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Education "nationale" : revoilà le modèle finlandais !

par LO

Publie le jeudi 25 août 2011 par LO - Open-Publishing
3 commentaires

Luc Chatel en Finlande : il cherche ses mauvaises idées au Nord

La Finlande est le premier pays pour la réussite scolaire des élèves âgés de 15 ans, selon un classement établi par un organisme de l’OCDE.

Régulièrement, elle reçoit des délégations étrangères venues examiner sur place les secrets du succès. Et Luc Chatel, ministre français de l’Éducation, s’est rendu à son tour voir les écoles de ce pays. Il est revenu en déclarant que certaines « recettes » étaient « transposables » en France.

Sans vouloir résumer le système scolaire finlandais, disons tout de même que très souvent on y travaille par petits groupes, quelquefois même de cinq élèves par professeur. Il n’est pas question, selon les observateurs, qu’un seul élève soit « largué » et les enseignants font tout ce qu’il faut pour le récupérer si nécessaire. Cela demande des moyens. Autant dire qu’on est aux antipodes du système français, où on vire des milliers de professeurs et où on se débarrasse comme on peut des élèves qui ne réussissent pas et qui perturbent les autres.

Dans ce domaine Chatel, n’a pas trouvé de « recette transposable », bien évidemment.

Ce qu’il a trouvé, c’est un « continuum » — une continuité — de suivi des élèves de l’école au collège. Pourquoi pas ? D’autant que cela a l’avantage de ne pas coûter un sou.

Et puis il y a l’autonomie des écoles.

En Finlande, les directeurs et les équipes d’enseignants font ce qu’ils décident, dans le cadre d’un programme national tout de même. Il y a donc autonomie, mais accompagnée des moyens matériels finlandais.

Seulement, l’autonomie dont rêve Chatel, et avec lui Sarkozy, ne serait pas exactement la même. Ce dont il est question, c’est d’une autonomie de pingres. Chaque directeur d’école ou de lycée pourrait mener sa barque comme il l’entend, avec des moyens limités, quitte à recruter, comme il pourrait, des auxiliaires éducatifs, retraités par exemple, pour boucher les trous.

Le modèle proposé, c’est l’autonomie existante des universités, qui s’est réalisée avec des augmentations considérables des frais d’inscription, pour équilibrer leurs comptes, au détriment des étudiants qui ne cessent de protester.

Cette dégradation de l’enseignement, Chatel l’avait déjà en tête avant d’aller dans le Nord. Ce n’était pas la peine de faire semblant de la ramener de Finlande...

http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2247&id=9

Messages

  • D’accord avec l’essentiel, mais les camarades de LO se plantent quand ils disent ça : "on se débarrasse comme on peut des élèves qui ne réussissent pas et qui perturbent les autres."
    le" tiers des élèves arrivent illettés en Sixième, et le redoublement a disparu aujourd’hui...quel que soit le niveau de l’élève ( comme en Finlande, tiens). Quant aux peturbateurs, l’administartion les renvoie en cours quand un enseignant courageux en exclut un (extrêmement rare, et pour cause), et les enseignants acceptent ça de nos jours. Tout ça bien sûr pour le bien des élèves, qui ont la perspective d’un taux de réussite au bac de... 90 %.

  • Tant qu’ils sont à l’éducation nationale, les élèves ne sont pas chez Pole emploi. C’est toujours ça de pris. Cela dit, sont peut-être pas 60 millions en Finlande...

    • S’inscrit-on à 12 ans à Pôle Emploi ?
      Dans les collèges aujourd’hui, quand 1/3 d’une classe ne comprend pas un texte simple, le problème serait de constater que maintenir ces élèves-là dans la même classe que ceux qui peuvent suivre revient à saccager la progression de ces derniers. Les faire passer de manière désormais systématique en classe supérieure revient à foutre le système en l’air. Ce n’est plus le futur, c’est le présent...