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Comment Mélenchon a raté son festival d’Avignon

par Jack Dion

Publie le mardi 19 juillet 2011 par Jack Dion - Open-Publishing
10 commentaires

Jean-Luc Mélenchon n’a passé que quelques heures à Avignon. Entre deux débats, d’après ce qu’il a raconte sur son blog, il a cependant eu le temps de voir deux pièces de théâtre, l’une du « In » et l’autre du « Off ».

Comment Mélenchon a raté son festival d’Avignon

De ce court séjour, ponctué de nombreuses rencontres, le candidat du Front de gauche a ramené cet enseignement définitif, consigné de sa main : « Le « in » c’est avec l’argent public, le « off », c’est sous la coupe de l’Ump locale ». Autrement dit, les 7 000 artistes du « off » représentant près de 900 compagnies qui ont transformé Avignon en ville ouverte au théâtre sont tous, à des degrés divers, les idiots utiles de Marie-Josée Roig, édile de la cité des Papes et députée Ump.

On a rarement étalé pareille méconnaissance du festival d’Avignon en général et du « off » en particulier. Ce n’est pas parce que la ville d’Avignon accueille ces artistes de l’ombre, privés des honneurs de la Cour d’honneur, que ces derniers sont pour autant les prisonniers de qui que ce soit, et a fortiori de la municipalité locale. C’est avoir une bien piètre idée des artistes qui suent sang et eau pour venir proposer leurs œuvres que de les croire dépendants de la ville où ils se sont imposés au prix d’un dévouement hors normes.

Au nom de quelle conception de l’art peut-on considérer que des artistes venant s’afficher en un lieu public doivent obligatoirement montrer patte blanche et se transformer en agents électoraux des élus du crû ? Dirait-on du festival de musique classique de Saint-Denis qu’il est « sous la coupe du PC local » ? Ou que le festival de cinéma de La Rochelle est « sous la coupe du PS local » ? Ou que le festival d’automne de théâtre, à Paris, est « sous la coupe » de Bertrand Delanoë et de ses amis politiques ? Et les artistes qui se produiront à la fête de l’Humanité, en septembre prochain, à la grande joie de Jean-Luc Mélenchon (du moins l’imagine-t-on), ils seront « sous la coupe » de qui : du PC, du Front de gauche ou des deux ?

Voilà qui est affligeant et inquiétant. Affligeant parce que Jean-Luc Mélenchon parle d’un sujet qu’il ne connaît pas.

En soi, ce n’est pas grave. De la part d’un candidat à la magistrature suprême, c’est plus gênant. Inquiétant parce que sa prise de position témoigne d’une conception instrumentalisante de la culture que l’on croyait hors de saison après certaines expériences pour le moins traumatisantes. Bien des spectacles d’Avignon, y compris dans le « off » analysent le phénomène et rappellent que la culture est d’abord une école de la liberté. La prochaine fois, il faudra y inviter Jean-Luc Mélenchon, d’autant que ce dernier se pique de « révolution citoyenne ».

En attendant, le candidat du front de gauche ne sortira pas grandi de cette histoire. C’est d’autant plus dommage que bien des artistes du « off » ont une oreille plutôt ouverte à son égard. En termes politiques, cela s’appelle un spectacle raté.

http://www.marianne2.fr/theatre/Comment-Melenchon-a-rate-son-festival-d-Avignon_a17.html

Messages

  • Voilà qui est affligeant et inquiétant. Affligeant parce que Jean-Luc Mélenchon parle d’un sujet qu’il ne connaît pas.

    Non ? Mais ça c’est dingue.. C’est teeellleeemmment pas son genre. Il sait TOUT Juan-Lucho. Il est grand, il est omniscient.

    Bande de saltimbanques jaloux va ;)

    Mouahahah.

     ;)

  • Ah ben oui, il a dit ça.

    Beh dis donc.

    Du festival d’Avignon je n’en ai presque rien vu. Juste deux pièces l’une « in » l’autre « off ». Le « in » c’est avec l’argent public, le « off » c’est sous la coupe de l’UMP locale. Mon emploi du temps, plein comme un œuf, me conduisait d’une réunion à un forum. Et, entre les deux, des dizaines de rencontres impromptues au hasard des rues qui m’en apprirent tout autant. Je n’y étais pas pour y être vu, comme si cela me manquait, mais parce que j’y ai été invité par « Libération » pour son forum. Le reste de mon séjour fut construit autour de ce rendez vous car j’ai horreur de ne pas donner aussi à mes amis quand je vais donner aux autres. D’où le beau succès de notre réunion politique, la plus importante, et de loin, de ce festival. Mon fil conducteur personnel, je veux dire le lien entre ce que je voyais, disais et entendais, n’était pas dans l’instant. Car moi, mon sujet, pardon de vous déranger, c’est la révolution citoyenne. C’est pourquoi je vais essayer de dire ici deux mots à son sujet et à propos de politique culturelle.

    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2011/07/18/d%E2%80%99avignon-vers-la-crise/

  • Melenchon commence à nous courir sur le merluchon, maintenant il s’en prend aux artistes en une mauvaise querelle.

    On n’a pas entendu ces conneries pour le défilé sur les Champs Élysées, pourtant là c’était franchement "in", en diable umpiste et rien à voir avec une quelconque révolution même limitée à "citoyenne".

    D’ailleurs Sarko l’a bien compris, tellement qu’il en étire interminablement le filon depuis devant des cercueils de pauvres gosses revenus d’Afghanistan parti caillassé du peuple afghan.

    Le 14 juillet n’a rien à voir avec l’armée française . C’est à la suite de la grande guerre impérialiste de 14-18 que le 14 juillet devient étalage militariste. Un choix hein ? Tout un programme...

    Melenchon là pourtant génuflexait devant les culottes de peau, donc "in", good, ya bon, t’auras du boudin, qu’un sang impur abreuve nos sillons, que les Afghans et les Libyens tremblent si ils essayent de nous envahir...

    Avignon, et ça fait longtemps, est un des moments formidables de créativité en France qui ne se résume par au "in" de poulardes subventionnées mais représente un moment d’explosion populaire exceptionnelle, sans lequel le "in" seul ravalerait la cité des papes à un simple décor en carton pâte, un festival honorable, mais de second ordre.

    Et cet aspect fait craquer les coutures de la vieille cité .

    Ce caractère populaire fait chier Mélenchon , sa garde rapprochée bobo ne supporte pas les communs et il annonce quelque part une conception assez sordide de la fameuse révolution citoyenne, une révolution sans citoyens, la violence programmée de l’état (qui abreuvera les sillons avec le sang des tabassés du pas "in" dispersés ), le refus de reconnaitre tout ce qui ne passe pas par les tuyaux de l’état dont Mélenchon se voit chef des robinets , etc

    Mélenchon commence à nous les briser menus

    Sa volonté de se faire mousser, quel qu’en soit le prix, fait mal à la culture, fait mal aux artistes qui n’ont pas l’imprimatur de l’état . Et il y a bien plus d’artistes qui n’ont pas de subventions que d’artistes qui en ont. La différence est colossale.

    Et il ne me viendrait pas à l’idée d’opposer les uns aux autres qui essayent de vivre leurs passions, sans grand chose à mettre dans l’assiette pour l’immense majorité.

    Là, l’indigne les attaque en confondant tout.

    Mélenchon ne veut que du poulet de grain (souvent faméliques par ailleurs pour la plupart), en bandes velpo, et défilant au pas discipliné, en uniforme, à Paris. Là ça lui fait frémir les glandes.

    La révolution citoyenne a encore frappé, vêtue de la culotte de peau du défilé militaire "in" du 14 juillet, elle aboie maintenant contre l’armée des lumières de la culture.

    Question de choix Mélenchon, mais au travers bien des interventions spontanées ainsi on voit bien quelle est sa conception des choses, et ce qui sera privilégié si il est un jour face à la bonne souplette gouvernementale : se couler dans les culottes de peau de l’état et cogner sur ce qui reste.

    De révolution, rien

    De citoyens, nada

    Du bon vieux socialisme par en haut, bien saignant, bien brutal

    Question subsidiaire :

    les Parisiens du 14 juillet 1789, avec des fourches, leur ventre creux, et leur courage pour uniforme, étaient-ils "in" ou "off" ?

    Subventionnés par Louis XVI comme figurants ?

  • un ex-PCF qui s’attaque à un ex-PS , ça sent un peu le règlement de compte , ceci dit JACK DION a raison :

    MELENCHON veut absolument faire le BUZZ et être au centre de l’actualité, ce qui lui fait donner son avis sur tout même s’il ne connait pas le sujet et c’est visiblement le cas pour ce qui concerne la culture ...

    Mais ce dit MELENCHON à t-il autant d’importance qu’il faille à chaque fois le commenter alors que c’est ce qu’il recherche et qu’ avec ses petits 7% au maxi il n a aucune chance de diriger le pays ni dE PESER SUR LE PS POUR FAIRE UNE POLITIQUE DE GAUCHE comme le prétend le PCF .

    JACK DION aurait mieux fait de dénoncer la cacophonie qui règne au PS qui lui peut diriger le pays : à ce même festival d’ AVIGNON ; MARTINE AUBRY nous sort des promesses démago : augmentation de 50 % du budget de la culture alors qu’ au même endroit HOLLANDE freine des quatres fers au nom du déficit !!! Ce que dit le programme du PS ils s en foutent , leur préoccupation c’est d’apparaître comme le meilleur présidentiable et il en est ainsi sur tous les problèmes , je citerais pour l’exemple , la retraite , l euro , le plein emploi , le partage des richesses, ou chaque candidat à la primaire nous sort ses solutions ...AVEC LE PS C EST LE DOUBLE LANGAGE PERMANENT GARANTIT

  • Quand on pense que cet ignare a été plébicité par PC, PG, GU, ça laisse rêveur !!!!

    Tout sûr, la révolution se fera sans lui !

    Déjà quand il parle de révolution citoyenne, ça enlève quelque chose à la révolution !!!!!

    J’espère qu’il a payé ses places pour in et off !

    Allez ha ! ça nous promet quelques rigolades, un peu jaunes quand même !

    Salve 007