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Les juifs orthodoxes dispensés de laïcité aux concours des grandes Ecoles.

Publie le jeudi 14 avril 2011 par Open-Publishing
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Encore une sarkozade. Pas de quoi rire. Alerté par un haut fonctionnaire, Laurent Mauduit, sur Mediapart, nous apprend que le président de la République a tout mis en œuvre pour que les concours d’accès aux grandes Ecoles d’ingénieurs (Mines, Ponts, Centrale,etc…) se déroulent cette année en deux temps. D’abord les communs des mortels, ensuite les candidats juifs orthodoxes.

Motif : les 21 et 26 avril, jours de concours, tombent pendant la Pâque juive, fériée pour les plus pointilleux des bondieusards.

Problème : on peut être bigot et tricheur. Les étudiants du deuxième collège pourraient se faire communiquer les sujets traités par leurs rivaux douze heures avant eux. Sarkozy, devant qui rien ne résiste, a trouvé la parade. Les intéressés seront séquestrés dans des chambres d’hôtels, privés de toute communication avec l’extérieur, surveillés jusqu’aux toilettes par les matons les plus futés d’Europe. Garantie contre les fraudes ? Peut-être. On peut croire aussi que la ferveur religieuse camoufle une vaste opération de tricherie. Avec le bon dieu, on ne sait jamais. Ne soyons pas chien, accordons à ces jeunes gens le bénéfice de la fatuité, ou celui de la niaiserie, au choix. Mais au président de la République, que lui accorder ?

Voilà un Sarko qui, en tandem avec Marine Le Pen, nous rebat les oreilles depuis des mois avec la laïcité. Surtout que le mot religion ne soit jamais prononcé à l’école. On ne sait pas si la fille à papa du F.N. avec les wagons d’intégristes de son parti est la mieux placée pour prôner les vertus du petit père Combes. On se demande de même si la fréquence des visites de notre président au Vatican suffit à lui décerner la cocarde de laïcard en chef. A tout péché miséricorde, admettons que le couple se soit subitement converti en bouffeurs de calotte. Nous, on veut bien, bienvenue chez les impies. Mais alors si un rabbin de fortune vient solliciter une dérogation pour ses ouailles, on l’envoie voir ailleurs si j’y suis.

Répondant à une soudaine inspiration para-khomeiniste, notre prince tout-puissant, a déroulé le tapis rouge. Le droit divin s’impose à la loi humaine. Les enfants veulent une session spéciale bon dieu ? Comment donc ! Les exigences de la religion avant tout. Et nous alors, vont rétorquer les autres, et ma burka, et mon hallal, et mes minarets ? Et le poignard sikh à l’école ? Et le crucifix dans les classes ? Pourquoi eux et pas nous ?

Je vous promets, on n’est pas sorti de la synagogue après cette sarkozade là. Le plus comique dans cette histoire, c’est que même en Israël ces jours, soi-disant sacrés, ne sont pas fériés. L’Université Brandeis du Massachusetts, juive s’il en fut, travaille comme à l’ordinaire ces jours là. Il ne serait jamais venu à l’idée d’aucun Ben Gourion d’accorder ce statut d’exception à un caprice de cul-bénits. Mais en France sarkozienne, on ne rigole pas avec la religion.

Un concours pour les uns, un concours pour les autres, ça ressemble à de l’apartheid ou je me trompe. Notre avenir est tout tracé : le développement séparé. Les banthoustans s’annoncent bien.

http://www.marianne2.fr/Les-juifs-orthodoxes-dispenses-de-laicite-aux-concours-des-grandes-Ecoles_a205018.html

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