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L’Europe tue l’école avec les bombes compétences.

par SVP à diffuser merci

Publie le jeudi 8 décembre 2011 par SVP à diffuser merci - Open-Publishing
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Les groupes de compétences en langue

Les réformes européistes qui pilonnent notre Ecole Républicaine.

Comme le dit Brighelli dans La Fabrique du Crétin, l’Europe est en guerre contre l’Ecole Républicaine.

Les réformes actuelles répondent aux exigences de Bruxelles. Il s’agit de la directive du 11/11/03 intitulée « Education et formation 2010 : l’urgence des réformes pour réussir la stratégie de Lisbonne ». L’objectif est d’aligner les politiques nationales sur la stratégie de Lisbonne. Le fondement est de développer les compétences de la société des savoir-faire.

Les groupes de compétences sont indissociables du Cadre Européen Commun de Référence pour les langues, la certification et le socle commun.
Pour se conformer aux directives européennes, un plan de rénovation de l’enseignement des langues étrangères mis en place depuis la rentrée 2005 a fait l’objet du décret n° 2005-11 du 22/08/05 pris en application de la loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’Ecole du 23 avril 2005.

Les groupes de compétences ou le capharnaüm pédagogique.

La notion de compétence contre le savoir.

La compétence s’inscrit dans une visée fragmentaire, on cloisonne les capacités langagières et on les décline en mini-tâches. Il s’agit de répondre à une visée utilitariste au profit des entreprises et du marché. On morcelle le savoir, on ne prend pas en compte le programme. La langue vivante s’inscrit uniquement dans un champ communicationnel car il est question de « techniques usuelles de l’information et de la communication », donc le savoir ne rime à rien selon les concepteurs de cette idéologie des compétences. C’est pourquoi le cadre européen de référence recommande la lecture du journal, la consultation des médias, le visionnage du film et bien sûr la disparition du livre. Ce dernier point est lourd en termes de symboles, pourquoi pas le retour à l’INQUISITION ? On attend de l’élève qu’il apprenne quelques phrases standardisées en langue, l’ignorant parfait et idéal qui ne saura plus ce qu’est un livre.

La mise en œuvre relève du désastre.

Les élèves et les professeurs n’ont plus droit à la construction d’une relation dans la durée, on zappe, on n’a même plus une année pour envisager des progrès. Il n’y a plus de progression annuelle, absence de construction du savoir dans la relation de travail entre le professeur et l’élève. On a une véritable déstructuration du cadre scolaire. La disparition du repère-classe désocialise l’élève. La mise en place de « barrettes » a de lourdes conséquences sur l’emploi du temps des élèves. Il en découle une déficit dramatique de suivi.

On a une globalisation des horaires d’où le mélange des langues vivantes 1 et 2 qui crée davantage d’hétérogénéité. Les élèves de première peuvent être mélangés avec des élèves de seconde. Dans cet esprit, les horaires pourront être décidés localement, aucun horaire plancher n’est garanti.

Autre souci, les élèves sont confrontés à une évaluation constante et morcelée qui semble augurer de la fin des diplômes. Toutes les sept semaines, les élèves doivent subir des tests.

3. Les finalités scélérates de l’Europe et la mise à mort de notre Ecole Républicaine.

L’école est un formidable marché pour l’Europe. Les certifications en langue deviendront à terme payantes. Ainsi, les tests de l’Institut Cervantès sont déjà payants. Cambridge English se prépare à un marché juteux. Elle a déjà proposé des dépliants en français afin de profiter d’un marché prospère. Des contrats très rentables se profilent à l’horizon. Pour le moment, la certification A2 est gratuite jusqu’en troisième.

La finalité est d’adapter l’enseignement à un environnement hautement instable et à un marché du travail où les niveaux de qualification tendent de moins en moins à s’élever. On n’a besoin que d’un petit nombre de techniciens ou de cadres supérieurs, mais d’une masse de travailleurs flexible qui doit disposer de compétences précises. Le marché n’a pas besoin de former des humanistes au sens rabelaisien, avides de savoir, de culture, pour bâtir un monde meilleur.

Conclusion.

La notion de compétence fait partie des outils scélérats de l’Europe pour mettre à mort notre Ecole Républicaine. L’école est devenue l’ennemie du savoir car nous sommes entrés dans l’ère du fragmentaire, l’ère du zapping. Il est à craindre que ce fonctionnement par groupes de compétences gangrène les autres disciplines. Alors là, l’école de Jules Ferry sera définitivement morte pour le malheur de notre République !