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7 MILLIARDS D’ HUMAINS : DU BON USAGE DU RAPPORT MEADOWS

par provola

Publie le lundi 31 octobre 2011 par provola - Open-Publishing
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Le rapport Meadows (halte à la croissance) sur les risques de la poursuite du développement à tous crins, établi à l’instigation du Club de Rome et qui date de quarante ans (1972) nous prévenait :

” Sauf accroissement brutal du taux de la mortalité, ce que l’humanité cherchera à éviter par tous les moyens, nous pouvons nous attendre à un chiffre global de population de l’ordre de 7 milliards d’humains aux environs de l’an 2005.”

On peut bien entendu se dire que les chercheurs de l’époque se sont trompés de 6 ans, ou au contraire être surpris de leur clairvoyance à si long terme. Il n’en demeure pas moins que les tendances sont là, implacables pour les ressources de la planète, renouvelables jusqu’à un point de non retour. L’inquiétude ne tient pas tant à la multiplication proprement-dite des terriens mais bien au contraire à leur mode de vie, à la façon dont certains accaparent les richesses pour ne laisser aux autres, à la majorité des individus, que leurs miettes polluées, qu’une baignade nauséabonde dans les égouts où s’écoulent leur mépris et leurs déchets.

Novartis le géant de la pharmacie suisse et un des leaders mondiaux vient d’annoncer une augmentation des ses bénéfices au troisième trimestre 2011 à 2,5 milliards d’euros, mais le but premier de la direction est de poursuive sur la route de la productivité et de la baisse des coûts, ce qui va se traduire par 2000 suppressions d’emplois. Ou quand les plus riches profitent d’une position dominante planétaire pour bafouer la morale. Au moment où la corne de l’Afrique subit une des pires crises alimentaires de son histoire, Ferrari vient d’ouvrir son premier megastore en Inde où des fortunes se mettent à pleuvoir comme la mousson , mais où 75% de la population survit avec moins de deux dollars par jour.

De même, une superficie équivalente à celle de la Grande Bretagne est perdue chaque année à l’activité agricole par épuisement des sols ou par les dérèglements climatiques influencés par l’activité humaine, Bangkok est noyée sous les eaux qui ne sont plus drainées par les sols mais seulement prisonnières de l’urbanisation à outrance.

A chaque fois, l’incurie, la recherche du profit maximum induisent pollutions multiples, de l’air, des sols, de l’eau. Cette course folle à l’accumulation pour certains, à la survie et la précarité pour les autres provoquent une misère globalisée, un sentiment d’angoisse globalisée sur une planète devenue vaste terre vierge aux élucubrations de quelques tortionnaires mais une cage réduite pour l’affrontement et le cloisonnement d’une majorité de prisonniers serviles aux règles de la consommation.

Qu’on ne s’y trompe pas, le combat pour la planète est le combat pour l’homme, la survie de l’une dépend de la survie de l’autre et inversement, l’écologie sans l’homme est une parodie de discours, la lutte pour la survie de l’homme sans se soucier de la planète, notre mère nourricière est une révolution avortée d’avance.

Toute tentative de dissocier les deux aspects d’un même problème ne sont qu’un piège destiné à laisser perdurer la gabegie des ressources naturelles qui représente les profits des uns et la mise sous l’éteignoir des espoirs de justice sociale. Ce phénomène de statu-quo garanti la domination du monde à une espèce de caste qui ne dit pas son nom ou qui se cache simplement sous les vocables respectables de croissance, de libéralisme, de profits, d’actionnaires ou de lobbies.

L’augmentation du nombre des riches sur notre radeau en perdition n’est pas une assurance tous-risques pour le reste des vivants, mais un indice de l’absurdité de notre approche de la vie, du mal-fonctionnement de nos règles de conduite.

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