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Drame de Béziers : message d’ un collègue

par cgt sup lille

Publie le dimanche 16 octobre 2011 par cgt sup lille - Open-Publishing
1 commentaire

Bonjour

Notre collègue du lycée Jean-Moulins à Béziers qui s’est immolée est décédée. Nous sommes tous bouleversés voire traumatisés. Nous sommes en AG depuis 2 jours et avons refusé d’accueillir les élèves en classe, et décidés une grêve illimitée jusqu’à ce que les responsabilités soient établies.

Voici notre programme :

Lundi 17, matin 8h AG, après-midi marche blanche silencieuse avec un bandeau noir à Béziers

Mardi matin AG, 14H départ pour une manifestation académique au rectorat de Montpellier

Mercredi : obsèques ?

Jeudi 10h débrayage, commémoration de ce drame dans tous les établissements de France.
Nous souhaitons une mobilisation générale pour que la souffrance au travail cesse et que de tels drames ne se renouvellent plus.

Lise à dit en s’enflammant : "je le fais pour vous"

Luc Chatel a menti, elle n’était pas suivie médicalement, ni fragile,mais consciencieuse, compétente, aimant son travail et courageuse.

Nous comptons sur vous tous.

Merci de diffuser à toutes vos connaissances afin d’alerter l’opinion, pour que l’éducation nationale ne devienne pas France-telecom...

Merci

F P lycée Jean-Moulin - Béziers

http://www.midilibre.fr/2011/10/14/beziers-l-enseignante-qui-s-etait-immolee-par-le-feu-est-decedee,402372.php

Messages

  • Enfin, une réaction syndicale !

    Il aura fallu la mort de Lise pour que le "malaise" enseignant soit analysé dans toute son ampleur. Le mot malaise est en effet un ridicule euphémisme. Il s’agit de souffrance au travail, une souffrance equi rend l’acte d’enseigner impossible presque partout en France. pour plus de précisions, on peut se reporter utilment au livre d Véronique Bouzou, "ces profs qu’on assassine".La campagne de dénigrement des enseignants, menée sous la droite comme sous la "gauche", a porté ses fruits pourris. Elle continue quand es candidats de "gauche " à la présidentielle 2012 estiment que les enseignanants doivent voir leur statut modifié (c’est à dire cassé) et doivent faire tout autre chose que d’enseigner !

     Les enseignants français sont aujourd’hui parmi les plus mal payés de l’OCDE, et en France les plus mal payés de tous les fonctionnaires de catégorie A.

     La violence de certains élèves entre eux et contre les professeurs, quelle que soit l’origine sociale devient systématique, et notamment à l’encontre des enseignantes.
    De plus en plus souvent les agressions verbales ou physiques subies par les professeurs viennent des parents eux même.
    Le mouvement féministe n’a pas encore compris ce phénomène, tout occupé qu’il est à développer des thèses abstraites d’émancipation des femmes en oubliant que les femmes sont aussi, et avant tout, des travailleuses.

     Pour parachever le tout, la responsabilité des chefs d’établissement du second degré est totale. Le refus de sanctionner les comportements violent des élèves à l’encontre des enseignants est dénoncé dans tous les collèges et les lycées par les enseignants, mais pas par les syndicats enseignants, hélas. Pourtant les petits chefs d’établissement, par leur lacheté, leur servilité à l’égard des politiques gouvernementales de droite comme de "gauche", par la volonté de caporalisation des enseignants de leur établissement au nom du "projet d’établissement", jouent un rôle fondamantal dans la dégradation du climat dans les collèges et les lycées. Souvent, même, ils se rendent complices de la violence de certains élèves quand ceux-ci exigent des "bonnes notes " de la part des professeurs... c’est ce qui est arrivé à Lise, professeur de mathématique : quand un raisonnement est faux d’un point de vue logique, il ne peut lui être attribué de point. Les élèves, leurs parents, comprenant que "l’avenir" des enfants passant par l’obtention de "bonnes notes", se sont retournés contre le professeur pour faire pression, exiger un notation clémente...pour des raisonnements faux !

    Dans tous les jurys d’examens les correcteurs subissent des pressions des inspecteurs afin d’améliorer le taux de réussite, afin d’acheter la paix sociale par des diplômes, afin de les catégories populaire s’endorment pendant que les catégories dominanats acquiérent les "bons" diplômes, ceux des grandes écoles de commerce et autres bussiness schols très payantes, dans tous les sens du terme.

    Le ministère, suivi par un certain pédagogisme et le syndicalisme jaune oeuvre pour supprimer carrément le baccalauréat dans sa forme d’exament final national, anomyme, au profit d’un controle continu très dangereux pour les enseignants, qui laisserait reposer tous les enjeux sociaux de la notation des élèves dans...la confrontation avec ces mêmes élèves !

    Les professeurs de mathématiques ne sont en rien responsables de l’incapacité générale des élèves à se concentrer en classe, de leur incapacité fréquente à faire preuve de la capacité logique inhérente en prinicpe à tout être humain.
    Les professeurs de lettres ne sont en rien responsables de la destruction méthodique de notre langue, qui caractérise nos sociétés dites postmodernes.

    Seulement voila, Lise n’a pas été soutenue, ni par ses collègues, ni par les syndicats...Elle était perçue comme une professeur à l’ancienne, et ...cela à déterminé son suicide.

     Et des Lise, qui essaient simplement de travailler avec un minimum de rigueur, il y exise encore des milliers dans l’école. Ce sont eux que la hiérarchie de l’Education Nationale veut abattre, faire passer pour "fragiles", c’est-à-dire pour déséquilibré(e)s.

     Après l’université, c’est maintenant les lycées, les collèges et les écoles, qui vont être gérées comme des entreprises, des entreprises où l’absurdité et la souffrance seront les deux piliers de l’activité quotidienne.

    Le capitalisme, servi par ses laquais politiciens de droite comme de "gauche" a engagé une guerre totale contre le peuple et même contre la démocratie. La destruction totale de l’école publique, des enseignants et du statut de la fonction publique est une bataille cruciale de cette guerre.

    Honte à une société qui accepterait la mise à mort de son école !

    GREVE GENERALE !