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Le déclin de l’industrie française et le protectionnisme

par Frank

Publie le vendredi 30 décembre 2011 par Frank - Open-Publishing
19 commentaires

Le déclin industriel de la France est un thème commun des candidats de l’élection présidentielle. Du « made in France » au patriotisme économique et au protectionnisme, les partis bourgeois et réformistes tentent de lier les travailleurs aux intérêts de la bourgeoisie.

Les fermetures d’usines qui se produisent depuis les années 70, ont appauvrit des régions entières au bénéfice des industriels qui souvent délocalisent dans des pays où la main d’œuvre est plus rentable. Le déclin industriel de la France a permis d’accumuler des bénéfices supplémentaires à la grande bourgeoisie.

Mais la crise économique ravive le sentiment nationaliste dans les couches bourgeoises et petites bourgeoises. Le déclin du capitalisme français, accru par la crise économique, engendre en particulier des discours antiallemands et le regain du protectionnisme (FN, UMP, MODEM, PS, PG, PCF). Le protectionnisme aux frontières de l’Europe du PS et de l’UMP ou le protectionnisme aux frontières de la France du FN marque la volonté d’endiguer le déclin économique de la France.

Le protectionnisme ne permettra pourtant pas aux travailleurs d’avoir de meilleures conditions d’existence et ne créera probablement pas d’emplois. Le « patriotisme économique » créé le terrain de la collaboration de classe (entre la bourgeoisie nationaliste et les organisations des travailleurs) et fait un boulevard au fascisme.

http://la-feuille-militante.e-monsite.com/

Messages

  • Avoir choisi son camps, du partage ou de l’ accumulation - et le bon ! - est un trés louable début , et , un pré-requis à la lutte pour le développement humain .
    Aprés, sur le sentier de la guerre contre les exploitations de tout poil, encore faut-il ne pas avoir les pieds et l’ esprit trop entravé par la propagande d’ en face .
    Quelle magnifique image d’ Epinal pour les libéraux et les socialistes bon teint que Protectionisme soit une vilainie politique populiste !
    Car, au fait, qu’ est-ce que protectionisme ?!
    Si ceux qui la dénonce, épidermiquement, c’ est à dire la grosse majorité de tous bords - ce qui n’ est pas toujours bon signe - souhaitent ainsi abattre les frontières ; qu’ ils se rassurent, le nouvel ordre mondial, celui de la domination, n’ a jamais été aussi prés !
    Quel magnifique argument libéral, de nos jours, qu’ aucun pays ne puisse faire aucun progrés, si tous ne le font pas du même pas ... Magnifique et stupide !
    Parfaite démonstration de l’ incompréhension absolue (ou de son refus, pour les moins naïfs) des dynamiques et progressions historiques . C’ est également le magnifique outil de propagande pour justifier l’ inverse, soit la régression, le nivellement par le bas .
    Alors, de quoi parle-t-on ici ? Du couteau pour partager le pain ou du même couteau pour menacer et ne pas le partager ?
    Toute sociétée, toute culture n’ existe, sauf à se liquifier dans le grand chaos du monde et des pulsions de mort de l’ Homme, grande jungle trés libérale régit par la loi du plus fort, que par l’ organisation qu’ elle se donne sur un territoire où elle se reconnaît .
    Il n’ y a pas un seul principe de justice sociale , une seule approche de Démocratie, qui ne soit aussi une loi imposée par un peuple sur lui-même ; vu ainsi, la Démocratie c’ est déjà du Protectionisme !!! Du protectionisme moral .
    Et en tout cas, ceux qui d’ arrière main diabolise ce protectionisme, qui veut tout dire et rien dire, et donc ce droit fondamental des peuples à se gérer selon des valeurs et non pas seulement des pseudo-principes économiques, ceux-là clairement - il faudrait quand-même s’ en rendre compte - c’ est bien la Démocratie et notre capacité à nous imposer des limites et principes qu ’ils veulent nous interdire .
    Du reste, le populisme, on sait trés bien aujourd’hui même ce que c’ est ; il suffit de regarder chaque jour sa politique . Et, oh surprise, ce n’ est justement pas de la régulation économique nationale ...
    Quelle magnifique et perverse façon de se tirer dans le pied, pour tous les vrais progressistes que de prendre tout permis économique pour de la liberté et toute containte politique pour de la dictature ! C’ est la même que celle d’ avoir accepté le terme libéral là où il n’ y a justement aucune aspiration à la liberté, et ce n’ est pas une erreur du hasard mais le fruit empoisonné d’ une pugnace politique de propagande qu’ il serait enfin temps de recracher ...
    Vraiment, de quel protectionisme veut-on parler ? Il y a certainement un protectionisme nationaliste, mais il n’ y a certainement pas de Démocratie sans refus, à ses frontières, des logiques de guerre que les seigneurs repoussés derrière ne manqueront pas de désigner comme un affront protectioniste .

    • Le protectionnisme a deux fonctions dans une crise majeure du capitalisme :
      1. Les bourgeoisies bénéficiant d’un marché important pensent défendre mieux leurs profits avec le protectionnisme, après avoir proné le libre échange hors crise.
      2. Ces mêmes bourgeoisies, quand elle craignent la révolte du travail
      contre le capital, utilisent les politiciens du système qui substituent la protection contre l’étranger à la lutte des classes.

      Aujourd’hui, dans la crise qui promet des affrontements de classe inédits à l’échelle de la planète, elle utilise les politiciens professionnels, de Mélenchon à MLP, pour distiller le venin de la guerre monétaire, commerciale puis au besoin de la boucherie de masse.

      Les révolutionnaires, par contre, ne sont ni en faveur du libre-échange,
      ni en faveur du protectionnisme, deux facettes de la même monnaie,
      que la bourgeoisie utilise au gré des circonstances et des rapports de force.
      Ils sont pour la démocratie réelle, c’est à dire le socialisme, et l’établissement,
      par un gouvernement des travailleurs, des coopérations économiques qui défendent
      le mieux la révolution et son extention.

      Pour ceux qui ne connaissent pas encore.
      Discours de Marx sur le libre-échange (1848) :
      http://www.marxists.org/francais/marx/works/1848/01/km18480107.htm
      Sa conclusion :
      « Mais en général, de nos jours, le système protecteur est conservateur, tandis que le système du libre-échange est destructeur. Il dissout les anciennes nationalités et pousse à l’extrême l’antagonisme entre la bourgeoisie et le prolétariat. En un mot, le système de la liberté commerciale hâte la révolution sociale. C’est seulement dans ce sens révolutionnaire, Messieurs, que je vote en faveur du libre-échange. »

      PS : il est toujours très drôle de lire une défense soit disant de gauche du protectionnisme, comme ci-dessus, toujours totalement incompréhensible.
      On comprend que les travailleurs qui ne rencontrent pas de projet socialiste
      préfèrent l’original à la copie, cad le FN aux réformistes.
      C’est pour lui que tous les idiots utiles protectionnistes travaillent, sans le savoir.

    • Triste message sur ce triste site à force de tous ceux qui comme lui s’ écharpent à revendiquer la "pure vraie gauche" (!?) au lieu de s’ unir ! Le bourgeois rigolle ...

      La pensée est-elle morte depuis Dieu Marx, qu’ il ne nous reste que les chiens de garde du Dogme ?
      Lui-même serait-il de cette église, qui s’ exprimait selon votre citation, relativement au cas général et à ses jours, ou bien aurait-il continué à réflechir les mouvements de sa société ?

      Cette société est la nôtre malheureusement, construite de nos erreurs aussi, et celle que vous construisez, vous innocent illimuné, par ce dogmatisme altier, est celle de votre conclusion ; une population Fn ex-réformiste ...

      Mais ça non plus, je parie que vous n’ allez pas comprendre ...

    • Il ne s’agit pas là de pure gauche ou ce qu’on veut, Luis a eut raison de passer cet extrait de Marx d’un texte où ce dernier analyse les arguments des protectionnistes et des partisans du libre-échange.

      Discours sur la question du libre-échange, où il décrit les méandres des arguments des deux côtés (et des fois du même tant les discours se chevauchent parfois).

      Débrouillez-vous donc avec les arguments de Marx sans utiliser des jargons marxisants, ni des sauts dans tous les sens pour attaquer ceux qui ne sont pas d’accord avec vous, plutôt que d’attaquer ceux qui ne sont pas d’accord avec les glissements qui conduisent pas à pas vers des catastrophes en goudronnant les autoroutes lepenistes.

      Pour ce qui est de l’industrie française, il est distinct de parler de la souveraineté de la classe ouvrière face à la souveraineté nationale qui n’est que l’alignement des travailleurs derrière ceux qui dirigent l’économie, les bourgeois, les mêmes qui oscilleront sans se poser de questions en fonction de leurs intérets du protectionnisme au libre échangisme .

      La souveraineté nationale n’est que la souveraineté de la bourgeoisie sur le pays.

      La bourgeoisie est assez souple pour cela, de passer de couinements en faveur du libre échange à des discours au pas de charge sur la préférence nationale, du produisons français, comme Bayrou nous l’a montré récemment.

      Ce fut d’ailleurs une des grandes batailles du Tatcherisme que d’emboucher avec grosses caisses et cymbales le produisons anglais en même temps que de tabasser les travailleurs.

      Les batailles du PCF en France, à un moment donné (mises en sourdine et pour cause vu les résultats), pour le produisons français n’eurent comme résultats que de servir de tremplin à l’émergence du FN sur ces thèmes qui y rajouta logiquement "avec des travailleurs français".

      Ni le mondialisme bourgeois, ni le nationalisme bourgeois ne sont de bonnes pistes pour humaniser ce monde. Ni pour le changer.

      Ou ne serait-ce que pour résister aux attaques de la bourgeoisie.

      Le texte de Marx est intéressant en montrant que ce débat est vieux et il passe en revue au détail les arguments du libre échange et du protectionnisme en partant du réel des dominations de classe et non d’un aspect théorique.

      Ce qui renvoie d’ailleurs à la situation actuelle où des dirigeants du FdG par exemple (et d’autres) parlent en propriétaires sur l’industrie, la nation, etc... alors qu’ils devraient parler de souveraineté des travailleurs sur l’industrie, l’économie et déployer une stratégie en ce sens.

      Messieurs,

      L’abolition des lois céréales [1] en Angleterre est le plus grand triomphe que le libre-échange ait remporté au XIX° siècle. Dans tous les pays où les fabricants parlent de libre-échange, ils ont principalement en vue le libre-échange des grains et des matières premières en général. Frapper de droits protecteurs les grains étrangers, c’est infâme, c’est spéculer sur la famine des peuples.

      Du pain à bon marché, des salaires relevés, cheap food, high wages, voila le seul but pour lequel les free-traders, en Angleterre, ont dépensé des millions, et déjà leur enthousiasme s’est étendu à leurs frères du continent. En général, si l’on veut le libre-échange, c’est pour soulager la condition de la classe laborieuse.

      Mais, chose étonnante ! le peuple, auquel on veut à toute force procurer du pain à bon marché, est très ingrat. Le pain à bon marché est aussi malfamé en Angleterre que le gouvernement à bon marché l’est en France. Le peuple voit dans les hommes de dévouement, dans un Bowring, un Bright et consorts, ses plus grands ennemis et les hypocrites les plus effrontés.

      Tout le monde sait que la lutte entre les libéraux et les démocrates s’appelle, en Angleterre, la lutte entre les free-traders et les chartistes.

      Voyons maintenant comment les free-traders anglais ont prouvé au peuple les bons sentiments qui les faisaient agir.

      Voici ce qu’ils disaient aux ouvriers des fabriques :

      Le droit prélevé sur les céréales est un impôt sur le salaire, cet impôt, vous le payez aux seigneurs territoriaux, à ces aristocrates du moyen âge ; si votre position est misérable, c’est à cause de la cherté des vivres de première nécessité.

      Les ouvriers demandaient à leur tour aux fabricants :

      Comment se fait-il que, depuis les trente dernières années ou notre industrie a pris le plus grand développement, notre salaire ait baissé dans une proportion bien plus rapide que le prix des grains n’a haussé ?

      L’impôt que nous payons aux propriétaires fonciers, comme vous le prétendez, fait sur l’ouvrier à peu près trois pence (six sous) par semaine. Et cependant le salaire du tisserand à la main est descendu de 28 sh. par semaine à 5 sh. (de 35 fr. à 7 fr. 25) depuis 1815 jusqu’à 1843 ; et le salaire du tisserand, dans l’atelier automatique, a été réduit de 20 sh. par semaine à 8 sh. (de 25 fr. à 10 fr.) depuis 1823 jusqu’à 1843.

      Et pendant tout ce temps la part d’impôt que nous avons payée n’a jamais été au-delà de trois pence. Et puis ! En 1834, quand le pain était à très bon compte et que le commerce allait très bien, qu’est-ce que vous nous disiez ? Si vous êtes malheureux, c’est parce que vous faites trop d’enfants, et que votre mariage est plus fécond que votre industrie !

      Voilà les propres paroles que vous nous disiez alors ; et vous êtes allé faire les nouvelles lois des pauvres et construire les work-houses, ces bastilles des prolétaires ..../... la suite là

      Aucun fétichisme sur les textes de Marx, mais il est intéressant de noter qu’il brasse les deux séries d’arguments , protectionnisme ou libre échange, en montrant qu’il s’agit des deux pièces d’une même monnaie , celle de la bourgeoisie.

    • Erratum :

      Débrouillez-vous donc avec les arguments de Marx sans utiliser des jargons marxisants, ni des sauts dans tous les sens pour attaquer ceux qui ne sont pas d’accord avec vous, plutôt que d’attaquer ceux qui ne sont pas d’accord avec les glissements qui conduisent pas à pas vers des catastrophes en goudronnant les autoroutes lepenistes.

      Il fallait lire

      Débrouillez-vous donc avec les arguments de Marx sans utiliser des jargons marxisants, ni des sauts dans tous les sens pour attaquer ceux qui ne sont pas d’accord avec vous, plutôt que d’attaquer leurs arguments et le fait qu’ils ne sont pas d’accord avec les glissements qui conduisent pas à pas vers des catastrophes en goudronnant les autoroutes lepenistes, plut

  • Un article qui permet de poser une question importante. Mais il ne contient en fait qu’une affirmation sans proposition :

    "Le protectionnisme ne permettra pourtant pas aux travailleurs d’avoir de meilleures conditions d’existence et ne créera probablement pas d’emplois. Le « patriotisme économique » créé le terrain de la collaboration de classe (entre la bourgeoisie nationaliste et les organisations des travailleurs) et fait un boulevard au fascisme."

    Probable ! Et les commentaires suivent, reprenant Marx de 1848 ou critiquant le dogmatisme, ce qui n’est peut-être pas un début prometteur.

    Les révolutionnaires, par contre, ne sont ni en faveur du libre-échange, ni en faveur du protectionnisme, deux facettes de la même monnaie, que la bourgeoisie utilise au gré des circonstances et des rapports de force.
    Ils sont pour la démocratie réelle, c’est à dire le socialisme, et l’établissement, par un gouvernement des travailleurs, des coopérations économiques qui défendent
    le mieux la révolution et son extension.

    Pourtant Marx conclut :

    "le système de la liberté commerciale hâte la révolution sociale. C’est seulement dans ce sens révolutionnaire, Messieurs, que je vote en faveur du libre-échange.",

    ... ce qui n’est pas exactement du ni ... ni ... mais est simplement pragmatique .
    La question est bien : en 2012, le système de la liberté commerciale hâte-t-il la révolution sociale ?
    Si la réponse est "oui" , arrive une autre question qui n’est pas subsidiaire : comment les licenciés des entreprises délocalisées et les millions de chômeurs peuvent-ils comprendre que le système de la liberté commerciale hâte la révolution sociale ?

    Mais, au fait, la question initiale est-elle bien posée :

    libre échange ou protectionnisme ?

    Libre l’échange ?

    Il le sera quand la paysan de Côte d’Ivoire ne se verra pas imposer le prix du cacao par les spéculateurs et, en attendant, j’imagine qu’il préférerait un peu de protection.
    Et si l’échange n’est pas libre, ce n’est pas un échange !

    Protectionnisme ?

    C’est l’intervention de l’Etat pour protéger les industries d’un pays de la concurrence étrangère, considérant que le commerce international est un jeu à somme nulle.
    C’est une phase historiquement nécessaire au développement d’une industrie.
    Et c’est un fait qu’en face d’une récession, partis et syndicats ouvriers sont en majeure partie favorable au protectionnisme, alors qu’effectivement

    le « patriotisme économique » fait un boulevard au fascisme.

    Et si le choix n’était pas binaire ?

    Et si nous prônions l’échange VRAIMENT libre  : des taxes ? Pourquoi pas ? Si le but est de limiter la concurrence entre prolétaires de pays différents en équilibrant les salaires, les avantages sociaux et les conditions de travail par le haut !

    Et si nous en finissions avec le productivisme, la soi-disant croissance que la nature se chargera d’arrêter de toutes façons ?
    Cet objectif n’est-il pas justement la fin du profit, et :

    la démocratie réelle, c’est à dire le socialisme, et l’établissement, par un gouvernement des travailleurs, des coopérations économiques

    • le protectionnisme comme le libéralisme sont des politiques qui s’offrent aux gouvernements bourgeois. Ils ne servent pas les intérêts des travailleurs. Le protectionnisme n’a jamais créé de conditions favorables pour la révolution sociale ni même de meilleures conditions de vie pour la majorité.

      Vous optez pour un capitalisme régulé (un échange juste). Alors qu’il n’y a pas de réelles possibilités pour cela. Le capitalisme doit poursuivre une politique d’exploitation à grande échelle s’il veut sortir de la crise. (voir La Feuille Militante rubrique économie)

      Il ne faut pas s’associer à la campagne protectionniste qui va du FN au PCF. Ne pas se compromettre avec les partis réformistes et bourgeois. La véritable solution de la crise viendra des mouvements victorieux de la classe ouvrière.

    • Ah, voilà une réflexion un peu plus libre et intéressante !
      Permettons-nous au moins la même liberté de critique de Marx (et des autres) que celle qu’ il nous proposait lui-même ...

      La propagande qui enferme une société dans une camisole mentale aime justement beaucoup le piége binaire (la bougie dans les grottes ou bien le tout nucléaire, le réformiste contre le révolutionnaire ...) .
      Alors que toute intelligence est d’ abord recherche d’ équilibre entre différents facteurs et différents plans, compromis, ce qui ne se fait pas sans casse évidemment .

      Evidemment aussi que le Protectionisme n’ est pas une politique en soi, mais ça peut être, selon moi, un outil nécessaire à l’ application d’ une politique quant on refuse la dictature "libre et non faussée" (pure elle aussi ; toute les puretés, dogmatique également, sont trés douteuse ...) de la concurence et de la loi du plus fort économique - et donc du moins disant social - qui s’impose autour .

      Aprés, un peu de pragmatisme en effet me semble souhaitable . Non pas pour trahir les idéaux recherchés mais justement pour faire le pas qu’ il est possible de faire dans cette direction sans se paralyser d’ orgueil et de fantasme dans le tout ou rien ...

      Je suis souvent étonné par ce clivage entretenu par certains qui veut opposer les réformistes, identifiés immédiatement et sans procés comme traîtres, et les héros révolutionnaires !
      C’ est quoi un révolutionnaire ?
      Quelqu’un qui veut tout tout de suite ? Et ça fait combien de temps, malheureusement, qu’ il n’obtient rien ?
      Quelqu’un qui saute du lit en hurlant pour étriper le Capital ? Et si d’ abord il prennait le temps de mettre son slip et de prendre son fusil, serait-il un réformiste ?
      V’là un beau piége de stupidité binaire !

      Toute action, surtout si elle est d’ampleur, nécessite une analyse, une PREPARATION et de se poser la question du bon moment et celle de peser les succés possibles en l’ état (et non en théorie) ainsi que les chances de succés et les risques de revers ...
      En face, ne doutons pas qu’ ils soient préparés et qu’ une révolte de chiens fous soit le meilleur cadeau à leur faire ... au point qu’ il faille se poser des questions quand certains s’ excitent à vouloir allumer des brasiers !
      Il y a toute une histoire dans ce genre ...

      Alors la première et essentielle liberté d’ action que l’ on peut se donner, c’ est la liberté de penser . Et si on peut le faire ENSEMBLE, c’ est déjà une grande force !

      Pour revenir sur le sujet, c’ est bien une union des peuples qu’ on nous a vendue avec cette Europe et ce Monde ouverts, dé-frontièrisés (ils n’ ont même pas eu à s’ y engager ni à nous le dire explicitement, c’ est une technique commerciale courrante, il suffit de ne pas contre-dire les fantasmes de l’ acheteur) ...

      Et c’ est en effet l’ "identitarisme" xénophobe (car il n’ est pas que national, d’ ailleurs) que l’ on voit poindre comme récompense pour la population européenne, en particulier, pour avoir préférer se caresser de ses fantasmes (et de ses dogmes) plutôt que de regarder la réalité et des dynamiques sociaux-économiques en place .

      C’ est pourquoi, sauf à faire le coup de poing dans 1 heure (ou dans 1 siècle), j’ émets l’ hypothèse que pour retouner tant soit peu dans la DIRECTION d’ une démocratie un peu plus réelle, c’ est à dire, vers la capacité des peuples, qui se reconnaissent aujourd’ hui comme tel (c’ est une donnée), à se gérer eux-même, je pense qu’ il faudra nécessairement renforcer la régulation économique aux frontières .
      Et donc commencer à déconstruire cette mondialisation là .

      Aujourd’ hui, c’ est au niveau des échanges que se créé la richesse (et moins au niveau de la production), et n’ oubloins pas que la gestion de la richesse et la gestion du pouvoir est le même chose !
      Ceux qui mondialisent l’ ont bien compris, une richesse découplée de son territoire est une richesse dépossédée de sa population, sans un cri !

      Tant qu’ il n’y aura pas de démocratie mondiale, l’ absence de frontière sera une absence de démocratie, à mon avis .
      Je sais bien que l’ on peut envisager la logique inverse (assez théorique tout de même, et qui nous dit pas combien combien de siècle elle coûte), mais de là à accepter une dictature mondiale (tout simplement celle qui se préfigure) dans des visées mondialistes ...

      Et puis la révolte, la résistance, elle aussi n’ a-t-elle pas besoin d’ un territoire ?
      Qui possède et maîtrise la communication et le transport qui fait Monde ?

      Voilà, que des questions pour notre réflexion, et pas de réponses absolues ou toute faites .

    • Vous optez pour un capitalisme régulé (un échange juste). Alors qu’il n’y a pas de réelles possibilités pour cela. Le capitalisme doit poursuivre une politique d’exploitation à grande échelle s’il veut sortir de la crise.

      Eh non ! Ce n’est pas ce que j’ai écrit !!!
      Précisément parce que je sais qu’il n’y a pas d’"échange juste" dans le cadre d’un "capitalisme régulé"
      Je ne jette pas le bébé avec l’eau du bain mais peut-être faut-il savonner un peu la planche capitaliste sans prôner le protectionnisme .

      La véritable solution de la crise viendra des mouvements victorieux de la classe ouvrière.

      1. Il ne s’agit pas de trouver une solution à la crise (=rester dans le cadre capitaliste, n’est-ce pas ?)
      2. Quant aux "mouvements victorieux de la classe ouvrière", sauf à s’organiser et définir une stratégie claire avec des objectifs dans le temps (parce que les hommes ont besoin d’un horizon), ce n’est que de l’incantation .

    • Imposer à "nos" capitalistes qui ré-importent les produits de la délocalisation fabriqués ailleurs au plus bas coût économique et social possible, leur imposer le montant intégral des "charges sociales" non payées et en vigueur dans le pays "importateur" dès le passage aux frontières, à reverser à la Sécu serait-ce possible avant la mise sur le marché ?
      Interdire les délocalisations des entreprises fabriquant les produits nécessaires à l’existence des habitants du pays. Développer une politique de nationalisations sans indemnisation des secteurs stratégiques : énergie (Total, EDF, GDF-SUEZ...) Arrêt des politiques de "partenariat" PUBLIC-PRIVÉ qui assèchent et ruinent le Public. Développement du Service Public de la Santé et de la recherche médicale, contrôle démocratique au niveau national du secteur de recherche et de fabrication du médicament...
      Qui peut encore croire qu’on peut mener une politique sociale au niveau européen ? N’est-ce pas faire du nationalisme fascisant que de réduire les frontières de l’Europe à "ses racines chrétiennes" et encore en excluant la Russie ? Quelle est le sens et la réalité des frontières de l’UE avec Shenguen ? Liberté pour les marchandises et les capitaux , centre s de rétention pour les Hommes.
      Sortons de ce débat pourri sur le nationalisme ethnique d’extrême-Droite.
      Qui disait qu’éloigner les centres de décision des citoyens était anti-démocratique ?
      Qui disait que l’échelle nationale était pour nous , en France, l’échelon le plus favorable pour les luttes parce que nous parlons la même langue, avons la même culture centralisatrice (c’est un fait) à idéal républicain qui au fil des siècles s’est ajoutée sans pouvoir les exclure aux cultures régionales ?
      Qu’est-ce qui nous empêche d’être internationalistes ?
      Le protectionnisme avec par exemple les nationalisations comme celle du secteur bancaire pour le non paiement de la dette, est une arme économique comme une autre.

    • Et puis la révolte, la résistance, elle aussi n’ a-t-elle pas besoin d’ un territoire ?

      On parle là de souveraineté de la classe ouvrière, ce n’est pas la même chose que de parler de souveraineté nationale quand ceux qui contrôlent, dirigent et possèdent sont la bourgeoisie et son appareil d’état.

      Oui les batailles ne sont pas désincarnées, ni indépendantes du territoire, mais elles n’opposent pas les nations aux autres.

      Qui possède et maîtrise la communication et le transport qui fait Monde ?

      La bourgeoisie.

      Dans le monde comme dans les nations.

      Sur la question de l’UE il est évident qu’un certain nombre de batailles doit être mené à cette échelle, parce que c’est possible pour les travailleurs, et que des batailles doivent être menées contre l’appareil d’état de l’UE (sa BCE, ses états-nations, ses commissions, ses truts, etc), mais pas au nom d’appareils d’état des nations qui ont été et sont les constructeurs concrets de l’UE.

      Tu peux prendre des batailles contre des licenciements chez Ford par exemple . Tu fais quoi, au nom de l’industrie française ? Peugeot contre Ford ? Qui est l’ennemi ? les américains ou la direction de Ford ?

      Qui doit-on faire plier ?

    • Si l’on va chercher encore plus loin, on peut dire que "notre" bourgeoisie nationale fint par ressembler à la bourgeoisie latino-américaine des années 60, appelée "compradore." Elle n’a jamais été aussi parasitaire depuis la Libération de 45. Elle ne crée rien, elle vend et achète tout, elle pille toutes nos richesses collectives, elle spécule sur nos existences avec un profond mépris, elle entretien une armée professionnelle pour la défense de ses intérêts propres
      Le pays a été mis en coupe réglée par les fonds de pension et les fonds d’investissements américains, alternativement par le PS et la Droite sur les bases et les règles de fonctionnement de la finance anglo-saxonne, sous la tutelle de l’OTAN, qui ne devait plus exister après la Guerre Froide. Cela montre bien le véritable rôle de cette armée gardienne du temple des impérialismes principal (US) et secondaires.
      C’est les mêmes démocrates qui défendent avec la social-démocratie une "Europe fédérale" avec le soutien bienveillant des USA. Ayons un peu de mémoire : quelle a été la réaction US après le refus de Chirac (et pas de Mitterrand) de participer à la seconde guerre d’Irak ? Une grosse réaction d’inquiétude du grand patron américain et un respect de tous les pays du monde pour notre pays aujourd’hui vassalisé par le petit voyou de Neuilly, terre de collabos.
      Si on veut un tant soit peu changer quelque chose en France, c’est en s’appuyant sur le Peuple Français, en ne laissant pas nos idéaux révolutionnaires de 1789 et de la Commune aux mains aux gants noirs ensanglantés des soudards du FN, héritiers directs de la Kollaboration.

  • Le projet d’émancipation du capital est la seule antidote au poison protectionniste : http://www.npa2009.org/content/produisons-fran%C3%A7ais-un-poison-violent

    Plus on avance dans la crise, plus les partis qui exlcuent une alternative socialiste utiliseront le leurre du protectionnisme.

    Cela va bien sûr jusqu’au FdG, avec les tirades grotesques anti-allemandes et chauvines de Mélenchon. La raison en est simple : son programme n’offre aucune alternative d’émancipation de la dictature du capital, le mot socialisme en est même banni :
    L’humain ou le butin d’abord ?
    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article123371#forum465233

    • Il est difficile de se comprendre sur cette liste, déjà parce que la succession des messages n’ est pas respectée et boulversée aprés coup (regardez les heures ; problème technique ?) et ensuite parce que certains - que je peux respecter - ne semblent pas pouvoir ou vouloir quitter une lecture technique de stricte école marxiste .

      Je le répette différemment, il existe une pensée avant et aprés Marx, mort en 1883 !

      Je ne prendrais que 2 exemples du temps qui passe et des évolutions d’ une société qu’ il vaut mieux accompagner si on veut encore y comprendre quelque-chose :

      On me répette "la souveraineté ouvrière" ; au risque de fâcher, je répondrais que je m’ en fous !
      Et pour cause, évolution scientifique et technique depuis les Lumières ont notamment pour concéquence attendue déjà à leur époque, le besoin toujours moins grand de travail humain, et toujours moins manuel, en proportion de la richesse produite (mécanisation, automatisation, informatisation) .
      C’ est une évolution historique imparable .

      Se coincer dans ce concept d’ industrie ouvrière, d’ un autre temps, est garantie de n’ y plus rien comprendre !

      Et de plus, ce concept ouvrier n’ est plus légitime !!!
      S’ il tendait à dire que le travail doit appartenir au travailleur ouvrier, que fait-il des autres type de travail méprisé (agriculteur, artiste, travail de service, de bureau, intellectuel ...) ?
      S’ il signifie que le travail est la seule source de richesse, quid de l’ environnement ?
      S’ il supposait que le travail et sa richesse appartiennent uniquement au travailleur, que fait-il de la place sociale des non-travailleurs (mère au foyer, handicapé, jeune et vieux, étudiant, actif non reconnus [artiste, philosophes, associatif ...], activiste et opposant ...) ?

      C’ est pourquoi je parle de population car la richesse d’ un territoire appartient à toute personne née sur ce territoire quelle que soit sa part dans la production - qui n’ est plus le goulet d’ étranglement de l’ économie (depuis Marx, on est passé en sur -production) - mais en vertue de sa place égale reconnue dans sa société .
      Là, c’ est la part de partage .

      Alors parlons, avec un vocabulaire un peu usé, de lutte des classes, d’ accord, et d’ exploitation, car c’ est bien de cela qu’ il s’ agit, mais moi je parle de souveraineté populaire, et ça change beaucoup de choses ...
      Déjà de déposer de trop vieilles lunettes dépoli par le temps !

      Une autre chose essentielle qui est complétement occultée dans cette lecture anachronique est la nature rélle du monde "bourgeois" d’ aujourd’hui .

      On sort d’ une époque où une multitude de petits ou moyens bourgeois créaient, et dirigeaient l’ essentielle de l’ activité économique, qu’ ils pouvaient, éventuellement fédérer dans des intitutions "patronales" .
      C ’est de moins en moins le cas, là aussi . Avec l’ abolition progressive des frontières et des distances, une autre mutation fondamentale est entrain d’ avoir lieu :
      l’ hyper-concentration industriel du pouvoir .
      Par plein de mécanismes cohérents (bourse, concentration et financiarisation, normalisation ad-hoc, pseudo crise perpetuelle, hyper-hiérarchisation ...) les dirigeants, de plus en plus mondiaux, pésent de plus en plus en richesse et de moins en moins en nombre .
      Ceux qui paraissent encore être la classe bourgeoise, qui vivent et se croient eux-même comme cela, n’ ont plus de réel pouvoir et ne sont plus que les employés du grand pouvoir industriel ; ils sont conservés comme alibi d’ image démocratique et comme masse de bulletins sûrs ... tant que c’ est utile !
      Raisonner en terme d’ industrie nationale et/ou bourgeoise c’ est se condamner, à mon avis, à lutter contre les larbins, contre l’ image d’ une société qui n’ existe déjà plus !

    • Il est difficile de se comprendre sur cette liste, déjà parce que la succession des messages n’ est pas respectée et boulversée aprés coup (regardez les heures ; problème technique ?)

      pas de messages effacés, pas de dates modifiées, quant à l’ordre des messages, tu réfléchis un peu

      donc tu arrêtes de mentir (volontairement ?) merci...

      Bellaciao

    • J’imagine , par la disproportion et l’ incohérence, que c’ est bien là une réponse sur le fond qui se concrétise par une insulte sur la forme (ordre des messages), et directement du site !!!
      J’ entends donc et j’en tire les conséquences .

      Salut !

    • Qui ne connaît pas la détresse des chômeurs, ne connaît pas le besoin de regagner le respect de soi-même pour ceux qui sont contraints de quasiment mendier pour essayer de vivre, enfermés dans les politiques sociales au rabais. Ce respect, aujourd’hui qu’on le veuille ou non on le reconquiert avec un travail salarié : la fermeture des usines est une catastrophe qui dépasse le travail lui-même. Elle touche les travailleurs non qualifiés en priorité, puis tous les autres ainsi que la vie sociale de tous dans toutes ses dimensions humaines. Cette catastrophe a été planifée par des gens comme Rocard et son RMI qui visait au "traitement social du chômage de longue durée", soit la mort à petit feu pour des millions d’entre nous et leurs enfants.
      L’illusion petite-bourgeoise : "tu seras médecin ou cadre, mon fils" se heurte à cette réalité : la désindustrialisation. Il ne reste plus comme retour sur terre une bonne faillite financière qui lui bouffe toutes ses économies injectées en bourse ou ailleurs.

    • "Et pour cause, évolution scientifique et technique depuis les Lumières ont notamment pour concéquence attendue déjà à leur époque, le besoin toujours moins grand de travail humain, et toujours moins manuel, en proportion de la richesse produite (mécanisation, automatisation, informatisation) .
      C’ est une évolution historique imparable .

      "
      Oui exact cependant la classe ouvriére n’a jamais été si nombreuse ,si majoritairement écrasante.
      ce qui pose la question de la réduction drastique tu temps de travail et pas celle d’un protectionisme .
      et surtout cette diminution du temps socialement nécéssaireà la fabrication d’un produit n’implique pas une réduction du profit ou sa disparition et nous avons bien là les deux catégories "travailleurs "et "bourgeoisie"

      le changement sociologique de cette bourgeoisie ,changement qui a toujours eu lieu ,ne la fait pas disparaître ni avoir d’autres interets que de nous exploiter .
      c’est pour cela que je ne me fous pas de la souveraineté prolétarienne (oui de vieux mots mais qui veulent trés bien dire ce qu’iles disent demande aux 5 millions de chomeurs)

  • Ce qui a été dit ici, Marx à l’appui, sur le protectionnisme est juste et pertinent. Pertinent parce que de façon récurrente on voit revenir, surtout en temps de crise, le fantasme du protectionnisme. Il passe par le FN mais aussi et depuis longtemps, par le PCF et la CGT. Il est ancré chez certains travailleurs qui, lorsque leur entreprise ferme, ne songe pas à reprendre l’outil de travail, mais se réjouissent quand c’est un patron "français" qui vient leur faire suer le burnou....