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Ménard ou le perroquet européen de Bush

Publie le mercredi 2 février 2005 par Open-Publishing

de Maxime Vivas, écrivain.

En 2004, 53 journalistes ont été tués dans les pays suivants : Arabie Saoudite, Palestine, Bangladesh, Brésil, Colombie, Gambie, Haïti, Inde, Irak, Mexique, Népal, Nicaragua, Pakistan, Pérou, Philippines, République Dominicaine, Russie, Serbie, Sri Lanka.

Le record a été battu en Irak où sévit l’armée US (19 journalistes et 12 de leurs collaborateurs tués).

En conséquence, l’officine Reporters Sans Frontières, a écrit une longue lettre ouverte aux 25 ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne pour les adjurer de punir sévèrement... Cuba.

Avec une frayeur rétrospective, RSF rappelle aux 25 ministres (amnésiques ?) qu’en 2003, Cuba était sur le point de bénéficier des « Accords de Cotonou » (aide économique et régime de préférence commerciale avec l’Europe pour des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique). Mais la vague d’arrestations intervenue dans l’île avait finalement donné prétexte à une série de mesures de rétorsions sous l’impulsion de l’Espagnol Aznar. Ces mesures étaient assez vexatoires pour que les Cubains refusent dignement les quelques aumônes qui subsistaient et distendent leurs relations diplomatiques avec l’Europe.

Alors que ces mesures sont sur le point être abrogées, Robert Ménard appelle frénétiquement à « leur maintien, voire à leur renforcement. ». Présupposant à l’évidence que les 25 ministres destinataires sont mal-comprenants, le leader de RSF use d’offensantes redondances puisque, dans la même lettre, les mots (ou leurs dérivés) « maintien » ou « renforcement » leur sont servis cinq fois, épaulés (et de six !) par une variante : « approfondi . »

Par sa forme, son fond et son opportunité, cette diatribe radoteuse aurait pu être signée par Bush, sans qu’une virgule en soit changée (voir le texte intégral sur Internet).

Au demeurant, on s’étonnera d’une autre contradiction de RSF : Cette officine assure que la Chine est la plus grande prison du monde pour journalistes, mais elle ne réclame aucune mesure de rétorsion économique à son encontre.

La raison en est simple : Bush ne le fait pas non plus.

Par contre, les USA ont signifié à Zapatero leur désaccord avec la normalisation des rapports entre l’Espagne et Cuba. Du coup, leur perroquet zélé ameute l’Europe entière depuis son perchoir doré.

La conclusion sera laissée à Mirabeau : « Il existe quelqu’un de pire que le bourreau, c’est son valet. »