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SYNDICALISME – A LA POSTE LE FACTEUR SONNE DEUX FOIS…

par Nemo3637

Publie le mercredi 21 septembre 2011 par Nemo3637 - Open-Publishing

Représentativité et droits syndicaux niés en Martinique.

L’histoire pourrait débuter le 27 janvier 2006. Un accord signé entre des organisations syndicales françaises FO, CFDT, CFTC ; CFE/CGC et UNSA-POSTES et la direction de la Poste, qui entérine les droits syndicaux dans cette institution. La CGT et SUD, les organisations syndicales les plus représentatives, ne signent pas néanmoins ledit accord mais s’abstiennent aussi de le dénoncer haut et fort !

Quel est en réalité le but poursuivi par la direction de la Poste et les signataires ? Il s’agit en réalité d’assurer « une place » à certains et de tenter d’éliminer des « gêneurs ». En France la CNT, et, dans l’outremer français les syndicats libres et anti colonialistes, et ce si nécessaire en violation avec le droit syndical le plus élémentaire.
En Martinique, un groupe de postiers, conscients des compromissions, du manque de résultats, de l’aliénation produite par une adhésion aux syndicats français, avait décidé comme d’autres, de réagir, en constituant ainsi dès 2003 un syndicat indépendant, la FNSA-PTT. Cette nouvelle organisation vit immédiatement ses membres victimes de persécutions et de harcèlement de la part de la direction de la Poste. On lui déniait principalement toute représentativité et par extension, en toute illégalité, son droit même à l’expression syndicale.

Un combat sans concession contre des pratiques issues du colonialisme

Le syndicat, s’appuyant sur les textes, mène un combat sans concession, cherchant à faire valoir les droits des travailleurs. Et ceux-ci, malgré la répression affichée de la direction, lui garde une confiance avérée.

Dès 2005 le secrétaire Poste du syndicat FNSA PTT, Hervé Pinto, sous un prétexte fallacieux, est l’objet d’un blâme.

En avril 2006, il est suspendu pour avoir permis l’accès aux locaux du centre postal, d’un « étranger » au service. Il s’agissait simplement du Secrétaire Général du syndicat FNSA PTT. L’affaire n’en reste pas là et Hervé Pinto, face à des manœuvres à caractère colonialiste, la portera devant des instances de justice internationale.
La pression s’accentue sur tous les membres du syndicat qui a ainsi perdu sa force et ses membres . Un autre Syndicat voit le jour, affilié à la Centrale CDMT de la Martinique. A l’instar du Syndicat FNSA PTT, les membres du Syndicat CDMT-POSTES voient individuellement leurs conditions de travail se dégrader, le harcèlement anti syndical se généraliser.

Les manifestations pour le droit d’expression syndical et le mieux être des salariés n’en continuent pas moins. Ainsi le 1er mai 2011 la résidence du directeur régional de la Poste est encerclée dès 8 heures du matin, avec banderoles et au son des tambours…

Manœuvres de la direction de la Poste et pouvoir colonial.

Mais à la Poste le facteur sonne deux fois.

Sans aucun respect, comme à l’habitude, pour les droits des salariés. Ainsi, pour ce qui concerne les élections professionnelles du 18 octobre 2011, on a établi les dates limites de dépôt des listes sans attendre le moindre décret. Celui-ci est parvenu APRES que la direction ait décidé d’ouvrir un créneau pour lesdites inscriptions sur les listes entre le 23 août et le 5 septembre 2011. Elle s’est arrangée pour révéler le plus tard possible ces dates impératives. Une façon de porter entrave à certain syndicat auquel on dénie la représentativité. Ainsi le secrétaire de la CDMT-Postes Hervé Pinto, déjà sanctionné pour fait syndical, n’a pu lui-même se présenter sous le prétexte tout à fait illégitime que la sanction dont il a fait l’objet l’empêcherait de faire partie d’une liste aux dites élections. C’était illégal…mais pas grave : un miraculeux décret formalisant l’exclusion de Pinto - et d’autres - a été pondu et est arrivé le 07 septembre 2011 (date limite de dépôt des listes) !

Contre vents et marées la CDMT Postes se présente.

Et c’est avec une pugnacité bien connue que la CDMT-Postes, malgré toutes ces difficultés, a réussi néanmoins a constituer six listes dont celle du secrétaire général qui, elle, a été refusée sous prétexte dudit décret de dernière minute.

Rappelons que le secrétaire de la CDMT Postes, qui a fait l’objet en 2008 d’une répression acharnée du fait de son engagement aux côtés des salariés, a toujours riposté coup pour coup, n’hésitant pas, devant les dénis à la liberté syndicale, à manifester chaque fois que l’occasion s’est présentée, et à demander justice devant le Bureau International du Travail (ONU).

L’équité n’existe pas entre les syndicats rattachés aux grandes centrales françaises et ceux qui sont purement martiniquais.

La direction de la Poste ne manque donc pas d’arrogance dans ses interprétations de la liberté syndicale en Martinique. Elle n’hésite pas à dénier le droit de se présenter à d’autres employés (eux aussi sur la liste menée par le Secrétaire Général) sous prétexte d’être rattachés à une direction parisienne. Sont même mis en avant des textes… imaginaires. Ainsi celui destiné à empêcher Hervé Pinto de se présenter. A la lecture d’un article 66 que le directeur départemental de la Poste, par courrier, met en avant, on s’aperçoit que l’article de loi avancé par directeur départemental n’indique en rien une prétendue inélligibilité du secrétaire de la CDMT Postes. Tout est donc bon pour écarter les travailleurs CDMT de la Poste et le syndicat CDMT -POSTES lui même de ces élections soit disant démocratiques.

Quant aux syndicats français on attend toujours de leur part un geste de solidarité. A part la CNT et SUD, on risque d’attendre longtemps…

Les salariés de la Poste apprécieront. Tout comme les citoyens conscients d’une nécessaire justice sociale.

Info en ligne sur http://cdmt-postes.wifeo.com