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Communiqué du SGLCE-CGT aux lecteurs du Monde

par Conflit au Monde

Publie le mardi 29 novembre 2011 par Conflit au Monde - Open-Publishing
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Paris, le 29 novembre 2011

Chers lecteurs du Monde,

Nous sommes pleinement conscients du désagrément occasionné par la non-parution
de votre quotidien.

Dans un contexte où la presse écrite souffre, le besoin d’analyses et d’informations
fiables est indispensable pour comprendre un monde en bouleversement et en crise et
pour suivre une actualité particulièrement dense.

Le quotidien daté du 30 novembre n’est pas sorti de son imprimerie d’Ivry-sur-Seine.

Lecteurs du Monde, quotidien majeur de la presse française, vous êtes pour le moins
contrariés par cette situation, surtout que cette absence fait suite à quatre jours de non-
parution en octobre et risque malheureusement de se prolonger.

Les salariés de l’imprimerie sont, tout comme vous, très attachés au journal Le Monde et pas seulement parce qu’il constitue leurs emplois.

Ils le lisent et l’apprécient pour la qualité de ses articles, l’étendue de ses analyses et le
pluralisme qu’il fait vivre.

Mais la nouvelle direction se moque de cela, comme elle se moque des salariés.

Depuis Hubert BEUVE-MÉRY les différentes équipes syndicales ont su, au fil du temps,
avec Messieurs FONTAINE et COLOMBANI, négocier et trouver un terrain d’entente pour
que le titre et l’entreprise poursuivent leur route et se développent. Une situation comme celle que nous vivons aujourd’hui ne s’est jamais produite.

À ce jour, l’imprimerie réalise deux quotidiens : Les Échos en plus du Monde. Son effectif est de 240 salariés titulaires.

Les Échos veulent quitter l’imprimerie en novembre 2012 à la suite d’un conflit inter-
patronat, pour lequel les salariés ne portent aucune responsabilité.

Ce départ entraînerait d’importantes réductions d’effectifs.

Mais plus encore, c’est le projet industriel des actionnaires pour Le Monde - Messieurs
BERGÉ, PIGASSE et NIEL - qui porte des coups terribles à l’emploi et ferait chuter les
effectifs à environ 70. Oui, actuellement 240 ; 70 dans un an.

Les salariés qui n’ont pas voulu fabriquer votre journal aujourd’hui refusent le choix
industriel de la direction qui peut mettre en péril sa bonne sortie, à l’heure et sur tout le
territoire.

Mais les salariés n’ont pas le pouvoir. Ce sont les actionnaires qui sont les propriétaires et qui décident.

Dans ce schéma industriel qu’ils critiquent, les salariés et leurs représentants font des
propositions et veulent voir maintenus les emplois indispensables.

C’est sur ce point que porte le conflit : quelques emplois certes, mais indispensables à un fonctionnement correct de l’imprimerie.

La direction refuse de bouger pour se rapprocher de la partie ouvrière et trouver un accord.

Nous défendons l’emploi, alors que le chômage et la pauvreté progressent. Nous défendons la qualité du journal Le Monde et l’avenir de la culture du papier.

Vous pouvez, comme certains d’entre vous l’ont fait le mois dernier en écrivant au
médiateur du Monde, nous aider à trouver la solution en demandant à la direction de votre journal de reprendre les discussions et de conclure.

Vous pouvez refuser les idées toutes faites et fausses d’ouvriers du Livre privilégiés,
dépassés et fermés à toute idée de modernisation.

Les salariés de l’imprimerie sont, comme tous les autres, inquiets mais aiment leur travail et sont désireux de le voir, ainsi qu’eux-mêmes, respecté.

Ensemble, nous pouvons faire Le Monde tous les jours.

Le Syndicat général du Livre et de la Communication écrite

http://www.livreparisien.com/

Communiqué original en PDF

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