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La fin de la communication, le règne de l’expression (zaz)

par Ocséna, contre le système-ENA

Publie le mardi 15 novembre 2011 par Ocséna, contre le système-ENA - Open-Publishing
4 commentaires

Avertissement

 Comme le lecteur le sait déjà, la mention "zaz" accompagnant nos textes indique une manière
de faire délibérément décalée, qui ambitionne par un éclairage oblique à plus de perspicacité
dans le traitement des questions politiques.

 C’est dans l’humour raté que, selon nos plus brillants détracteurs,
nous sommes de loin franchement les meilleurs.

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1. Intro : La presse n’est plus depuis longtemps, si elle l’a jamais été un jour, un instrument de communication. Entendons un instrument de communication de contenu à prétention de vérité et à preuves relativement rationnelles, qui puisse à l’occasion se contrevérifier, contrargumenter, dans le cadre d’un débat, "dispute", dialogue, dialectique ascendante partageable.

Platon a totalement perdu et les sophistes aujourd’hui sont rois. La liberté de la presse garantie supposée de la démocratie aux temps premiers est en réalité aujourd’hui garantie pour des coudées franches de la presse, garantie professionnelle, garantie de joyeux bordel s’il le faut : la liberté de la presse est garantie en termes de pouvoir d’expression, de créativité, pas en termes de vrai et de démocratie et de "communication" de fond.

La presse n’est certes contrôlable, légitimable, que par elle-même ! On ne songe pas un instant qu’elle puisse aujourd’hui être sous censure même intellectuelle, mais en aucun cas on ne la voit s’attacher spontanément à cette mission fondamentale annexe qui devrait être la sienne de tracer les lignes toujours difficiles à formuler entre la culture de l’ivraie ou du bon grain..

Entre la difficile communication et l’expression peinarde, la presse et les médias n’ont pas choisi la sévère difficulté.

Faut-il encore défendre ce pouvoir-là ! le boxon coupable politiquement, éthiquement, intellectuellement y est tel que ce n’est plus du tout sûr.

2. Cas très banalement citables

 2.1 Meurtre d’Océane : « Cet homme est un véritable pervers » (Le Parisien)
L’avocate des parents de la petite Océane, violée et tuée par un père de famille de 25 ans il y a une semaine dans le Gard, entend « rétablir la vérité ».

 L’émotion, la "juste" colère est telle en France dans cette abominablement douloureuse affaire, que ça ne peut manquer d’échapper à aucun d’entre nous, la presse toutefois peut-elle déontologiquement écrire cela en lettres d’encre à supposer qu’une avocate puisse sans frémir le dire elle-même et sûre d’elle-même à un micro dans la rue ?

L’époque moderne est selon nous encore un moyen-âge de la qualité de la pensée.

D’accord ! la presse nous fait part par ailleurs de trucs dingues qui ne seraient pas connus sans elle :

 2.2 Un Australien a subi plusieurs chimiothérapies et une ablation de l’estomac à 80% après un cancer diagnostiqué par erreur, ont rapporté dimanche les médias australiens.

Graham Lord, 59 ans, a perdu 20 kilos et ne peut plus manger assis depuis son opération, en janvier 2010, consécutive à une biopsie mal interprétée en 2009.

Selon les médecins du Sydney’s Royal North Shore Hospital, la faute incombe à un laboratoire qui a révélé par erreur un cancer agressif dans les tissus du malade.

« Ca a été terrible de découvrir que finalement je n’avais pas de cancer. Je suis resté sans voix, je ne pouvais pas le croire », a raconté Graham Lord au Sunday Telegraph. « Je suis toujours très en colère », a-t-il ajouté.

On notera pour être juste qu’il n’y a probablement pas d’intention d’humour malveillant dans le papier du journal.

 2.3 En revanche l’approche sera différente quand Mélenchon qui fait profession d’esprit s’en prend à Hollande qualifié de Capitaine de pédalo dans la tempête.

 On peut pas reprocher au canard concerné de trouver ça très bon. C’est à François de répondre dans le même esprit et pas trop au journal d’y faire régner sa loi en constatant que Haddock Mélenchon démâte pas mal ces derniers temps.

 2.4 Les articles suspects voire carrément coupables sont légion néanmoins nettement chaque jour, on ne parlera pas du meurtre médiaticopolitique de DSK qui s’est organisé maintenant méthodiquement unanimement en meurtre réel et physique semble-t-il.

Nous avons perdu les 5 ou 6 chefs d’oeuvre plumitifs coupables relevés rien qu’hier en gâteaux du dimanche. Il y a tous les jours même en semaine de petits choux à la crème du type pas piqué des mites dans la forme Phnom Penh, Timisoara, Outreau agis par l’immodeste presse.

Nous ne voulons pas faire ici pour vous dans le trop triste.

La forme journalistique élémentaire est tout même petitement minable à répétition dans le verbe accentué, dans le grossi nul, etc.

2.5 Il va peut-être falloir qu’on attige rudement tous ces bargeots journalistes qui "fustigent" et "taclent" toutes les heures dans leurs journaux.

On avait réussi à stopper dans le temps, à la télé et la radio, ces esprits réduits qui étudiaient "l’échiquier politique" et renonçaient à parler de diverses choses qui n’étaient pas leur tasse de thé".

On devrait pouvoir sortir à présent les débiles tacleurs et les fustigateurs. Mais on n’en est pas sûrs !

3. Notre conclusion-expression

Comme nous-mêmes avons droit sans doute comme tous à l’expression libre et commode qui produit de l’autoplaisir, nous pensons, sans vouloir bien sûr de mal personnel au catastrophique Richards Descoings, que Sciences Po est la calamité nationale responsable de tout ça, puisque c’est elle qui forme massivement désormais les journalistes français.

Faut-il souhaiter la fin résolue des journaux ou seulement celle de Sciences Po ?

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Ocséna, Organisation contre le système-ENA et pour la démocratie avancée

http://ocsena.ouvaton.org

Messages

  • Jean-Luc Hees fait la leçon aux journalistes (nouvelobs-com - Il y a 19 heures)

    Jean-Luc Hees n’a pas ménagé la presse française, jeudi dernier, à Alger, lors d’une conférence donnée à l’École supérieure de journalisme et des sciences ...

    ****

     ¤ On le comprend Jean-Luc. Tiens prends le cas de Charlie-Hebdo, bien que ce choix soit trop facile.

    L’incendie de Charlie a eu au moins un démérite utile,

    Il a réussi à faire croire que les types de Charlie étaient des journalistes.

    C’est extrêmement précieux car il risque de n’y avoir plus d’incendie de Charlie avant longtemps.

  • Les commentaires sur Le Front de gauche en campagne web « autogérée ...(Libération - ‎Il y a 16 minutes) ‎

    "la campagne va être longue , s’attarder sur toutes les flatulences de mélanchon qui se met aux taquets d’entrée pour essayer d’exister n’est pas forcément utile . merluche a opté pour les traces de fond de caleçon en espérant qu’elles resteront dans ..."

    *****

     Ca c’est de l"humour de Libé, en vérité c’est pas mauvais, au sens où c’est Mélench qui en fait les frais mais il l’avait cherché avec le coup du pédalo contre François.

    L’avantage de l’humour dans l’expression c’est qu’on situe où on se trouve d’entrée de jeu. Humour égale registre de l’humour, on n’en demande pas plus.

     Dans la pratique journalistique c’est rarement le cas :

    l’article d’art est une pub pour un musée ou une expo, l’article politique une pub pour un parti,

    un article sur Sarko est un truc de fayotage prudent

    un article sur l’économie, un article fantasmatique fait des lieux communs à la mode du moment.

    Sciences Po est le lieu parisien de tous les lieux communs libéraux du moment

    NB1 : cette basse envolée contre Sciences Po relève de notre droit absolu à la libre expression sacrée et légitime.

  • Cette omniprésence de "L’EXPRESSION" polymorphe allant de 0 quand la glace fond à 100 quand l’eau normale bout est en réalité le droit démocratique absolu reconnu par les Droits de l’Homme et la Constitution pour chaque citoyen et chaque individu de dire (aux détails près) autant de conneries qu’il veut.

    Les journalistes hommes de plume ont comme les avocats un privilège professionnel d’en dire plus.

    Bon, bref ! la démocratie moderne a avec la presse et les médias un gros problème sur les bras. On est aujourd’hui dans cet autoparadoxe qu’après avoir tant loué sa liberté d’expression contre la tyrannie d’ancien régime, il faut se creuser la tête maintenant pour s’en débarrasser élégamment si l’on veut avancer sur la voie du plus juste et modeste progrès.

    Tu vois si c’est quelquefois thon le cheminement de l’Esprit.

  • Muselier : Hollande est "complice" de Guérini (France Soir - il y a 2 heures)

    "Renaud Muselier ne relâche pas ses efforts pour détruire ce qu’il appelle lui-même "le système Guérini". Pour le député UMP,..."

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     ¤ Excellent ! le muselier n’est nullement interdit en France, mais son propriétaire est tenu de le garder en laisse.