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Education Nationale : toujours le modèle finlandais - suite du 25 août 16h15

par Einna

Publie le samedi 27 août 2011 par Einna - Open-Publishing
8 commentaires

Je complète les éléments lus dans la contribution du 25 août - 16h15
"Education Nationale : revoilà le modèle finlandais"

D’autres aspects du modèle finlandais souvent oubliés (intentionnellement ?) :

 une solide formation pédagogique (initiale et continue) des enseignants : ce qui en fait des gens compétents, non seulement dans leur discipline (comme chez nous) mais aussi dans l’animation d’une classe et de groupes hétérogènes, la gestion des conflits, le travail en équipe d’adultes (beaucoup, beaucoup mieux que chez nous).

 pas de notion de redoublement, de notes, de punitions "à la française", d’exclusion presque jusqu’au niveau de notre lycée. Mais des entretiens de mise au point nombreux avec du suivi. Nous n’en avons ni l’attitude ni les moyens.

On y constate des ambiances de classes plus sereines et des élèves plus motivés (même dans les quartiers que nous appelons difficiles ; mais, il faut dire que la vie sociale en général y est moins survoltée que chez nous)

 une"vie de la communauté scolaire" importante, avec de nombreux adultes présents et coopérant concrètement sur le terrain.

 infiniment moins de niveaux de corps d’inspection et d’administration que chez nous. S’il y a des fonctionnaires à supprimer en France, c’est parmi les hauts fonctionnaires dont l’utilité et le salaire sont inversement proportionnels. Et l’on s’aperçoit que les enseignants n’ont pas besoin d’inspecteurs pour faire leur travail !

 un corps enseignant un peu mieux payé que chez nous (pas énormément) mais surtout beaucoup mieux considéré par l’Etat et les collectivités locales et donc par les parents.

Tout cela donne des enseignants moins stressés, culpabilisés, tentés de rejeter sur divers niveaux les raisons de leurs échecs et donc beaucoup plus motivés.

La modèle finlandais a aussi des aspects négatifs comme une trop grande sélection pour la poursuite d’études. Et une importante décentralisation très éloignée du système français.

En France, nous, enseignants, n’ayant pas analysé assez tôt la dérive ultra-libérale, nous étant focalisés sur des guéguerres internes stériles, n’ayant pas résisté collectivement aux premiers coups de laminoir, nous sommes (souvent) devenus timorés et inconsistants.

Pas la peine de se cacher derrière un soi-disant trop grand laxisme au Bac... ou l’indiscipline des élèves ....ou la démission des parents ... ou "tout ça, c’est encore la faute à Mai 68 ou à la méthode globale "(qui a été si peu appliquée) !!!

Nous sommes coupables de servitude volontaire.

Nous avons laissé dériver le beau projet d’éducation populaire laïque (jamais vraiment appliqué mais bon...) vers la privatisation et le consumérisme. De peur d’être accusés de "faire de la politique", nous n’avons plus osé de paroles fortes pour éduquer des citoyens critiques, responsables et solidaires. Nous n’avons pas réagi aux discours hypocrites sur une illusoire "égalité des chances" alors que c’est "l’égalité des Droits" qu’il fallait exiger.

Si nous avions travaillé en symbiose avec les parents d’élèves, ceux-ci seraient naturellement à nos côtés dans les combats à mener pour leurs enfants.

Si nous avions tous soutenu les enseignants désobéisseurs, ceux-ci n’auraient pas pu être sanctionnés et nous aurions fait de l’école publique un lieu de résistance.

J’espère qu’il n’est pas trop tard mais la pente sera dure à remonter. Réveillons-nous pour ne pas laisser continuer le massacre des générations futures.

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