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Nantes Nécropole n°1 : le journal du Comité Nantais Contre l’Aéroport

Publie le mardi 10 mai 2011 par Open-Publishing

Sortie du premier numéro de Nantes Nécropole, journal du Comité Nantais Contre l’Aéroport, disponible dans tous les lieux publics qui ne sentent pas le béton !

Pour le télécharger :
 http://zad.nadir.org/spip.php?article28
ou

 https://dl.poivron.org/file-Rdf7ce018a7951904242df12d1f363e8c

Où trouver le journal sur Nantes :

 B17 : 17 rue Paul Bellamy
 l’Atelier : 17 rue Paul Bellamy
 bar Le Cercle Rouge : 27 rue Carmes
 bar La Perle : 2 rue Contrescarpe
 bar Le Méliès : 17 rue des Carmélites
 bar Le Grimault : 25 rue Adolphe Moitié
 bar Le Violon Dingue : 1 rue Lebrun
 bar Le Canotier : 21 Quai Versailles
 bar Le Chat Noir : 13 allée Duguay-Trouin
 bar Le 13 et 3 : 1 Place Bouffay
 boutique Bientôt : 77 rue Maréchal Joffre
 et d’autres à venir, ...

Au sommaire :
- Edito
- Arguments tocs pour aéroports bétons
- L’éco-logis, un développement de façade
- Vive la métropole ?
- Du Camp Climat à l’occupation de la ZAD

Édito :

A Nantes, impossible d’ignorer qu’un projet d’aéroport international se mijote depuis plus de quarante ans. Les élus locaux se sont transformés en une sorte de lobby pro aéroport, relayés par leurs journaux promotionnels(1) et avec complaisance par la presse du cru. Les oppositions qui se sont manifestées depuis l’origine de ce projet, les contre argumentaires, contre expertises et contre propositions, pour convaincants qu’ils soient à l’occasion, n’ont pas freiné l’avancement de ce projet pharaonique.

C’est donc qu’il est très cher – au propre comme au figuré - au cœur de nos édiles. Il n’est pas seulement un gadget de plus pour assurer leur prestige. Il fait pièce à une vision du développement urbain, rouage apparemment indispensable d’un certain développement économique. Pour satisfaire les exigences et les intérêts de ce développement, avec son cortège de modernité, croissance, compétitivité et autre attractivité – tous lieux communs surtout destinés à empêcher la pensée critique – il serait donc indispensable que Nantes dispose d’un nouvel aéroport.

Il est habituellement désigné comme l’aéroport de Notre Dame des Landes, mais il s’agit bien de l’aéroport de Nantes, pièce maîtresse d’un fantasme de métropole Grand Ouest, plaçant Nantes en position dominante dans un triangle englobant Rennes et Saint Nazaire. Puisque nous habitons Nantes et ses environs c’est en notre nom que ce projet, et l’urbanisation croissante de nos espaces de vie, sont imaginés et promus. Que nous dit-on, depuis quarante ans, pour nous faire croire que c’est à nos besoins qu’ils sont censés répondre_ ?

Premiers arguments avancés : la sécurité des habitants survolés, suivie de près par la promotion de l’emploi et du développement local. Vieille rhétorique de la peur, de l’angoisse que le ciel nous tombe sur la tête sous la forme d’un avion ou d’un passage par la case chômage. Permanente injonction au développement à tout prix et menace sous-jacente de la relégation économique. Ces incantations, qui ne résistent pas à l’examen, ne visent encore qu’à tétaniser toute réflexion sur le modèle de société qu’elles supposent.

On nous dit aussi sans rire, puisque tout aujourd’hui doit être éco-quelquechose, que cet aéroport serait affublé du label « _haute qualité environnementale_ ». Que signifie cette écologie de façade qui ne recule pas devant la bétonnisation de milliers d’hectares de terres agricoles et l’extension infinie de zones suburbaines ? Opportuniste, la peinture verte du bâtiment de l’aérogare exploite un concept mis à toutes les sauces, qui culpabilise autant qu’il enrégimente.

Enfin, on nous vend une Métropole. Verte, puisque c’est l’argument du moment. Et Grand-Ouest, puisqu’il faut exister dans l’Europe de la marchandise. En voie de configuration tant mentale que spatiale, ce territoire recouvre des enjeux politiques et économiques dont ce projet d’aéroport est l’une des expressions les plus manifestes.

Les fausses évidences cachent des intérêts plus réels. Pour sortir de la passivité dans laquelle essaient de nous plonger les discours politiques et médiatiques, nous avons besoin de regarder de près les arguments déployés pour justifier un tel projet. En interrogeant les notions de métropole ou d’écologie, matrices indissociables de l’urbanisation à la mode du temps, nous avons essayé de mettre au jour les représentations qu’elles cherchent à façonner et les enjeux qui les sous-tendent. Accroître notre compréhension des décisions prises à notre place, c’est nous donner les moyens d’affirmer nos choix et nos refus. C’est aussi ce que font celles et ceux qui, pour s’opposer résolument à ce projet délirant, ont décidé d’aller vivre sur place et de se réapproprier un bout du territoire qu’il prétend accaparer.

(1) 2,4 millions d’exemplaires en cumulant le magazine régional, ceux du département, de la communauté urbaine et Nantes Passion.

Le Comité Nantais Contre l’Aéroport :

Réunissant des personnes d’horizons divers, le comité s’est créé en réponse à l’envie de bon nombre d’entre elles de s’opposer au sein de l’agglomération nantaise au projet d’aéroport de Notre Dame des Landes, faisant suite à l’appel des opposantEs sur le terrain à la création de comité locaux.

Au cours des discussions qui ont vu s’élaborer ses objectifs, il est apparu aux participantEs que ce projet d’aéroport ne pouvait être séparé de la logique d’expansion et de betonnage de la ville de Nantes. Prétendre préserver des enclaves d’espaces « _naturels_ » aux abords de la ville n’est que démagogie, si la ville elle-même ne cesse de s’hypertrophier. La question de l’aéroport est intimement lié à la façon dont ses promoteurs envisagent la ville et la refondation soi-disant concertée de quartiers qui sont pourtant nos lieux de vies.

Le comité se réunit régulièrement afin de réfléchir et s’organiser contre ces projets urbanistiques reflétant les nouvelles formes du capitalisme actuel. Vous pouvez le contacter à cncaAROBASEriseup.net pour en savoir plus, ou le rejoindre.