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Agent Orange Vietnam : Nguyen – Vu Thı Xuan Phuong est partie.

par André Bouny

Publie le lundi 19 décembre 2011 par André Bouny - Open-Publishing
4 commentaires

De ses enfants : « elle nous laisse un message d’amour, de paix et de dévouement que nous sommes chargés de transmettre à tous ses amis de part le monde »

Xuan Phuong

Petit bout de femme vietnamienne, Phuong cheminait cahincaha sous le poids des sacs, un sur chaque épaule, un autre sur le bras, la main libre tirant encore un bagage à roulettes. À l’intérieur, des objets artisanaux ramenés du Viêt Nam, réalisés par les victimes de l’Agent Orange : libellules de bambou peintes et plombées, fleurs artificielles, broderies… qu’elle vendait pour leur venir en aide.

Ethno-sociologue, longtemps secrétaire générale de l’association Vietnam, enfants de la dioxine, elle faisait partie du Comité International de Soutien aux victimes de l’Agent Orange (CIS). Dernièrement, elle avait fondé l’association Orange, fleurs d’espoir.

Toujours entre deux trains, deux ordinateurs, deux avions, deux projets, Phuong cogitait en permanence une forme d’organisation ou de structure pouvant convenir aux victimes du point de vue médical comme professionnel. Elle expliquait un modèle de ferme, évoquait la culture de champignons, la production d’huiles essentielles, l’aromathérapie.

Véritable mémoire de la vietnamité en France, elle était partout, posait son petit stand sur toutes les manifestations solidaires, connaissait tout le monde. Elle est partie dimanche en fin de soirée, en silence, loin du tumulte médiatique de plus petites gens.

André Bouny, conduit le Comité International de Soutien aux victimes vietnamiennes de l’Agent Orange (CIS), auteur du livre Agent Orange – Apocalypse Viêt Nam, Éditions Demi-Lune, 2010, Paris. http://www.editionsdemilune.com/agent-orange-apocalypse-viet-nam-p-33.html

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Messages

  • Les chercheurs et militants du Cedrate (centre de recherche et d’action sur les traumatismes et l’exclusion) ont bien souvent côtoyé Vu Thı Xuan Phuong dans nos luttes communes pour la cause des populations et des personnes dont l’existence fut saccagée par les épandages de défoliants durant la « guerre américaine ». Phuong avait fort justement mis au centre de son incessante activité le sort tragique des enfants nés avec des handicaps causés par la dioxine que véhiculaient ces armes de la guerre chimique. Sa mort affecte donc tous ceux qui luttent ensemble pour cette cause dont l’enjeu porte jusqu’au devenir biologique de l’humain.
    Bernard Doray, président du CEDRATE.

  • J’ai eu la chance de la connaitre et sa mort me peine . C’est elle qui m’a fait découvrir les villages de AN PHU et AN LAC ditrict de HAI HAU et me lier avec TRAN VAN THUY et TA THI THINH de HA NOI . Je me souviens d’un repas pris sur le pousse dans une gare de paris alors que je me rendais à Nancy pour des videos à faire , sa personnalité était attachante .
    Je me souviens aussi de son stand à AGEN avec une autre personne , elle avait un courage très rare en ces temps d’égoïsme forcené ! qu’elle soit en paix là où sa Foi devait la conduire .

  • "A la claire fontaine, m’en allant promener,
    J’ai trouvé l’eau si belle que je m’y suis baigné.
    Il y a longtemps que je t’aime, jamais je ne t’oublierai."

    VU-THI. Nunca me esquecerei de você.

  • Quel privilège de connaître Xuan Phuong ! J’ai une grande admiration pour son engagement pour les victimes de l’Agent Orange : son dévouement, sa modestie , sa discrétion...Je n’oublierai pas le dernier repas qu’elle m’a invité à partager à Hanoi , nous échangeons nos idées sur la meilleure façon de venir en aide aux innocents qui payent encore aujourd’hui ce drame de la guerre du Vietnam.

    Repose en paix , Chère Xuan Phuong, ton exemple continuera à nous guider.