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Statut de l’AFP : vote d’une grève de 24 h et d’une motion de défiance

Publie le vendredi 27 mai 2011 par Open-Publishing

Voici un communiqué des syndicats CGT et SUD toutes catégories de l’AFP.

Les salariés parisiens de l’AFP, réunis en Assemblée générale jeudi à Paris ont voté une grève de 24 heures sur les fils "France" de l’agence et ont également adopté, à l’unanimité, une motion de défiance à l’égard de la direction.

Ces deux initiatives font suite à la proposition de loi lancée le 17 mai par le Sénateur UMP Jacques Legendre, avec le soutien du PDG Emmanuel Hoog, pour modifier le statut de l’AFP.

L’appel à la grève, lancé par les syndicats CGT et SUD pour dénoncer la proposition Legendre et également soutenu par FO toutes catégories, a été adopté à l’unanimité des salariés parisiens présents, moins 10 abstentions, ainsi que par une nette majorité des salariés des bureaux de province, consultés suite à l’AG.
Au total, 29 salariés des bureaux ont voté pour la grève, 17 se sont abstenus et neuf ont voté contre.

Lors de cette même Assemblée, les salariés parisiens ont également voté à l’unanimité une motion de défiance lancée par l’ensemble des syndicats AFP.
Cette motion a également été adoptée par l’énorme majorité des salariés des bureaux de province qui ont pu se prononcer : 55 ont voté pour, 10 se sont abstenus et un a voté contre.

La motion de défiance "condamne la méthode employée par le PDG Emmanuel Hoog pour tenter de faire modifier à la hussarde le statut de l’AFP sans consulter le personnel".
Cette proposition, "n’a nullement été débattue en interne, et il serait question de la faire adopter rapidement, à quelques mois d’une élection présidentielle", souligne le texte.
La motion demande que toute éventuelle modification du statut "ait pour effet de protéger et non de fragiliser l’indépendance ou la pérennité" de l’AFP.
La motion de défiance exige également que tout nouveau statut fasse l’objet d’un "référendum interne du personnel, qui doit l’approuver par une très forte majorité," et "d’un consensus très large au Parlement". Le statut de 1957 avait été voté à l’unanimité.
Une proposition de loi (PPL) visant à réformer la "gouvernance" de l’Agence France-Presse a été déposée le 17 mai par M. Jacques Legendre (UMP-Nord), et devrait être examinée avant la fin de la session parlementaire ordinaire prévue fin juin.

Dans le texte de loi, pour lequel un rapporteur a été désigné, il est prévu principalement une modification de la composition du Conseil d’administration de l’Agence, qui voit la représentation de la presse écrite française passer de six à trois, et la venue de six personnalités "cooptées". Le texte prévoit aussi la suppression de la Commission financière de l’AFP, l’introduction de "Contrats d’objectifs et de moyens" (COM) dans le statut et une redéfinition des "missions d’intérêt général".

Voici le texte de la motion votée à l’unanimité par l’AG :

- Proposition de loi sur le statut de l’AFP : motion de défiance du personnel -

"Les salariés de l’Agence France-Presse condamnent la méthode employée par le PDG Emmanuel Hoog pour tenter de faire modifier à la hussarde le statut de l’AFP sans consulter le personnel.

"La proposition de loi introduite le 17 mai par le Sénateur UMP Jacques Legendre n’a nullement été débattue en interne et il serait question de la faire adopter rapidement, à quelques mois d’une élection présidentielle et sans prendre aucune des précautions qui avaient accompagné la création de notre statut en 1957.

"Les salariés exigent que toute modification éventuelle de notre statut ait pour effet de protéger et non pas de fragiliser l’indépendance ou la pérennité de la troisième agence de presse mondiale.

"Comme cela a été le cas en 1957, nous exigeons que tout nouveau statut soit soumis à un référendum interne du personnel, qui doit l’approuver par une très forte majorité, et qu’il fasse également l’objet d’un consensus très large au parlement.

"Nous rappelons également la phrase de feu le PDG Jean Marin, qui reste toujours d’actualité : ’L’AFP ne peut fonctionner que si celui qui paye ne commande pas’."

Syndicats CGT et SUD de l’AFP, le jeudi 26 mai 2011