Ne mets pas ton bébé dans un lave linge, il risque de se cogner très fort

Si j’étais jeune, j’aurais peur.

Statistiquement, en zone rurale, un cueilleur de champignon ou un sanglier a plus de chance de se prendre une balle de chasseur que d’être agressé par un dealer sénégalais.

A longueur de journée, de vieux monsieurs aux cheveux gris qui ont un travail à vie à la télévision
discutent entres eux de dette et de la fraude aux aides sociales, avec parfois en arrière plan des
spécimens de jeunes pour moins donner l’impression d’habiter Vieux-Land.
Ils se posent des questions graves comme par exemple, est-ce ce serait pas horrible si Marine Le
Pen arrivait au pouvoir, est-ce que la République serait en danger et est-ce qu’il serait encore
possible de faire des soirées débats entre vieux experts pontifiants ?

Mais les jeunes n’ont pas l’air d’avoir peur.

Je me demande ce qu’ils pensent quand ils entendent tous ses vieux se faire peur entre eux.
Si on sortait de l’Euro, que deviendraient nos fonds de pensions, serions-nous obligés de revendre
nos résidences secondaires ?
Si les jeunes ne remboursent pas, qui paiera nos retraites ?
Si les jeunes n’arrêtent pas de picoler, est-ce que le Pastis ne risque pas d’augmenter ?

La planète entière est peuplée de jeunes pauvres qui n’emmerdent personne.
L’extrême droite moderne en europe, c’est surtout un club de vieux riches qui se détestent.
D’ailleurs, la preuve, le seul jeune européen d’extrême droite est norvégien, et il va finir à
l’asile.

Que se passerait-ils si les jeunes prenaient le pouvoir ?
Qu’aurais-je à dire pour ma défense ?

Les meilleurs romans d’anticipation que j’ai lu évoquaient un futur monstrueux où une politique
eugéniste supprimait les anciens, détenant le sagesse, et laissait le monde éternellement jeune
dans une dictature hédoniste du présent perpétuel, un monde uniquement occupé aux plaisirs immédiats et ignorant de la mort.
Dans ce genre de dictature, une sorte d’élite immortelle, aidée par de puissants ordinateurs, prend
toutes les décisions en prenant soins de ne jamais révéler la condition réelle d’un peuple d’éternels enfants, condamnés à mourir avant l’âge adulte.

Je finis par croire que ce délire d’écrivain est en fait un fantasme de vieux.
Les vieux croulants des hautes instances financières craignent vraiment que nous découvrions une horrible vérité qu’ils croient sincèrement connaître.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, la seule explication est qu’ils croient vraiment que la
continuation de l’immense flux de milliards qui circulent dans des câbles informatiques est la seule et réelle matrice de l’énergie qui permet à la jeunesse d’avoir un avenir.
C’est aussi en très simplifié la trame du film Time-out.
Le pauvre ne sert à rien s’il est plus nombreux que l’argent.
Mais surtout il n’y a rien de plus dangereux qu’un pauvre qui se pose des questions.

C’est exactement comme un enfant qui se demanderait à quoi sert ses parents.