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Il y a toujours la possibilité d’une alternative politique

Publie le mardi 7 juin 2011 par Open-Publishing
4 commentaires

Chassaigne ou Mélenchon ? Si une petite majorité des délégués communistes ont fait savoir, dimanche, qu’ils soutenaient la candidature du président du PG dans la course à la présidentielle, les militants du PCF auront surtout le choix définitif. Le 18 juin prochain, ils leur faudra départager trois postulants : Emmanuel Dang Tran, seul candidat opposé à la stratégie du Front de gauche, le favori des hiérarques du PCF et des médias Jean-Luc Mélenchon, donc, et son principal rival, André Chassaigne.

Il y avait une très forte demande de la part de nombreux délégués communistes. La preuve en est c’est que le bulletin de vote proposant différentes candidatures a été voté à 80%. C’était incontournable pour que les communistes puissent se mobiliser derrière le candidat qui sera retenu au final. Si l’on n’avait pas soumis au vote la candidature d’André Chassaigne, cela aurait créé beaucoup de frustration et de déception, avec le sentiment que la décision était prise d’en haut.

La Conférence Nationale du PCF s’est prononcée pour la candidature de Jean-Luc Mélenchon, à 62 % des voix. Ce n’est pas une surprise. La composition de la Conférence assurait d’avance une majorité à la direction nationale du parti. Le seul élément d’incertitude concernait le bulletin de vote qui sera soumis au suffrage des militants, les 16, 17 et 18 juin. Plusieurs dirigeants nationaux, dont Pierre Laurent, s’étaient prononcés contre le principe d’une « primaire » pour départager les candidatures de Chassaigne et Mélenchon. Autrement dit, de ces deux noms, seul celui Mélenchon devait figurer sur le bulletin de vote. Cette hypothèse était renforcée par plusieurs déclarations d’André Chassaigne lui-même, qui avait affirmé qu’il n’irait pas « au-delà » de la Conférence Nationale, si celle-ci se prononçait pour Mélenchon.

Finalement, André Chassaigne a annoncé qu’il souhaitait figurer sur le bulletin de vote. Le fait est que beaucoup de camarades le lui demandaient – et demandaient à la direction nationale d’y faire droit. Cette exigence a fait l’objet d’un grand nombre d’interventions à la Conférence Nationale. Au cours des dernières semaines, le mécontentement de nombreux camarades s’est exprimé de plus en plus fortement, dans les sections et fédérations du parti. Ce mécontentement s’alimente à plusieurs sources. A travers la candidature de Chassaigne, beaucoup de camarades défendent la nécessité que le PCF – et les idées du communisme – figurent au premier plan de la campagne électorale. Par ailleurs, la position de Mélenchon sur la guerre en Libye a choqué de nombreux camarades. Mais même des camarades plutôt favorables à Mélenchon, initialement, ont eu le sentiment – parfaitement fondé – que la direction du parti cherchait à imposer cette candidature au détriment d’un débat pleinement démocratique, au sein du parti. A cela se sont ajoutées les prétentions disproportionnées du Parti de Gauche et de la Gauche Unitaire sur les candidatures aux élections législatives. Au final, si la Conférence Nationale avait adopté un bulletin de vote ne comprenant pas la candidature de Chassaigne, ce serait très mal passé à la base du parti. Et ni Chassaigne, ni la direction nationale ne voulaient prendre la responsabilité de déclencher une crise interne sur cette question.

Emmanuel Dang Tran a annoncé qu’il maintenait sa candidature. Le fait qu’il maintienne sa candidature apparaîtra à beaucoup de communistes comme une division qui risque de favoriser la candidature de Mélenchon. Les centaines de voix – et peut-être plus – qui se porteront sur le nom de Dang Tran pourraient manquer à la candidature d’André Chassaigne.
Dans les jours à venir, on entendra certainement l’argument suivant : « si les militants communistes désignent Chassaigne, le Front de Gauche explosera ». Pourquoi ? Parce que Mélenchon maintiendrait tout de même sa candidature à la présidentielle. Il est vrai que Mélenchon l’a suggéré à plusieurs reprises. Mais ceci n’est pas vraiment un « argument » ; c’est plutôt un chantage. Et cela fait précisément partie des choses qui ont irrité la base du parti, car cela revient à dire que la désignation de Mélenchon est une condition sine qua non de l’existence du Front de gauche. Or, ce n’est évidemment pas ainsi que l’écrasante majorité des militants communistes comprennent le Front de gauche.

Le fait que la Conférence Nationale se soit concentrée sur la question des candidatures, au détriment du programme, était sans doute inévitable. Mais la question du programme demeure absolument décisive. La candidature d’André Chassaigne ne prendrait tout son sens qu’à condition de reposer sur un programme défendant une alternative révolutionnaire au capitalisme en crise. A ce stade, le « programme populaire et partagé » comporte de nombreuses propositions positives. Mais il doit être complété par des mesures visant à briser le pouvoir d’une poignée de capitalistes sur l’économie, à commencer par la nationalisation de l’ensemble du secteur bancaire sous le contrôle des salariés et de leurs organisations.
Si le Front de gauche s’appuyait uniquement sur une candidature incontournable qui serait celle de Jean-Luc Mélenchon se serait dramatique. Cela voudrait dire que le rassemblement ne tiendrait pas longtemps. Quel que soit le candidat (choisi), le rassemblement continuera sans arrières pensées.

Aujourd’hui, dans la grande masse des citoyens, il y a une forme d’indignation et de rejet qui se manifeste par rapport à la politique institutionnalisée, super médiatisée autour de personnalités. Le Front de gauche devrait montrer une autre façon de faire de la politique, très collective, un peu comme ce qui s’est passé lors du traité constitutionnel européen. Il n’y a pas ce qui savent et ceux qui ne savent pas. Jean-Luc Mélenchon est dans le formatage politique en ce sens qu’on veut nous obliger à réduire la politique à des personnalités. Sa campagne est faite sur des prestations télévisées, sur des buzz, sur des coups de gueules. Cela peut paraître séduisant car médiatique mais cela ne correspond plus aux attentes d’aujourd’hui.

La question se pose comme cela. Il y a eu un choix majoritaire à la conférence nationale (qui s’est prononcée en faveur de Jean-Luc Mélenchon, tout en laissant le choix aux militants entre plusieurs candidats, ndlr) qui est le reflet de ce que pensent majoritairement les communistes. Mais le maintien de la candidature d’André Chassaigne, c’est qu’elle pourrait mieux porter le discours collectif. Il y a toujours la possibilité d’une surprise et de remporter le vote.

http://lerouetacoeurouvert.blogspot.com/2011/06/il-y-toujours-la-possibilite-dune.html?spref=fb

Messages

  • Il me semble que tu fais une confusion en allant un peu vite dans une analyse quelque peu faussée

    Tu le dis toi même : la conférence a décidé à 62% des DELEGUES de proposer Mélanchon sur le bulletin de vote

    Je souligne délégué, car, précisément, cela ne préjuge en rien du vote final, des MILITANTS, justement

    Moi, clairement mon vote sera pour André, alors qu’au début j’aurais choisi, mélanchon

    Ses prises de position sur la Libye, je ne peux pas l’accepter

    Et puis a force de vouloir passer pour un chevalier blanc, je vois où nos < amis > journalistes arrivent

    Un mélange entre l’extrême Marine et L’extrême Jean-luc

    Ce n’est pas le bon moyen de rassembler, non seulement les camarades, mais le peuple de gauche

    Alors, démocrate je reste, si Mélanchon est finalement choisi, je n’aurais pas d’état d’âme, et je ferais campagne , mais j’avoue que je vais avoir du mal a faire penser que Mélanchon n’est plus socialiste, et que en si peu de temps il est devenu un homme de gauche dans ses réflexions et cette bourde sur la Libye, ne vas pas nous aider, je le prédis

    Alors bien sur nous aurons un programme, mais lequel, car là je te rejoins : la conférence nationale a perdu un temps fou sur la candidature, et sur le fond, le programme est passé à la marge

  • Que le "programme" qui n’est jamais respecté ne serve pas de cache-sexe au véritable enjeu. Actuellement pour le PCF, il ne s’agit pas que d’un moment électoral mais de SA SURVIE. Non pas comme une machine schlérosée mais comme une organisation révolutionnaire qui se renouvelle tout en restant elle-même, un outil au service des exploités mais pour cela ceux-ci doivent intervenir en masse. Ce n’est pas gagné. La candidature de Chassaigne permettra de renvoyer cette direction convaincue qu’il n’y a pas d’avenir dans l’idée communiste. Suffit de regarder leurs yeux quand ils parlent. Il n’y a aucune étincelle de confiance en l’homme, en l’avenir. Ils ne croient plus que l’on puisse rompre avec le capitalisme. Ils se couchent. D’autres l’on fait avant eux. L’homme est parfois faible quand il n’est pas capable de se surpasser et de rêver.

  • pendant des années, j’ai voté PC au premier tour et PS au second, puis je me suis appercut que j’avais de plus en plus mal au cul ! Maintenant je vote a gauche au premier tour et je vais a la peche au second.....si tout ceux qui en avait marre de se faire baisser votaient a gauche, certaines douleurs disparaitraient !