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JE LE FAIS POUR VOUS

par Béziers

Publie le samedi 15 octobre 2011 par Béziers - Open-Publishing
17 commentaires

"Je le fais pour vous".

Avant de se suicider, la professeur du lycée Jean Moulin de Béziers (que la quasi unanimité de médias qualifient de "prof") a donné une claire explication de son geste.

La lecture des divers articles relatifs ce drame permet de comprendre, que cette enseignante n’était "pas aimée" parce qu’"elle donnait de mauvaises notes", qu’elle était "trop sévère". Elle aurait eu un ou deux jours avant le drame une explication difficile avec des élèves.

Si les tentatives d’évaluations des professeurs par des sites commerciaux ont été interdites, de fait, aujourd’hui, ce sont bien davantage le public qui évalue les enseignants que l’inverse. En poussant vers la sortie ceux qui ne donnent pas les bonnes notes attendues.

Qui connaît réellement le système de l’Education nationale, et non ce que les médias, ou les syndicats majoritaires en disent, ne sera pas surpris par ce qui n’est qu’en apparence un paradoxe.

Ce système vise à nier la réalité actuelle de l’impossibilité, pour la majorité des enseignants, de transmettre leurs connaissances avec un minimum d’efficacité et de permettre aux élèves de progresser sur la voie de leur émancipation intellectuelle.

La hiérarchie harcèle ceux, désormais très rares, qui n’accepteraient de mettre les notes correspondant aux objectifs qu’elle a définis. Les petits chefs savent qu’ils sont jugés sur leur réussite aux examens, leurs petits chefs sur la réussite de leur académie aux examens.

Tous ces gens veulent des enseignants soumis à leurs souhaits d’atteindre des taux de réussite. Ils sont prêts à instrumentaliser les élèves et leur famille contre les enseignants qui considèrent que la falsification est étrangère à leur mission. Quel qu’en soit le coût humain. Et tant mieux si une part croissante de la population a de plus en plus de mal à comprendre les enjeux politiques économiques et sociaux.

Messages

  • Ceci est parfaitement exact. Enseignant - à l’Université - à la retraite, les derniers temps de ma fonction j’ai clairement ressenti cette pression qui faisait qu’il était très mal vu de mettre des "mauvaises notes". Les élèves/étudiants, une fois dans l’Ecole/l’Université, considèrent comme un "du" le fait d’avoir des bonnes notes et finalement leur diplôme. On a là une dérive terrible qui transforme et pervertit complètement l’enseignement.

    Évidemment les pouvoirs publics, complètement incompétents (voir le ministre de l’éducation nationale, ancien flic de l’Oréal) n’ont aucune conscience et connaissance de ce phénomène qui se développe subrepticement mais surement.

    Je comprend que l’on puisse péter les plombs lorsque l’on n’est pas "blindé".

    P.G

    • Excellente analyse : les élèves défendent leur "avenir", tentent de "négocier les "bonnes notes" avec les enseignants. Si l’enseignant(e) refuse de négocier, on va s’organiser, avec l’aide de la direction du collège ou du lycée, et l’indifférence des syndicats jaunes pour l’abattre...

  • Belle tranche de dissonance. Culturelle, sociologique, politique, médiatique.

  • Des programmes LOURDS, impossibles à ingurgiter par la majorité des élèves et qui s’allourdissent encore et encore jusqu’à l’indigestion, des profs qui tentent de boucler en accélérant le rythme tout en voyant leurs élèves décrocher, des évaluations incessantes et insensées ... jusqu’où ...

  • bla bla bla ..............

    l’école ne posait pas de problème quand ............... il y avait du boulot pour tout le monde ET SURTOUT quand il existait une multidue de boulots qui ne demandent rien d’autres que de la force physique et/ou peu d’intellect.

    car il est utopique et criminel de laisser croire que chaque génération dans son immense majorité est capable d’études "longues"

    non, une frange non négligeable, en est incapable ; mais ce n’est pas le problème !

    le problème , c’est que notre société n’offre plus la possibilité pour une frange de la population de vivre dignement quelque soit ces capacités physiques ou intellectulles

    réglons d’abord et avant tout la question sociale !

    signé : un bac+5, fils d’ouvrier, père d’un enfant handicapé mental

    • l’école ne posait pas de problème quand ............... il y avait du boulot pour tout le monde ET SURTOUT quand il existait une multidue de boulots qui ne demandent rien d’autres que de la force physique et/ou peu d’intellect.

      car il est utopique et criminel de laisser croire que chaque génération dans son immense majorité est capable d’études "longues"

      non, une frange non négligeable, en est incapable ;
      mais ce n’est pas le problème !

      OH QUE, SI, c’est un PROBLEME !

      D’ou tiens tu cette certitudeque certains sont "incapables" de quoi que cesoit" ??

      J’espère que tu n’es pas de ceux qui parlent des"doués".., cette classification aussi indécente que la notion de"races" !

      A ton corps défendant tu balances les arguments de l’adversaire de classe.

      Tu nies en écrivant cela une réalité FONDAMENTALE qui fait de l’accès e TOUS à un Système éducatif un outil deLUTTE contre ’APARTHEID socail qu’il génère actuellement, un des enjeux du millénaire :


      Un enjeu REVOLUTIONNAIRE.

      La "différence "entre travail "manuel" et"intellectuel" ,quand la Révolution scientifique et technique fait que , la"main" est un prolongement d’un travail du cerveau..comme jamais ce ne fut le cas,, interdit selon moi, de colporter le shéma que tu décris ;

      C’’est au nom du soi disant "gaspillage" que constitue le prolongement de la scolarité que reviennent aujourd’hui les vieux slogans"Pas besoin d’un Bac pour faire un bon plombier".

      NON à cette façon de laisser aux mains de la Bourgeoisie, l’intelligence collective, volée comme le sont les richesses que créent les producteurs !

      La création de richesses par des milliards d’Êtres humains, POUR satisfaire les besoins de TOUTE la planëte -le Communisme- a besoin que nos enfants-y COMPRIS HANDICAPES( c’est le cas de mon petit-fils à80 pour cent)- , pour cause de nécessité dans la luttede classes que la nôtre l’EMPORTE , s"emparent" des savoirset savoirfaire.

      Il m’est INTOLERABLE que mes deux gosses de 21 ans fassent partie des seuls 5 pour cent de fils d ’ouvriers employés qui ont accès à des études supérieures.
      Je conchie le système d’exclusion qui vise à habituer à ce qu’un LEP soit , de fait, un lycée-light, je prétends que le DROIT deVIVRE , au 21° siècle, en réelle confrontaion des connaissances,ACQUISE ?...impose que l’on ne lâche rien : ni sur" l"ECOLE.", ni sur les RETRAITES..au nom de je ne sais quelles exigences qu’engendreraient l’allongement d’espérance de vie.

      Je milite pour les TROIS/TIERS de la VIE :

      Un tiers de 18à30 ans (pour certains ) qui serait d’accaparation de SAVOIRS.

      Un tiers d’activité
      , d’un travail certes avec l’abolition su salariat, en processus(et cela de 30 à 40 ans selon les métiers)
      et UN TIERS de VIE précédant la mort, avec les moyens de continuer, tant faire se peut, à vivre DIGNEMENT..

      Jaja, je ne crois pas que cette ambition certes des plus discutables, s ’accommode de ton props

      D’ou, et tu en excuseras la "vigueur" ,ma réaction en prenant connaissance de ton commentaire..

      Dit fraternellement

      A.C

    • PAs un mot à ajouter ni à retrancher dans ce que tu viens de dire camarade AC.

      LL

  • Je confirme, mon amie prof qui corrige le bac, m’a clairement dit cela et si ça ne va pas on remonte les notes. Système mis en place sous la gauche, il faut bien le reconnaitre, quand Mitterrand avait décidé que 75 des élèves aurait leur bac. Depuis cela a perduré et devenu un système bien établi.
    Mais le système de rendement voulu par Sarkozy, instauré partout a généralisé et systématisé la tromperie dans tous les ministères, le plus flagrant étant la police.

    • On nous veut petits robots répondant aux critères demandés,c’est bien plus controlable !or,il n’en est rien ;chacun de nous est une oeuvre d’art unique en réalité et notre richesse vient de nos différences !difficile de nous mettre en case ou en cage et aussi en statistiques !mais les nuances ne sont plus à la mode,alors les ames sensibles préfèrent partir ailleurs !on peut les comprendre

    • Ce n’est pas le sens du message initial. A l’école, l’uniformasition souhaitée ne correspond pas à la négation des personnalités. au contraire, la "spontanéité" de l’élève, y compris quand elle devient nuisible est encouragée, le débat du café du commerce doit être pieusemnt recueilli par l’enseignant. L’uniformisation dénoncée tient vant tout dans le dogme de la réussite au examens...pour tous, ou presque, par la falsification.

  • Un homme a payé la dérive du système.

    En cause :
     les politiques qui sont prêts à justifier l’injustifiable pour carrière et honneurs ;

     les directions syndicales (FSU...) qui s’évertuent à cantonner, parcelliser les luttes, dénigrer les résistances indépendantes de leur opposition bureaucratisée et limée (ex : les collectifs contre base-élève) pour jouer le jeu de la négociation perdant-perdant avec les canailles politiques ;

     les medias toujours prompts à casser du fonctionnaire et particulièrement du prof, tenus qu’ils sont par la finance et le pouvoir politique détestant le service public ;

     la population prête à croire que leurs gosses sont des génies et ne supportant pas la moindre critique, avec raisons tant nous sommes dans une guerre sociale terrible et une misère généralisée qui émerge, mais en se trompant de cibles ;

     la structure de commandement de l’Education nationale qui a repris en main les profs, étouffant la liberté pédagogique, les malmenant pour plaire aux parents, à la canaille politique nationale et locale, leur tirant le tapis sous le pied dès qu’il sont mis en cause, particulièrement pour des affaires de mœurs ;

     le patronat désireux de faire des robots-moutons, chose que l’éthique enseignante ne peut accepter et de faire de l’argent avec l’Ecole ce qui est incompatible avec un enseignement différencié et d’égale qualité pour tous ;

    Enfin, il faut ajouter l’esprit de l’époque, confondu avec l’esprit du capitalisme prédateur, qui exige des résultats de la part de l’enfant comme du prof, en leur imposant des critères de rentabilité maximale - réservés jusqu’alors à l’entreprise - par l’augmentation du nombre d’élèves par classe (corrélatif aux suppressions de postes), couplé au harcèlement hiérarchique, à des normes autoritaires de formation et d’évaluation et à un discour de discrédit, mépris et dévaluation permanent du travail d’une corporation exemplaire, dont l’unique tord est de n’avoir pas encore occupé les rectorats et les inspections académiques.

  • 1) Le gouvernement actuel mène une politique qui détruit le service public d’éducation,nous en sommes d’accord. 2) La question du harcèlement n’est pas directement liée à l’option idéologique d’un gouvernement.Pour ma part, j’ai commencé à être sévèrement harcelé sur mon lieu de travail (puis à mon domicile !)en 1998.C’est-à-dire que les actes hostiles se sont démultipliés,répétés dans mes classes à partir de cette époque (sans qu’aucun de ces actes ne soit sanctionné par ma hiérarchie)puis l’administration en "remettait une couche",c’est-à-dire me nuisait.C’est donc sur une base strictement professionnelle que j’étais régulièrement mis en cause,désavoué,sans que je ne comprenne véritablement ce que l’on me reprochait.Peut-être n’étais-je pas assez soumis ?Peut-être voulais-je simplement faire ce que j’avais à faire,faire mon travail,exercer mon métier ? 3)Le harcèlement au travail et par le travail est un enjeu d’une très grande importance « sociétale »,civilisationnelle,c’est pourquoi je me suis permis de vous adresser un message,pour vous inviter à la vigilance.Ce n’est pas une question politique au sens traditionnel du terme.Un simple désaccord avec notre hiérarchie peut dégénérer en répression insidieuse ou brutale,tous azimuts,déployée sur un « périmètre » assez large(y compris médiatique).L’objectif est que le désaccord disparaisse sans laisser de trace et que les dissidents/résistants renoncent à toute résistance,même sourde.Nous sommes condamnés à exécuter tous les ordres qui nous sont donnés :par nos élèves en premier lieu ,par notre hiérarchie bien sûr,par l’opinion surtout.Un(e) « prof »(pour ne considérer que cette profession)doit S’EXECUTER.Le travail reste bien « l’essence de l’homme » comme Marx le définissait naguère.Merci de me permettre de m’exprimer et bonne résistance.