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OTAGES : LETTRE OUVERTE A M. BAN KI MOON, SECRETAIRE GENERAL DE L’ONU

Publie le mardi 3 mai 2011 par Open-Publishing

M. le Secrétaire général,

Les syndicats français de journalistes membres de la Fédération internationale des
journalistes (FIJ) SNJ, SNJ-CGT et CFDT s’adressent à vous à l’occasion de la
journée de la liberté de la presse (le 3 mai) pour que l’ONU mette tout en oeuvre
afin de rendre la liberté à nos deux collègues de France Télévision Hervé Ghesquière
et Stéphane Taponnier ainsi qu’à leurs trois confrères afghans.

Ces cinq hommes sont retenus en otages depuis 16 mois maintenant quelque part dans
la vallée de la Kapisa en Afghanistan.

Sont-ils otages de mafieux ou de groupes talibans ? Nous ne le savons pas.
Les négociations sont elles en cours ? Nous l’ignorons.

Mais quelque soit la raison qui pousse les preneurs d’otages à détenir nos
confrères, cette situation est intolérable.
Elle est contraire à toutes les règles internationales.

Cette prise d’otages de journalistes est symbolique de la volonté de certains de
chercher à faire le silence, à imposer une chape de plomb sur les événements
afghans.
La guerre dans l’opacité est le rêve des stratèges. Pas celle du combat pour une
information citoyenne pour laquelle nos syndicats luttent.

Hervé et Stéphane ont fait leur métier rien que leur métier, mais tout leur métier
en tentant d’informer l’opinion publique sur ce conflit.

Les accusations en France qui ont été lancées contre eux par les plus hautes
autorités restent pour nous intolérables.

Aujourd’hui, le silence autour de leur sort est également scandaleux.

D’autant que ce huis-clos est imposé par ceux-là mêmes qui au début de leur
enlèvement ont été leurs procureurs.

Mais au delà de cette attitude peu reluisante pour un Etat qui est censé avant tout
défendre ses concitoyens, nous vous demandons instamment M. Le Sécretaire général de
faire la clarté sur le sort des cinq otages.

D’obtenir des informations sur leur santé, sur leur état. Les familles, les proches
des cinq otages en ont un besoin urgent.

Cette situation est inhumaine et n’a que trop duré.

Les instances internationales, la communauté mondiale dont avant tout l’ONU doivent
se mettre en ordre de marche pour faire cesser ce déni de justice.

Pour montrer notre détermination pleine et entière visant à obtenir la libération
des cinq otages, les syndicats français avec le soutien de la FIJ (600000 adhérents
dans le monde) décident en cette journée de la liberté des journalistes d’une
initiative forte.

Une délégation syndicale se rendra à Kaboul dans les meilleurs délais pour
rencontrer toutes les parties au conflit et concernées par cette prise d’otages.

Nous souhaitons votre appui personnel et celui des Nations unies pour assurer le
succès de notre mission.

Car aujourd’hui plus que jamais nous n’oublions pas Hervé Taponier, ni Stéphane
Ghesquière, ni leurs accompagnateurs.

Paris, le 3 mai 2011

SNJ - SNJ-CGT - CFDT