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L’EUROPE AU BORD DU SIRTAKI

par provola

Publie le mardi 1er novembre 2011 par provola - Open-Publishing
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Il y a panique à bord, Papandreu le premier Ministre grec annonce l’organisation d’un référendum sur le plan d’aide, comment diable peut-on accorder une telle confiance au peuple, n’avait-on pas fini par faire abstraction de ce simple détail ?

Alors on jette les canaux de sauvetage à la mer, les rats quittent les soutes et envahissent le pont, les actions flottent sur les eaux agitées du sauve-qui-peut et coulent à pic ; à force de gouverner une tour d’ivoire on avait fini par oublier cette masse invisible qui se cache derrière les statistiques et les décisions, que les directives sont vides de sens si elles ne sont pas illuminées par la volonté populaire. A force de combiner à l’abri des rideaux de fumée, de traduire en fait la puissance des lobbies financiers, d’occulter l’opinion des électeurs, de penser à la place des gens d’en-bas, de se contre-foutre du débat démocratique, on en avait oublié que même les morts peuvent surgir de nulle part pour clamer vengeance.

On avait cru avoir soumis les Grecs qui sont rien moins que les inventeurs de la démocratie, on avait cru pouvoir continuer sans coup férir le sauvetage du système d’asservissement des États, on avait cru que les petits se tairaient une fois de plus, comme ces impertinents deFrançais qui avaient osé répondre Non en 2005 à la Constitution européenne, comme ces fantasques Slovaques qui refusaient de contribuer au plan de sauvetage imposé par Bruxelles, comme tous ces serviteurs à qui l’on instille la pensée unique de l’Europe mondialisée, de l’Europe à 12 à 18, à 27, qui recevra bientôt en prime et en grande pompe, sans rien demander à personne, la Serbie, l’Albanie, la Croatie, l’Ukraine, et pourquoi pas la Turquie et Israël.

L’Europe des camps d’internement aux frontières, des disparus de la Méditerranée, de Lampedusa, de Ceuta, des Canaries, l’Europe de la finance, des technocrates, des Barroso, des Van Rompuy, des Junker, jamais élus, jamais responsables, qui cherche à se faire financer par la Chine, des martyres politiques, des Tibétains, la Chine qui fait de l’esclavage une règle de concurrence déloyale.

Ce corps sans tête qui n’arrête pas de fanfaronner qu’il est la cinquième roue du carosse, une puissance économique à l’équivalent des States, comme ces canards dont on a coupé la tête et continuent de courir sans destination. Un corps sans tête, car le peuple qui devrait diriger le gouvernail a largué les amarres depuis bien longtemps, laissant cet alien à Bruxelles se prendre pour un Calife des mille et une nuits.

La fête des paillettes est gâchée, on coupe la sono d’enfer, on entend au loin comme un vieux sirtaki venu du fond des ages, de cette respiration, de ce sang pûr, de cette vague ancestrale, qui ont fait traverser à la démocratie plus d’une tempête, d’Aristote, à Platon, depuis l’acrople, le Pirée, l’occupation Nazies jusqu’au régime des colonels.

Une aube nouvelle se lève derrière ces colonnes, la-haut sur la colline millénaire du Parthénon ; tremblez fonctionnaires indolents, aux fourberies cachées et aux besaces percées, le bonheur du vivre ensemble ne viendra pas de vos bourses au bord de la crise de nerf, mais du vent vif de la liberté, au pas cadencé du Sirtaki.

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