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Zélium, le journal satirique qui explose sa plastique, c’est la panique !

Publie le jeudi 12 mai 2011 par Open-Publishing

C’est le pari un peu fou d’un collectif franco-belge d’activistes du clavier, d’artistes et libre-penseurs qui ont fondé ce journal mensuel expérimental et irrévérencieux sur un mode de fonctionnement original et équitable digne du modèle économique des coopératives qui met en valeur les kiosquiers et où transpire l’intelligence collective ! Le numéro un est sorti le 11 février 2011 et le numéro quatre montrera sa bouille dès le samedi 14 mai. Rencard est pris. Toutes et tous chez votre kiosquier favori pour soutenir Zélium qui ne manque pas d’air. Il vole dans les plumes des coucous de la presse qui baigne aux ordres des actionnaires et annonceurs et dégomme sur les paroles d’une chanson de Boris Vian : « Faut que ça saigne «  ! Pas vrai ?

Il a tiré plein pot le premier numéro à 70 000 exemplaires en France, en Belgique et dans les Dom en format 24 pages du Canard Enchaîné. C’est peu comparé aux années 70 fastes ou Hara Kiri pouvait sabrer à 200 000 exemplaires ! Du fait de l’autocensure permanente qui chanvre les libations écrites avec la peur au ventre d’un procès, la presse satirique actuelle, du moins ce qu’il en reste…. est morte vivante et déjà enterrée par manque d’inventivité et de créativité. Il n’y qu’à constater les dérives autoritaires d’un rédac très chef à Charlie Hebdo qui a évincé Tardi et Michel Boujut puis saqué Siné. Il a fêté son entrée dans le monde des bobos de la radio en devenant grand calife et virant deux voix détonantes du micro, les Didier Porte et Stéphane Guillon ! Je passe sur les disparitions prématurées de Siné Hebdo et Backchich dont nous avons la joie de retrouver quelques spécimens incontrôlables et palpables qui gonflent les pages de Zélium.

C’est encore dans les années 70, avec un Coluche soutenu par toute l’équipe d’Hara Kiri, que les élections pièges à cons vécurent leurs heures de gloire.

Le collectif Zélium se revendique d’un labo expérimental où l’info dite sérieuse d’enquêtes journalistique côtoie le fictionnel insurrectionnel qui se mêle à des chroniques et autres billets d’humeur à l’art du satirique et s’abreuve aux sources graphiques tant dans les photos, les illustrations, bédés, collages, dessins de presse et autres supports. L’humour y plonge avec délectation. Vive la salutaire dérision sur une époque formidable que n’aurait pas manqué de croquer un Reiser geyser en souffle d’un Desproges salué par un Gébé féru de l’an O1 qui aurait jacté avec Le Fou qui parle fameuse revue hennissante Dada les pieds dans le plat !

La ligne éditoriale est limpide et je m’en réjouis : aucune censure, aucune étiquette politique, aucun ostracisme.
Tirez la chasse à la hiérarchisation de la presse œcuménique et doctrinale aux annales des culs de basse fosse, chez Zélium, ils se tapent l’ours en chœur, la parole est libre et égalitaire. Toutes les fonctions du collectif ont la même équivalence. Sur le plancher de l’engin qui vole de ses propres ailes, on se réclame de ces trois valeurs humaines que sont l’intégrité, la sincérité et la transparence. Du jamais vu dans la presse !

Et pour faire tourner la machine, point d’abonnement, mais un rôle dévolu de passeur aux kiosquiers qui fera dire à l’un d’entre eux enchanté : « Ce serait bien la première fois qu’on valorise notre métier de vendeur de presse ». Je vous l’ai dit Zélium innove toujours plus. Et puis merdre de merdre à la presse pudeur, presse purée qui offre à ses nouvelles lectrices et nouveaux lecteurs un robot de cuisine, une montre aux initiales du groupe de presse qui achète son public dans la république des annonceurs et dirige ses petites affaires. Bonjour la liberté de la presse…. Si, en fête, je ne vous ai pas dit, vous aurez droit, si vous achetez 10 numéros du journal, à une pastille d’iode offerte ou pas !

Avis aux lectrices et lecteurs, vous pouvez aussi soutenir votre journal préféré par des dons à l’association qui servira d’assise juridique au journal. Car, comme de bien entendu, dans notre monde du nombril bourré de galantine où l’humour de rire de tout et tout dire tourne le dos à la liberté de penser et publier, Zélium prévoit des procès et des actions en justice. Ce qu’il appelle son « fonds de sureté ». La transparence avant tout à la barre et sur les recettes, 45 % iront sur le fonds de sureté, 5% en frais de réunion et enfin 50 % destiné à toutes les participantes et participants du journal.

Et comme si le format papier ne leur suffisait pas, la toile leur ouvre des nuages dans les airs de votre écran en complément des articles.
Franchement dans le concert de brume de la presse actuelle rance et constipée, je découvre enfin un journal qui m’informe les zygomatiques, avec des infos pertinentes et captivantes sur un ton volant au-dessus de la moyenne horaire. Bien sûr, comme de bien entendu sans aucune publicité, avec des dessins de très grande qualité. C’est bien simple, j’ai tout vu, tout lu et j’en redemande ma dose. Je suis à croc, j’en croque.

Le Canard Enchaîné n’a pas beaucoup évolué. Je ressens en revanche chez l’équipée sauvage de Zélium un esprit d’innovation fabuleux. A suivre donc et vivement samedi 14 mai, le prochain numéro qui tirera à 45 000 exemplaires, il y en aura pour tout le monde et que la fête commence. A suivre…

*L’illustration de Notre Dame paru en quatrième de couverture pleine page du numéro 3 de Zélium est une œuvre de Decressac

Zélium, journal mensuel satirique, 3 euros

www.zelium.info