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Nouvelle revue internationale Les Z’indign(é)es N° 1 en librairie

par Les Z’indigné(e)s

Publie le mardi 3 janvier 2012 par Les Z’indigné(e)s - Open-Publishing
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Trois revues en Une
1) la planète des indignés
2) Le journal des Objecteurs de croissance qui soignent leur gauche
3) revue littéraire

Pourquoi une nouvelle revue ?
Paul Ariès
Rédacteur en chef

L’idée de cette nouvelle revue est née lors de rencontres entre Barcelone, Londres, Tunis, Le Caire, Lyon… Nous Tous, militants des différentes familles des gauches mondiales, fervents adeptes de la justice sociale et de l’égalité ; Nous Tous qui nous voulons des enfants de Babeuf et entendons prendre aux riches pour donner aux pauvres parce que notre pauvreté est la condition de leur richesse ; Nous Tous, activistes écologistes antiproductivistes, convaincus que le mythe de la croissance est un piège, que la planète est déjà assez riche pour nourrir tous ses enfants ; Nous Tous, hostiles à tout discours malthusien de haine des pauvres, toujours soupçonnés d’être des « idiots utiles » du système, toujours accusés d’être manipulés par les médias ; Nous Tous qui nous réjouissons de la naissance du septième milliardième humains dans ce monde voué aux marchandises, preuve que le désir de vie reste provisoirement le plus fort, preuve que nous avons vaincu les grandes pandémies, preuve aussi que les pays appauvris ont su réussir leur transition démographique en trente ans au lieu de nos deux siècles ; Nous Tous rétifs au sectarisme et aux idées tordues de ceux qui confondent objection de croissance et austérité imposée aux peuples dans l’attente d’un « grand soir » postpétrolier, Nous tous, profondément amoureux du « Buen Vivir » et des mille et une façons de vivre qui s’inventent mondialement de rouvrir les chemins de l’émancipation et non pas de la régression, Nous Tous, militants laïcs convaincus qu’on ne combat pas un intégrisme politique et économique en se soumettant à un intégrisme religieux, Nous Tous, militants antifascistes inquiets de la montée des nouvelles extrêmes droites que nous aurions tort de confondre avec le passé, Nous Tous, nous avons décidé de mêler nos convictions et nos doutes, de mêler nos voix pour parler plus fort mais aussi pour entendre ce qui se murmure aux quatre coins de la Terre. J’ai accepté pour que ce projet international voit le jour, et à la demande de nombreux réseaux militants, de porter la direction éditoriale de cette revue, conjointement avec les éditions Golias qui assureront sa fabrication.

Cette nouvelle revue trimestrielle se donne trois grands objectifs. Etre « une revue accessible au plus grand nombre » par le choix de textes courts, par le refus d’un jargon réservé aux seuls spécialistes, par le choix de niveaux et de styles d’écriture différents, par le choix de la découverte Etre « une revue internationale » parce que si les enjeux se situent aujourd’hui directement au niveau mondial nos résistances sont encore trop souvent locales, parce que nous devons plus que jamais crier qu’il n’y a pas un monde développé et un monde sous développé mais un seul monde mal développé, parce que nous nous devons apprendre à conjuguer nos forces face à la crise systémique actuelle (écologique, économique, sociale, politique, anthropologique) même si nous assumons pleinement notre parti pris en faveur de la démondialisation , être « une revue thématique » parce qu’à l’heure de l’accélération de l’histoire et de l’effondrement de tous les grands systèmes de pensée, nous avons besoin plus que jamais de boussoles, nous avons besoin plus que jamais de faire le tour d’une question pour ne plus penser en rond, parce que nous devons nous donner l’espace de camper sur les deux versants de la critique sociale, c’est à dire dénoncer ce qui ne va pas mais aussi montrer ce qui partout émerge… En finir avec la désespérance, être du côté de la vie… être du côté des multiples alternatives qui prolongent les résistances. Nous avons fait le choix d’être distribué par abonnement et en librairie car c’est la solution la plus efficace pour toucher le maximum de lecteurs au moment où la presse s’effondre… Nous avons besoin de votre confiance pour que ce projet puisse vivre. Aidez-nous en souscrivant un abonnement !

avec des textes de Evelyne Perrin, Yvon Quiniou, Samir Amin, Sophie Wahnich, Badi Baltazar, Romain Lauféron, Gustave Massiah, Sophie Chapelle, Yann Fiévet, Alain Accardo, Angélique del Rey, Michel Lepesant, René Naba, Thierry Brugvin, David Puaud, Jean Gadrey, etc

Editorial
La planète des indignés
Paul Ariès

The New Republic de New York attribue Bartleby le héros de la nouvelle de Herman Melville comme emblème du mouvement des Indignés. La seule grande différence c’est que Bartleby cherchait à fuir le rêve américain des années trente alors que le mouvement Occupy Wall street cherche (encore majoritairement) désespérément à le faire revivre. Cette ambigüité du mouvement des indignés n’a pas échappé à certains. On nous dit que cette révolte serait immature. J’entends bien que ce mouvement soit encore davantage un symptôme qu’une révolution en marche… J’entends bien que la mobilisation est insuffisante pour faire plier les pouvoirs financiers, économiques, culturels, répressifs et politiques. Mais la gauche mondiale des pays riches notamment a-t-elle fait mieux depuis des décennies et des décennies ? Je trouve douteuse cette tentation des gauches à faire la fine bouche. La première caractéristique de ce mouvement est son caractère mondialement assumé. A l’heure du repli sur soi, cette mondialisation des luttes est une divine surprise… Nous avons si longtemps hurlé que la mondialisation était parvenue à faire qu’un milliard et demi de jeunes communiaient dans les mêmes marques, les mêmes pubs, les mêmes produits… que nous devrions nous réjouir qu’ils communient dans la révolte. Il ya bien longtemps qu’autant de pays, sur tous les continents, n’ont pas été agités par une telle lame de fond. Ne cherchez plus la mondialisation joyeuse, elle est ici ! La deuxième caractéristique de ce mouvement est sa jeunesse : celle de ses participants bien sûr mais aussi celle de ses mots d’ordre et de son répertoire d’action. Signe que quelque chose de nouveau se cherche, que quelque chose peut naitre…. Je sais bien qu’on ne fait du neuf qu’avec du vieux et que nos enfants devront assumer nos révolutions passées, mais je sais que c’est à eux d’écrire cette nouvelle page… A l’heure de la droitisation de la planète, à l’heure du retour au « religieusement correct », je savoure cette belle insouciance de la jeunesse globalisée, je savoure cette belle anarchie ! Voilà que ceux que l’on disait perdus pour la révolution (oui, mais laquelle ?) se reconnaissent dans un même combat, voilà qu’ils recyclent à la bourse des valeurs les idées de luttes, de solidarité, tout comme les printemps arabes. Cette génération, celle de mes enfants, celle de mes étudiants, est la première, hors période de guerre, a accédé, à l’âge adulte dans des conditions dépréciées par rapport à leurs parents. Génération sacrifiée aux intérêts des logiques productivistes de droite comme de gauche. Génération sacrifiée par l’absence d’un projet politique alternatif à la hauteur des enjeux. Cette jeunesse aura pour toute alternative soit le nihilisme soit l’insurrection des existences et des consciences. Ses slogans en témoignent « Nous sommes les 99 % »… Difficile de trouver moins individualiste dans ce monde du chacun pour soi. « Les banques ont été renflouées, nous avons été vendus ». Difficile de mettre davantage en cause le système financier. J’avoue : nous aimons aussi ce mouvement pour ses insuffisances qui ne sont peut être pas celles que l’on croit… Oui, ce mouvement manque d’une avant-garde éclairée, Oui ce mouvement ne marche pas comme une armée, Oui ses activistes ne sont pas des militants aguerris. Je ne crois pas cependant que ce soit là une quelconque faiblesse. Ce gentil désordre nous convient plutôt bien à nous qui ne croyons pas qu’un militant doive être discipliné, à nous qui préférons chanter au présent plutôt que les lendemains qui chantent. La faiblesse de ce mouvement est ailleurs… Elle est celle de toutes les gauches mondiales politiques et syndicales, elle est de croire qu’on puisse encore changer ce monde, sa faiblesse est de refuser encore de franchir le Rubicon en devenant un mouvement de sécession, en agissant de telle sorte que si nous ne parvenons pas à changer ce monde, nous puissions en construire un autre. Cette génération découvrira bientôt qu’elle n’a rien à attendre du système, elle sera alors disponible pour d’autres rêves, pour d’autres combats, elle pourra enfin créer.

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