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Agents techniques des Lycées Grève et rassemblement intersyndical le 8 décembre

par Militant SUD Education

Publie le jeudi 1er décembre 2011 par Militant SUD Education - Open-Publishing
2 commentaires

Agents techniques des Lycées Grève et rassemblement intersyndical le 8 décembre

Le rassemblement aura lieu le 8 Décembre à 10h, Place André Tardieu, devant le 35 boulevard des Invalides, à la sortie de la station de Métro Saint-François Xavier (ligne 13).

Le règlement sur le temps de travail des agents des lycées est une régression sociale. Nos organisations syndicales ont voté contre lors du comité technique paritaire. Les élu(e)s francilien(ne)s ont voté le projet sous la forme d’un test sur 3 mois qui s’achève bientôt. C’est pourquoi nous vous avons appelé à la grève les 20 septembre et 10 novembre 2011. Grâce au succès grandissant de ces mobilisations, les certitudes de la région sont un peu bousculées. Pour gagner sur nos revendications, nous devons nous faire entendre plus fort encore.

Nos syndicats vous appellent donc à une troisième grève et mobilisation le : Jeudi 8 décembre 2011

Tous en grève pour que la région :

renonce à toute forme de récupération RTT en cas d’absence (maladie, accident de travail, autorisation spéciale d’absence, congés bonifiés)
réintègre le temps de repas dans le temps de travail.
accorde aux agents d’accueil le même volume horaire que leurs collègues et la même amplitude. -reconnaisse les jours fériés tombant en semaine travaillée comme étant du temps de travail effectif.
reconnaisse le temps consacré à la vie de l’établissement comme du temps de travail.

SUD, CGT, CFTC, SYNPER, FSU-UNATOS

http://sudeducation92.ouvaton.org/spip.php?article496

Messages

  • Marlène Banquet. Les damnées de la caisse. Grève dans un hypermarché.

    Le 1er février 2008, les caissières d’un hypermarché du sud de la France ont décidé de se mettre en grève pour demander une prime exceptionnelle de 250 euros, le passage à temps complet des salariées employées à temps partiel contraint et l’augmentation des tickets-restaurant de 3,05 à 5 euros. En dépit de l’inexpérience militante de la grande majorité d’entre elles, la grève a été reconduite tous les matins pendant 16 jours.

    Cette enquête sur le quotidien d’un hypermarché, les conditions de travail, mais aussi les relations professionnelles, les aspirations et les déceptions de ces caissières, tente de montrer comment cette mobilisation, improbable au regard de leurs caractéristiques sociales, a été possible. Pourquoi sur les 75 000 personnes employées en France dans des hypermarchés, ces employées-là se sont-elles mobilisées, et pourquoi à ce moment-là ?

    Montrer quelles sont les conditions de la révolte, comment naît et se propage un jugement d’injustice, pourquoi ce qui était perçu comme supportable finit par ne plus l’être : tels sont les objectifs de cette enquête conduite dans un secteur exemplaire du triple mouvement de précarisation, de tertiarisation et de féminisation du marché de l’emploi contemporain.

    Marlène Benquet est doctorante à l’EHESS (CMH-ETT) en sciences sociales et enseigne à l’université Paris Descartes. Elle travaille sur les recompositions de relations professionnelles, les nouvelles formes d’emploi et d’organisation du travail et la conflictualité professionnelle dans le secteur de la grande distribution.

    Notes critiques : Liens socio

    Marlène Benquet, Les damnées de la caisse. Grève dans un hypermarché
    Lilian Mathieu

    Publication commentée | Texte | Notes | Citation | Rédacteur

    Marlène Benquet, Les damnées de la caisse. Enquête sur une grève dans un hypermarché, Paris, Editions du Croquant, coll. « Savoir/Agir », 2011.

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    1Mises à part quelques exceptions récentes, la sociologie des mouvements sociaux se désintéresse des mobilisations de travailleurs pour privilégier des formes supposées émergentes ou innovantes de protestation collective, et porteuses de revendications davantage « sociétales » qu’économiques. Contre la tendance des sociologues à suivre les journalistes dans leur quête de l’inédit contestataire, Marlène Benquet a étudié un conflit social « classique » : une grève de 16 jours menée en février 2008 par les caissières d’un hypermarché marseillais (appelé « Grand large » dans le livre). Leurs revendications étaient une prime exceptionnelle de 250 euros, le passage des salariées à temps partiel contraint à temps complet et l’augmentation des tickets restaurant de 3,05 à 5 euros. L’importance et la détermination de leur mobilisation n’ont cependant pas suffi : les intimidations de leur employeur (qui engage des poursuites judiciaires pour entrave à la liberté du travail et fait évacuer le site occupé par les forces de l’ordre) et l’attitude pour le moins ambiguë des syndicats (et principalement de la CFDT, qui signe un accord de fin de conflit sans réelle consultation des grévistes) font s’achever le mouvement sur un échec, les concessions de la direction de l’hypermarché étant minimales.

    2Il s’agit donc d’un conflit du travail traditionnel, puisqu’il voit s’affronter ceux qui en sont les protagonistes habituels — salariés, patrons, syndicats — autour d’enjeux — des avantages matériels — là encore typiques des relations professionnelles. Le conflit de Grand large se singularise cependant par un ensemble de traits. Le fait que la mobilisation émane de caissières, tout d’abord, que tant les rapports de genre que leur position dominée dans la hiérarchie de l’entreprise ne prédisposent guère à l’action revendicative. Le contexte en second lieu, puisque la grève démarre au lendemain d’une journée nationale d’action dans le secteur de la grande distribution, d’initiative intersyndicale : c’est parce que cette journée de grève isolée — relevant avant tout de la démonstration de force syndicale — n’a eu aucun résultat concret que les caissières de Grand large ont décidé de poursuivre un mouvement dont la conduite s’est ainsi émancipée du pilotage syndical.

    3Basé sur une ethnographie du métier de caissière (la sociologue s’est elle-même faite embaucher dans un hypermarché comparable à Grand large) et sur des entretiens réalisés ex-post avec les principales protagonistes de la mobilisation, l’ouvrage de Marlène Benquet propose bien plus qu’une étude de cas, et sa portée dépasse largement la mobilisation singulière dont il traite. Ce sont en effet des données extrêmement riches sur la condition de ces salariées qui sont apportées. Cette condition est avant tout marquée par la précarité, à la fois économique, organisationnelle et projectionnelle. Certes pour la plupart embauchées en contrat à durée indéterminée, mais fréquemment à temps partiel, les caissières vivent en permanence devant la crainte de l’imprévu tant leur faible rémunération leur permet à peine de faire face aux nécessités du quotidien. Les contraintes de leur emploi, et principalement des horaires décalés et perpétuellement changeants, leur imposent une organisation de leur existence extrêmement pesante et fragile, qui exige de largement mobiliser leur entourage (sollicitation des mères ou des voisines pour la garde des enfants, par exemple). La précarité projectionnelle tient quant à elle dans le fait que l’emploi déqualifié actuel n’offre aucune perspective de progression, et maintient à l’inverse dans une situation de permanente vulnérabilité sociale. Le chapitre consacré au métier de caissière indique toutefois comment, malgré cette précarité et les contraintes de leur métier, les caissières parviennent à s’en accommoder. La concurrence que le management instaure entre elles pour l’obtention de menus avantages (un planning prévisible, des postes moins abrutissants, la possibilité d’« arrangements », etc.) entretient un investissement continu dans le travail, appuyé chez certaines par un attachement au travail bien fait, tout en minant la solidarité au sein du groupe.

    4La grève apparaît comme la conséquence d’une remise en cause de cet ordre de l’entreprise. Le départ d’un directeur proche des salariés et prêt à trouver avec eux des « arrangements », suivi de son remplacement par un adepte des méthodes managériales brutales et impersonnelles, a nourri le mécontentement des caissières, dont l’investissement n’a plus été payé en retour. Le sentiment que les promotions ou améliorations des conditions de travail ne sont plus attribuées aux plus méritantes mais « à la tête du client » a débouché sur un fort sentiment d’injustice, qui a contribué à rapprocher les caissières et à semer chez elles des idées de révolte. Reste que si la journée nationale d’action décidée par les principaux syndicats de la grande distribution a fourni à ces caissières le point de départ de leur grève, celle-ci a été menée en large partie contre la volonté de ces mêmes syndicats, dont les directions ont refusé de soutenir leur mouvement. Les pages consacrées au rôle des syndicats sont particulièrement intéressantes, l’auteure soulignant les importants décalages entre les stratégies des confédérations et le travail des délégués syndicaux au niveau des entreprises. M. Benquet montre, à la suite d’autres travaux, que ce sont avant tout les qualités attribuées à la personne du délégué, bien plus que des labels organisationnels ou des considérations idéologiques, qui orientent les préférences ou sympathies syndicales des salariées, et que celles-ci doivent surmonter la forte méfiance des classes populaires à l’égard des organisations à dimension « politique », toujours suspectées de chercher à « manipuler » ou à « embrigader ». Le portrait de Faouzi, le délégué CFDT de Grand large, est particulièrement révélateur des conditions et difficultés de l’action syndicale au quotidien. S’il est avant la grève apprécié des caissières du double fait de son intégration au quartier de résidence de la plupart des salariés de l’hypermarché et de sa capacité à apporter un soutien matériel en cas de besoin, sa position d’intermédiaire avec la direction le place en porte-à-faux, et conduit à son désaveu et à sa marginalisation, lorsqu’il lui faut signer le protocole de fin de conflit.

    1 Perspective initiée par David Snow, Burke Rochford, Steven Worden et Robert Benford dans « Frame a (...)
    2 Rationalisations dont une des matrices est le Que faire ? de Lénine (1902).
    5On l’aura compris, Les damnées de la caisse est un ouvrage précieux pour l’éclairage qu’il apporte sur un monde du travail que l’on tend trop souvent à considérer comme politiquement atone. La mobilisation des caissières marseillaises montre de manière exemplaire que les techniques de management les plus contraignantes ne sont pas parvenues à annihiler toute capacité de résistance chez les salariés, y compris ceux situés au bas des hiérarchies professionnelles. Mais pour précieux qu’il soit, l’ouvrage de M. Benquet n’en pose pas moins quelques difficultés, qui tiennent avant tout à l’approche théorique privilégiée. Lorsqu’elle annonce que c’est « une modification de la perception subjective par les salariés de leur situation professionnelle qui constitue le ressort de la mobilisation » (p. 224-5), M. Benquet tombe dans le piège, pourtant repéré de longue date, de l’idéalisme, cette erreur qui consiste à faire résider le principe de l’action dans les idées ou représentations subjectives des acteurs. La notion de « jugement d’injustice », dont le partage est supposé provoquer l’engagement gréviste, ne fait sur ce plan que retrouver les impasses des théories de l’alignement des cadres protestataires1 ou les rationalisations militantes en termes de « prise de conscience »2. Or, le matériau présenté dans l’ouvrage le montre, ce n’est pas dans la « découverte » que leur investissement professionnel est un jeu de dupes que réside le principe de la mobilisation ces caissières. Plus ou moins explicite ou silencieux, partagé ou éprouvé isolément, le mécontentement préexistait à la journée nationale d’action. Celle-ci lui a simplement offert une opportunité de s’exprimer publiquement et collectivement sous les formes convenues d’une grève, et c’est la dynamique particulière qui s’est instaurée au sein du groupe de travail qui explique qu’elle se soit renforcée et prolongée.

    3 Sur ce point, la notion d’incitation sélective négative proposée par Mancur Olson dans Logique de (...)
    6Pas plus qu’il ne permet d’expliquer que la mobilisation ait débuté à tel moment plutôt qu’à tel autre, le « jugement d’injustice » ne préside au ralliement à l’action collective. Ce sont des logiques autres que subjectives — et spécialement la crainte de se marginaliser au sein du groupe en ne participant pas au mouvement3 — qui rendent compte de la réussite de la mobilisation, et l’on comprend aux récits de grévistes (notamment celui d’Alexandrine, fille de boulanger fervente sarkoziste et hostile aux syndicats) que l’engagement ne relève pas du partage d’une représentation commune de l’intérêt de la lutte et de ses enjeux. L’importance accordée par M. Benquet aux représentations subjectives pèche par ailleurs par leur autonomisation de leur substrat sociologique. Les éléments de trajectoire et de socialisation politique livrés dans l’ouvrage indiquent pourtant que l’adoption du « jugement d’injustice » est corrélée à une représentation du monde social comme clivé entre classes antagonistes et à une connaissance des ressources de résistance du monde du travail (les syndicats, la grève), et que ces représentations et connaissances ont été socialement acquises, le plus souvent dans la famille ou auprès du conjoint. Une conception conflictuelle et clivée du monde social étant ainsi le résultat d’une socialisation particulière, il n’y a aucune raison, contrairement à ce qu’avance l’auteure (p. 14), de se passer des approches dispositionnelles pour l’étude des motifs de l’engagement contestataire.

  • bravo !
    vous n’êtes pas sans savoir qu’il ya un mouvement interpro est prévu le 13 décembre prochain.

    avec chacun sa journée d’action professionnelle, on ne va pas aller loin.
    je viens de voir que les centres d’appel de la poste sont en grève nationale le 1er décembre.
    la dispersion continue.
    Et après la base va gueuler contre les confédérations et pas contre les fédés.

    soyez moins corpo, les camarades.