Sovab : les grévistes bloquent les accès

"En grève depuis lundi soir, une partie du personnel de la Sovab a musclé, hier, son action en bloquant les accès de l’usine de Batilly. Plus de 200 poids lourds se sont retrouvés immobilisés aux abords du site.
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Une partie du personnel de la Sovab a bloqué, hier, les voies d’accès de l’usine en enflammant des pneus. Mais la direction campe sur sa décision initiale Photo Stéphane STIFTER

La contestation a débuté lundi dans une relative indifférence. A l’appel des syndicats CGT, CFTC et Sud, seuls 114 grévistes du poste du soir étaient recensés dans les locaux de la Sovab à Batilly (Meurthe-et-Moselle).

L’usine, spécialisée dans l’assemblage du très prisé Master Renault, ne souffrait pas de ce mouvement social. Mardi, les rangs gagnaient légèrement en épaisseur, quelque 300 salariés – l’usine en compte 3000 en activité – se déclarant à l’arrêt sur les trois postes. Puis hier, tout s’est subitement accéléré aux abords du site.

Dès 12h, l’accès des fournisseurs de la Sovab était bloqué par un barrage de pneus enflammés. Une longue file d’attente de transporteurs s’est aussitôt matérialisée : « Nous avons également allumé un autre foyer devant la CAT car la direction a tenté de faire passer ses camions par leur route. »

Voisine de la Sovab dont elle fut naguère une filiale, la société assure aujourd’hui la logistique et le transport pour son ancienne maison mère. Plus de 200 transporteurs y étaient attendus dans la journée. Aucun n’a forcé le barrage syndicaliste à l’exception d’un routier slovène. Excédé par cette paralysie, il a franchi le rideau de feu à vive allure au beau milieu de l’après-midi. Le drame a été évité de peu.
Syndicalistes contrariés

Rattrapé par les forces de l’ordre, l’inconscient, après avoir éteint lui-même un début d’incendie léchant sa remorque, est reparti menottes au poignet au commissariat de Conflans-Jarny… Pas de quoi entamer la motivation des grévistes : « Nous ne prenons pas les salariés en otages. Mais nous sommes entrés dans un rapport de force avec la direction. Nous resterons le temps nécessaire à l’ouverture d’un dialogue avec elle. » Les yeux rougis par la fumée, ce syndicaliste a relayé le mécontentement de la centaine de syndicalistes et sympathisants postés à ses côtés.

La veille, l’attitude du directeur des lieux l’a contrarié : « Nous nous sommes invités au comité directeur pour réitérer nos revendications. Mais "monsieur" nous a signifié qu’il n’y aurait pas un centime pour nous et il a quitté la réunion. »

Lesdites revendications ? « Un rattrapage de 1000 € net des pertes et salaires supportés par le personnel depuis 2008. Et une prime mensuelle de 200 € net pour les modifications d’horaires mises en place par la direction dans le cadre de l’augmentation de la production des véhicules Master. » De son côté, la direction campait sur sa position initiale : l’octroi d’une prime ponctuelle de 250 € brut.
Jean-Michel CAVALLI. "

http://www.republicain-lorrain.fr/actualite/2011/10/06/sovab-les-grevistes-bloquent-les-acces