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SNES FSU, un appel à la grève : pourquoi si tard ?

Publie le samedi 24 décembre 2011 par Open-Publishing
22 commentaires

La date choisie pour "contrer" le projet de Chatel de caporalisation des enseignants est le 31 janvier !

Les petits chefs d’établissement, majoritairement syndiqués au syndicat jaune UNSA, auront le pouvoir incroyable de l’évaluation PEDAGOGIQUE et PAR DISCIPLINE des enseignants, alors même qu’ils ne connaissent rien à la discipline dans lesquels les "évalués" enseignent...

Il s’agit essentiellement de freiner la progression des salaires des enseignants.

Il faut la grève reconductible dès la rentrée du 3 janvier.

Messages

  • SNES FSU, un appel à la grève : pourquoi si tard ?

    A voitre avis ?

  • Une erreur de fond : non les chefs d’établissement ne vont pas évaluer l’enseignement d’une discipline à laquelle c’est vrai il ne connaissent rien.

    Ils vont évaluer tout autre chose (servilité du prof, en particulier...). L’enseignement disciplinaire n’intéresse plus personne... à part les profs et ceux qui n’approuvent pas une école au service du libéralisme.

    Quant à vouloir, comme le disent certains commentaires, un syndicat offensif, révolutionnaire etc... Une corporation se dote des syndicats (et des directions syndicales) qu’elle souhaite, correspondant à son état d’esprit. Les profs en ce moment, pour des raisons multiples, ne sont pas très mobilisables. A quoi rimerait un syndicat "d’avant-garde" qui prêcherait dans le désert, qui impulserait des actions qui seraient un fiasco total ? Il existe Sud éducation : il y a bien des raisons à son implantation hyper marginale dans l’éducation. Je m’étais moi-même interrogé sur une adhésion à Sud éduc, lors d’une année syndicale sabbatique provoquée par les insatisfactions ressenties à la FSU. Et bien je suis revenu à la FSU, faute de mieux. En attendant que les profs trouvent les chemins de la remobilisation.

    Chico

    • "Les profs ne sont pas très mobilisables. Pour des raisons multiples".
      Exact. Dont une, le désespoir. La profession a subi un déclassement exceptionnel. Face aux actions infectes d’un nombre croissant d’élèves, ils n’ont plus la possibilité d’agir. Sinon les familles les font passer pour des sadiques et l’administration vient les poignarder dans le dos. Idem pour les ensignantsq ui s’amuseraient à donner des notes jugées trop faibles. Dans le pratique, les enseignants n’enseignent plus qu’en pointillé, ils passent une bonne partie de chaque cours à demander du silence.

    • " "Les profs ne sont pas très mobilisables. Pour des raisons multiples".
      Exact. Dont une, le désespoir. La profession a subi un déclassement exceptionnel. Face aux actions infectes d’un nombre croissant d’élèves, ils n’ont plus la possibilité d’agir. Sinon les familles les font passer pour des sadiques et l’administration vient les poignarder dans le dos. Idem pour les ensignantsq ui s’amuseraient à donner des notes jugées trop faibles. Dans le pratique, les enseignants n’enseignent plus qu’en pointillé, ils passent une bonne partie de chaque cours à demander du silence. "

      Très juste. Si aujourd hui les enfants des riches s’en sortent beaucoup mieux par rapport aux enfants des pauvres, qu’avant, 20 ou 30 ans, c’est que pendant cette phase il s’est passé quelque chose. On a laissé les délires et souvent la violence des gamins s’exprimer sans limite. Mais ceux qui disent cela sont systématiquement insultés. Les professeurs sont là...pour essuyer les crachats. Quelle tristesse...

  • le mandat officiel de la fsu auprès de l’intersyndicale était d’obtenir un appel à la grève interprofessionel, comme dans le cas de la séquence précédente ( 13 décembre 15 décembre).

    Il parait délirant qu’au lendemain du discours de toulon où a été annoncé le sommet pour l’emploi l’intersyndicale (en l’occurrence peu importe le contour CGT sud fsu si besoin) n’ai pas préparé une grève unitaire à cette occasion.

    Par ailleurs, le snes, qui reste un syndicat contrairement au snu un minimum de tactique de construction du rapport de force. Ils ont raison de remettre le couvert même si ce que dit chico sur l’état du milieu est en partie vrai. Et pas seulement à cause du blocage des salaires mais bien parce que ce decret constitue un élément concret attaquable du processus de démantèlement du service public.

    Ce que nous devrions nous fixer comme tâcher c’est d’étendre cette mobilisation dans un cadre éduc entier (mais avec le snu, ça va pas être facile, cf séquence précédente...) voir dans un cadre service public.

    Par ailleurs la fsu s’oppose au mode d’évaluation actuel des enseignants donc ne disons pas n’importe quoi.

    • Le désespoir des profs vient de la défaite de 2003. Et il est clair que les profs ont compris que le simple fait de faire grève ne suffisait pas a obtenir satisfaction. Certains en ont déduit que faire grève ne servait à rien, d’autres que seule la grève interpro était vraiment efficace, d’autres encore que seuls des blocages de zones commerciales ou autres pouvaient avoir un impact. Car un syndicat qui négocie sans rapport de force est un syndicat d’accompagnement.
      La seule garantie d’avoir un syndicat efficace c’est l’auto-organisation. C’est à dire organisation du syndicat par les syndiqués et pas par des bureaucrates, organisation des luttes par les grévistes et pas par les intersyndicales, organisation des bahuts par les profs et les élèves voir l’expérience du lycée autogéré de Paris.

    • La seule garantie d’avoir un syndicat efficace c’est l’auto-organisation.

      Oui !

      Mais dans une période telle que celle-ci, où les profs assistent en se sentant totalement impuissants à la démolition insensée de l’école, l’auto-organisation c’est un peu comme Renaud qui était une bande de jeunes à lui tout seul...

      Et pour continuer dans le Séchan : c’est quand qu’on va où ?

      Chico

  • logique cette évaluation par les chefs d’établissement

    après il y aura l’autonomie de chaque structure ( écoles élémentaires et maternelles regroupé en EPEP ou peut être fusionné avec le collège, lycées, )

    ENFIN, ils pourront passer à la phase revente au privé d’une partie de ces structures avec comme cerise sur le gateau le chèque éducation

    ce qu’il y a d’interessant dans la démarche des idéologues libéraux , ils avancent des fois franchement ( les universités ) ou masqués ( le reste de l’éducation nationale ) mais l’on sait bien où ils veulent aller et le mouvement social est complètement atone.

    comme du temps de tatcher, face à la crise ( provoquée ou subite ) le système arrive à vendre aux peuples qu’il n’y a qu’une seule solution : à droite toute, toujours plus de LIBERTE capitaliste.

    au lieu de vous posez des questions sur le retard à l’allumage des syndicats ( qui n’est que le reflet de l’état d’esprit général ) il faudrait peut être se coltiner avec la TINA

    plus grand monde ne croit à un autre monde possible

    même les plus exploités n’y croient plus ; et les militants y croient ils encore vraiment

    là se situe la panne du mouvement social .

    j’espère juste que la grande crise va remettre les pendules à l’heure ; mais même cela n’est pas sûr.

    on dit merci à qui ?

     réponse A : aux salauds de capitalistes

     réponse B : à la partie du mouvement social qui a rejeté toute éthique et morale : les staliniens et tous leurs descendants

    • plus grand monde ne croit à un autre monde possible

      Je me demande si ce n’est pas plutôt (ou encore +) : personne (de la base au sommet, en passant par les intervenants sur Bellaciao) ne sait vraiment comment se diriger vers cet autre monde possible, comment le faire éclore...

      Hormis les généralités à moyen terme sur les luttes, sur la nécessaire intervention massive des travailleurs auto-gérant leurs luttes etc. Demain matin, et les jours qui viennent, quelle direction, concrètement, quelles initiatives gagnantes ?

      Cette fois-ci c’est Béranger et non plus Renaud que je cite : où est le messager ?
      (svp, ne répondez pas ni césar ni tribun...).

      Chico

  • Les travailleurs ont les représentants syndicaux qu’ils se sont donnés. Dans l’enseignement, la F.S.U. représente un syndicalisme de transformation sociale. Chacun est en droit de critiquer une telle orientation, de se livrer à la surenchère pour se replier ensuite sur la chapelle qui lui convient le mieux à un moment donné. Il n’en reste pas moins que, sauf à croire en cette vieille lune que seules compteraient les minorités agissantes, pour peser, il vaut mieux être nombreux, responsables et réalistes. Le très faible pourcentage de salariés syndiqués en France, l’émiettement syndical, le fatalisme ambiant sont des faits qui prévalent sur beaucoup d’élucubrations. Affirmer que la révolution est en marche relève dès lors de la supercherie.

    • Critiquer la FSU, ce serait se livrer à la surenchère ??
      Mais la tendance pédagogiste de ce syndicat a une indiscutable responsabilité dans le désastre actuel. Pourquoi ne pas dire clairement que les enseignants, dont la pluaprt sont des enseignantes, devraient (en plus d’être recrutés et non virés...) etre PROTEGES. Il y a une loi qui prévoit cela, quand les enseignants sont attaqués. Elle n’est pas appliquée, notamment parce que face à l’adminsitration, qui doit mettre en oeuvre la protection juridique, la FSU ne fait rien pour qu’elle le soit.

  • En 2003, quelques partisans bruyamment déclarés de la grève reconductible ont touché les limites de cette action au point de s’en dégager rapidement. En fait, la meilleure action, c’est celle qui aboutit. Le seul problème, c’est qu’il est difficile de prévoir l’évolution d’un mouvement social. On sait seulement que face à une droite dure, il faut rassembler. Pour ce faire, la recherche de l’unité la plus large doit être une préoccupation constante. Depuis des décennies, des avant-gardistes nous affirment sans rire qu’il faut « déborder les bureaucraties syndicales », alors que l’émergence d’un mouvement de masse suppose à l’évidence que l’on ne travaille ni contre les organisations ni sans elles. Ceux qui tiennent ces discours de défiance l’ont d’ailleurs bien compris puisqu’ils ne répugnent pas à les instrumentaliser opportunément.

    • On sait seulement que face à une droite dure, il faut rassembler. Pour ce faire, la recherche de l’unité la plus large doit être une préoccupation constante.

      Bien d’accord, sauf qu’il est nécessaire de préciser, au-delà de cette belle phrase, concrètement :
       l’unité des organisations syndicales, donc des directions syndicales ?
       ou l’unité des salariés, des enseignants en l’occurrence ?

      Car ça change tout !

      Pour réaliser l’unité des OS, c’est pas compliqué, il est nécessaire et suffisant de s’aligner sur les syndicats les plus modérés. Car sinon ils ne signent pas et l’unité n’est pas réalisée. Alors que si la démarche unitaire semble trop modérée pour certaines OS (FSU, SUD), ils signent quand même car... c’est mieux que rien.

      En ce sens la recherche d’unité est un piège qui donne un pouvoir exorbitant aux syndicats modérés malgré leur faible représentativité.

      Le but est donc l’unité des travailleurs, et c’est de ce côté qu’il faut chercher la solution. Pas simple, car entre autre il faut se débarrasser des frontières entre chapelles syndicales. C’est là que l’auto-organisation est un outil incontournable si on veut trouver un minimum d’efficacité.

      Chico

    • Depuis des décennies, des avant-gardistes nous affirment sans rire qu’il faut « déborder les bureaucraties syndicales », alors que l’émergence d’un mouvement de masse suppose à l’évidence que l’on ne travaille ni contre les organisations ni sans elles.

      Ah ben, si c’est "à l’évidence", alors amen... J’adoooore la pensée unique, d’où qu’elle vienne !

      Je suis d’accord avec toi, faut surtout pas "déborder les bureaucraties syndicales", des fois qu’on se retrouve comme en 1936 ou 1968, quel bordel ! Pis vaut mieux un système capitaliste avec des syndicats forts qui évitent qu’on se fasse trop entuber, plutôt qu’une aventure qui risquerait de nous mener au socialisme...

      Chico

    • L’échange d’idées est toujours profitable entre personnes respectueuses des points de vue d’autrui. Une argumentation solide suppose donc qu’on ne caricature pas la pensée d’un contradicteur, sous peine d’affaiblir beaucoup son propre discours. Si l’unité syndicale reste un combat, l’auto-organisation est pour l’instant une chimère. Bon courage !

    • Si l’unité syndicale reste un combat, l’auto-organisation est pour l’instant une chimère. Bon courage !

      Ce qui est également une chimère, c’est l’efficacité de la stratégie d’unité syndicale dans l’éducation nationale, mise en oeuvre ces dernières années : on perd à chaque fois, face aux agressions des gouvernements, et on perd un jour de salaire pour que dalle tous les deux mois.

      Je suis étonné qu’il y ait encore des gens pour défendre, avec mépris pour les autres, pour ceux qui cherchent d’autres voies que le prêt à penser des directions syndicales, cette stratégie de fait à tous les coups perdante...

      Au passage, c’est plus pratique de rester dans les incantations "unité unité unité" que de répondre concrètement à l’alternative : unité des directions syndicales (càd unité entre les centrales, recherche du plus petit dénominateur commun), ou unité à la base (donc au-delà des appartenances, sur les revendications non d’un syndicat, aussi bonnes soient-elles, mais sur des revendications définies directement à la base, seule façon de mobiliser au maximum et d’éviter la division en chapelles) ?

      Chico

    • La vie groupusculaire a sans doute ses délices. La quête du Graal aussi. Tout cela exalte l’esprit mais ne dérange guère la droite au pouvoir. On peut s’accommoder de ce régime au nom d’une stratégie subtile. On peut également s’efforcer de s’en débarrasser au risque que l’alternance n’apporte pas de véritable alternative. Cette dernière option me paraît plus responsable.
      Quant à l’antisyndicalisme, de qui fait-il le jeu ?

    • Il n’y a pas d’issue à construire une quelconque unité avec des syndicats jaunes.
      Leur issue est la destruction du statut, dont je suis sûr qu’elle est prévue par des appareils syndicaux comme UNSA (le syndicat des ptits chefs), SGEN-CFDT. Et je suis très réservé sur la FSU, aux ambiguités permanentes Pour le reste, Chico et Monbuzat, au-delà des questions de méthode, ne pensez-vous pas que tant les personnels seront dans cet état (psychique, notamment...), la question de la méthode ne se pose même pas vraiment...Et il faudrait quand même admettre que s’ils sont dans cet état, ce n’est pas uniquement parce qu’on supprime des postes.

    • L’état du syndicalisme est un reflet de celui des personnels. Ceux de l’Education sont encore sous le coup du syndrome de 2003. De plus, ils ont été souvent ficelés par le néo-libéralisme qui les a piégés au consumérisme et qui les a placés dans une sorte de prison mentale. Le résultat est effrayant pour un homme de ma génération. C’est pourquoi je réfute l’argument selon lequel les organisations syndicales placeraient délibérément des obstacles à la mobilisation d’une base censée être toujours très déterminée à s’engager dans des actions. Pour le reste, la faiblesse du syndicalisme français, la nature des rapports sociaux dans ce pays, expliquent en partie les louvoiements des organisations.