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Le Havre, vent debout contre le G8 !

Publie le vendredi 27 mai 2011 par Open-Publishing
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Trois cents militant-e-s anti-G8 étaient sur la plage du Havre hier soir pour manifester symboliquement contre les « maîtres du monde ». Sur une immense banderole, « G8 dégage » était écrit en plusieurs langues.

Avec un vent de force 7 dans le nez, les anti-G8 faisaient la grimace en arrivant sur la plage du Havre. Leur plan semblait difficile à réaliser. L’objectif était en effet de tendre une banderole de deux cents mètres sur la digue promenade qui fait face à la mer, face à Deauville où Nicolas Sarkozy et ses amis du G8 se réunissent.

L’action était symbolique par la force des choses. Près de vingt mille policiers, gendarmes et soldats veillent à la sécurité des maîtres du monde. Le dispositif guerrier a mis une chape de plomb sur toute la région et les autorités ont prévenu : personne ne passera le pont de Normandie pour manifester. A la plage, la jetée du port était également interdite. Déjà trop près de Deauville sans doute. Quand les manifestant-e-s voulurent approcher du périmètre interdit, les radios se mirent à crépiter et les pandores firent aussitôt barrage. Que l’on se rassure, pas totalement idiot-e-s, les militant-e-s n’avaient aucune envie d’aller prendre une douche dans les vagues qui sautaient la digue...

Malgré la tempête, la longue banderole fut déroulée en musique au milieu des drapeaux des syndicats, associations et partis qui composent le collectif unitaire. A coup sûr, il s’agit-là de la plus grande banderole anti-G8 du monde. Un record qui mériterait de figurer au Guinness Book. En français, en allemand, en anglais, en italien, en espagnol, en breton, en basque, en japonais, en arabe, en corse... un seul slogan gueulait : G8 dégage !

Un happening attendait ensuite les médias venus en nombre. Préparé par les habitants du camp autogéré installé dans la forêt de Montgeon, il consistait à brandir des pancartes à l’effigie des huit lascars « qui me saoulent », comme dit la chanson de Tryo, et à les piétiner. Un pique-nique/barbecue gratuit était offert aux participant-e-s pour conclure.

Ainsi devrait plus ou moins se terminer (mais d’autres initiatives sont toujours envisageables…), l’agitation anti-G8 havraise. On se souviendra du climat de peur instauré depuis un mois sur la ville. Le Havre, ville fantôme le 21 mai, fut aussi une ville occupée par les forces dites de l’ordre et polluée par des rumeurs alarmistes. Les habitants du village autogéré (qui reste ouvert jusqu’au 29 mai) sont particulièrement harcelés par la police. Contrôles d’identité systématiques, interpellations abusives, pressions de toutes sortes... Les autorités semblent toujours penser que le camp abrite les fameux « black block » ! Dans un communiqué, la Ligue des droits de l’homme s’insurge contre cette politique de la peur et cette stigmatisation de la contestation sociale.

Sans doute furieuses d’avoir mobilisé une armée pour rien, les autorités auraient bien aimé au moins coincer les quelques Pieds Nickelés qui se sont attaqués aux vitrines d’un opticien mutualiste à la fin de la manif de samedi. Malgré un incessant harcèlement policier, elles ont dû se contenter de menues prises qui ont été relâchées ou condamnées à trois ou quatre mois de prison avec sursis et à des travaux d’intérêts généraux. Pas de quoi pavoiser !

Le 26 mai, plusieurs actions pacifiques décentralisées étaient parallèlement menées à Paris où l’on dénombrait pas moins de 99 interpellations... A l’évidence, clowns et musiciens ont parfois du mal à déstresser des flics sur les dents. Une manifestation unitaire surveillée par un dispositif policier très voyant se tenait également à Caen. Quant aux militant-e-s d’Act-Up et de Aides, ils/elles ont réussi à infiltrer le centre de presse du G8 de Deauville pour couronner Miss Promesse G8. Une action visant à dénoncer les promesses non tenues en matière d’accès aux traitements contre le Sida. A suivre…

Un dernier débat se tiendra au village autogéré de la forêt de Montgeon le samedi 28 mai, de 15 à 18 heures, sur le thème de la décroissance. Entrée libre.

Paco sur Le Post

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