ?

Le rassemblement doit se faire de la base, on ne doit pas décider pour les adhérents. »

Les excès de Mélenchon, un repoussoir à électeurs ?

Bon joueur, André Chassaigne, qui a également annoncé sa candidature pour représenter le Front de Gauche en 2012, assure qu’il se retirera si le conseil national adoube Mélenchon. Il se déclare tout de même inquiet :

« Il y a certains excès de Mélenchon auxquels l’opinion porte attention. Il y a des risques que certaines personnes se détournent du Front de Gauche à cause de cela. Il faut convaincre les sympathisants du PS, mais pas dans la rupture, pas avec des phrases choc. »

En plus de ces critiques, le petit groupe dénonce le chantage de la direction. Eric Jalade, secrétaire général de la fédération du Tarn, a mal digéré le discours de Pierre Laurent :

« On nous a fait comprendre ce matin que si on ne soutenait pas le candidature de Mélenchon, il n’y aurait tout simplement plus de Front de Gauche. Comme d’habitude, tout a été décidé à l’avance par la direction. »

Le communiqué salé d’André Gérin ne serait donc pas diffamatoire. Les trois hommes partagent en partie son contenu :

« Pierre Laurent a démenti, mais au final il représente bien la situation actuelle. »

Dominique Néguit, originaire de l’Isère, n’a pas perçu de chantage, mais a l’impression similaire que « tout est déjà décidé, que le débat est fermé ». Mais pour cette communiste pur jus, c’est la peur de voir une fois de plus la lutte des classes mise de côté qui la pousse à refuser la candidature de Mélenchon :

« Dans la crise économique et sociale actuelle, c’est le rôle du PCF de montrer les antagonismes de classe. On doit avancer dans la lutte et je n’ai pas du tout confiance en le Parti de Gauche pour cela. »

http://www.rue89.com/2011/04/09/pour-2012-le-pc-se-donne-a-melenchon-enfin-presque-199208

Messages

  • L’actuelle direction du PCF décide pour les militants. Elle doit démissionner et convoquer un congrès extraordinaire . Mélenchon n’est pas la "bonne personne" pour faire gagner la classe ouvrière et abattre le capitalisme... Méfions-nous , camarades, des personnages qui croient trop en leur étoile électorale . Souvenons-nous de Mitterrand , de Blum , de Guy Mollet qui ont trahi la classe ouvrière dés qu’ils ont été au pouvoir....Le capitalisme met des agents à sa solde dans tous les partis y compris le notre ... Pierre Laurent mis en place par MGB est un apparatchik de longue date et son copinage avec les socs est notoire , il n’a donc pas ma confiance militante. Malheureusement trop de camarades sont suivistes comme au temps de Thorez-Marchais . On ne peut tolérer qu’une direction mal élue au dernier congrès décide pour les militants qui se dévouent tous les jours pour le communisme.

    La 5ème république doit être mise à terre comme son président de la république monarchiste. Les Egyptiens nous montrent l’exemple. Organisons des rassemblements dans les centres ville toutes les semaines jusqu’à la chute des oligarques y compris chez nous ...Vive la révolution ..

    Bernard SARTON ,section d’Aubagne