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SUD Education refuse qu’on interdise aux mères portant un foulard d’accompagner les sorties scolaires

par Fédération SUD Education

Publie le lundi 28 novembre 2011 par Fédération SUD Education - Open-Publishing
6 commentaires

Pour le respect de la laïcité et contre toute stigmatisation du foulard musulman

En voulant interdire aux mères portant foulard d’accompagner des sorties scolaires à la maternelle et à l’école élémentaire, L. Chatel – et le gouvernement au nom duquel il officie – cherchent à activer les tendances xénophobes et racistes.

La fédération Sud éducation dénonce cette mesure discriminatoire et la combat. L’annonce de l’abandon de l’idée de légiférer sur cette question ne doit pas masquer l’essentiel : selon les propos mêmes de C. Guéant, il y aura des règlements et des instructions pour arriver au même résultat, avec pour conséquences supplémentaires de semer la confusion ; de renvoyer la responsabilité de l’exclusion aux IA, IEN, et surtout aux directeurs et directrices d’écoles ; de créer des conflits locaux et des disparités d’un département à l’autre, d’une circonscription à l’autre, d’une école à l’autre.

Nous rappelons que les parents d’élèves ne sont pas des personnels du service public d’éducation, et qu’ils ont simplement un rôle d’accompagnement. Ils n’ont donc pas à être soumis aux exigences qui s’imposent à l’institution et à ses représentant-e-s. La fédération Sud éducation refuse la mise en cause de l’islam au nom de la laïcité. La laïcité, quand elle n’est pas dénaturée, veut qu’on ne privilégie aucun culte et qu’on n’en discrimine aucun.

Or, les entorses à la laïcité, surtout en faveur de la religion « dominante », le catholicisme, sont légion. Les écoles privées, confessionnelles pour l’essentiel, bénéficient d’avantages et de privilèges scandaleux alors que le pouvoir s’efforce de dénaturer et détruire l’enseignement public.

La laïcité est aujourd’hui invoquée et utilisée par ceux qui l’ont toujours combattue quand elle s’opposait aux offensives du cléricalisme catholique, à l’école ou dans la société. Ces ennemis de la laïcité veulent se servir de sa caution pour stigmatiser une partie de la société, de nationalité française ou étrangère, issue de l’immigration. Et ce sont les personnes issues des « quartiers » qui sont les premières discriminées, et en ligne de mire.

Les mises en cause ciblant exclusivement l’islam, qu’elles viennent du ministre C. Guéant, de l’extrême droite, de l’UMP ou du Front National, sont frauduleusement qualifiées de « laïques ». Sud éducation dénonce ce mensonge délibéré.

De telles attaques relèvent du pur racisme : elles sont, à ce titre, inacceptables.

http://www.sudeducation.org/SUD-Education-refuse-qu-on.html

Messages

  • Aucun signe d’appartenance religieuse ne devrait transparaitre,pas seulement le foulard islamique.
    En l’état,vu que lui seul est ciblé nous sommes clairement face à l’expression d’un racisme qui comme tous les racismes refuse de dire son nom.

    Et ces racistes prennent encore une fois la vraie laïcité en otage.

    • Bonjour,

      Je suis entièrement d’accord avec l’article : ces mesures gouvernementales, sous couvert de "laïcité", attisent racisme et stigmatisation, en même temps qu’elles pervertissent la notion même de laïcité.

      J’avais d’ailleurs à ce sujet réagi à la phrase suivante tirée de la réaction ci-dessus :

      Aucun signe d’appartenance religieuse ne devrait transparaitre, pas seulement le foulard islamique.

      J’exprimais mon désaccord avec cette assertion, arguant que selon moi,
      1.) la laïcité ne consiste pas à condamner les croyants, quels qu’ils soient, à la clandestinité (je précise au passage que je suis moi-même athée),
      2.) le choix de sa façon de s’habiller, en ce compris les signes religieux, relève de la vie privée et de la liberté d’expression,
      3.) imposer un code vestimentaire porte atteinte à cette vie privée et cette liberté d’expression, et est donc dictatorial ;
      et qu’au contraire, la laïcité est, toujours selon moi, tolérance et respect des croyances, cultures, coutumes, habillements etc. de tout un chacun, ce qui doit amener à la cohabitation sereine.

      Position qui, je me permets de le faire remarquer, va tout à fait dans le sens de ce que dit l’article lui-même :

      La fédération Sud éducation refuse la mise en cause de l’islam au nom de la laïcité. La laïcité, quand elle n’est pas dénaturée, veut qu’on ne privilégie aucun culte et qu’on n’en discrimine aucun.

      Je m’étonne beaucoup que mon message ait été effacé, puis-je en connaître la raison ?

      Merci d’avance.

    • Il faut interdire ... d’interdire , sauf la guerre . Qu’est- ce que cela peu bien faire que quiquonque porte un foulard ou un béret, une casquette ou un turban , la barbe et des dreads .. Il serait temps de s’apercevoir que c’est l’imbécile qui regarde le doigt qui montre la lune

  • La véritable Laïcité depuis Jules Ferry c’est : "Aucun signe religieux distinctif ostensible dans une école de la République".
    De toutes façons Chatel et ses comparses c’est "La croix et la bannière" :-((

    • La véritable Laïcité depuis Jules Ferry c’est : "Aucun signe religieux distinctif ostensible dans une école de la République".

      Quelle est la source de cette citation ?

      Si on la compare à la définition du mot "laïcité", que propose par exemple le dictionnaire en ligne du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, que je cite ci-dessous :

      Laïcité, subst. fém.
      A. − Principe de séparation dans l’État de la société civile et de la société religieuse. [...]
      B. − Caractère des institutions, publiques ou privées, qui, selon ce principe, sont indépendantes du clergé et des Églises ; impartialité, neutralité de l’État à l’égard des Églises et de toute confession religieuse.

      (source : http://www.cnrtl.fr/definition/la%C3%AFcit%C3%A9)

      on voit que cette "citation" de la loi Jules Ferry omet un aspect fondamental du concept de laïcité, et qui, à mon humble avis, doit pourtant transparaître parfaitement dans le texte de loi : c’est qu’il vise les institutions, et donc les fonctionnaires qui y travaillent - en ce qu’ils représentent l’Etat -, et non pas les citoyens usagers de ces institutions (mères ou élèves par exemple).

      La laïcité veut donc que les signes religieux soient tenus hors de la fonction publique, pour éviter tout risque d’ingérence d’une quelconque église dans des affaires par essence publiques, donc ne pouvant être subordonnées à aucune confession en particulier. Mais cela ne concerne en rien le citoyen, qui jouit, lui, - et c’est heureux - de la liberté de culte, comme de la liberté de s’habiller comme bon lui semble.

      Exiger l’interdiction de tout signe religieux, quel qu’il soit, aux citoyens hors du cadre de l’exercice d’une fonction publique (que je sache, mères et élèves n’exercent aucun rôle dans l’institution scolaire, et ne la représentent en aucune façon), représente donc une atteinte à ces libertés individuelles, en même temps qu’un détournement dangereux du concept même de laïcité.

      Détournement qui, comme le signale justement l’article de Sud Education, permet l’expansion de la stigmatisation, de l’exclusion, du racisme.