Accueil > Le rapport officiel de l’Autorité de Sûreté Nucléaire est accablant et (...)

Le rapport officiel de l’Autorité de Sûreté Nucléaire est accablant et confirme que la Provence est directement menacée

par Collectif antinucléaire 84

Publie le vendredi 6 janvier 2012 par Collectif antinucléaire 84 - Open-Publishing
2 commentaires

Le rapport « Evaluation Complémentaire de Sûreté » que vient de rendre public l’ASN est terrifiant. Il confirme ce que le CAN84 dénonce depuis plusieurs années : toutes les installations nucléaires de Provence représentent une menace permanente pour nos territoires et la population. Le Président de l’ASN comme le Directeur de l’IRSN affirment qu’on ne peut plus exclure un accident nucléaire majeur en France.

Le bilan des inspections ciblées menées en 2011 sur les installations nucléaires françaises et notamment de Provence après l’accident de Fukushima est catastrophique. Toutes les installations nucléaires civiles (et militaires) représentent une menace pour la population et les territoires.

Au Tricastin, le couperet tombe que ce soit pour les 4 réacteurs nucléaires ou les autres installations du cycle nucléaire et chimique d’enrichissement de l’uranium ou le stockage des déchets : rien ne résistera à une inondation ou à un tremblement de terre.

Pas d’équipement adapté aux risques, pas d’organisation adéquate, des installations vétustes, un Plan d’Urgence saugrenu, du bricolage à tous les étages, pas de coordination entre les différents exploitants, le système « D » promu au rang de conduite exemplaire, absence de vérification exhaustive,...

Et un coût pharamineux de plusieurs centaines de millions d’Euros pour tenter d’hypothétiques travaux de protection qui propulseraient le kilowatt/heure nucléaire à un prix délirant pour le consommateur. Sur l’ensemble du parc nucléaire français les travaux pourraient avoisiner plusieurs dizaines de milliards d’euros ! Sans parler du fardeau financier complémentaire du traitement des déchets estimés à 1 milliard d’euros la tonne !

Si l’ASN, pas si indépendante que cela, pointe le bout du nez de ses connivences avec les pouvoirs depuis de longues années et ne veut pas trancher en disant noir sur blanc qu’il faut, en toute logique des conclusions de ses inspections, tout fermer et arrêter, les citoyens eux doivent restés rationels : soit le nucléaire est déclaré, aujourd’hui, sûr et donc il est inutile de le sécuriser. Soit le nucléaire, après travaux, deviendra sûr demain, cela conduit incontestablement à dire que le nucléaire sûr n’existe pas aujourd’hui.

Quelques exemples sur les 524 pages du rapport officiel

(disponible sur le site www.coordination-antinucleaire-sudest.org) :

. en cas d’inondation, Tricastin ne dispose plus d’aucun moyen de pompage par ce qu’il réalise tous ses essais le même jour à l’extérieur du site,

. les documents nécessaires à la conduite en situation accidentelle ou en accident grave (AG) n’intégrent pas les instructions temporaires de sûretés locales et nationales,

. l’accéléromètre situé en champ libre est paramétré de telle sorte que des accélérations inférieures à 0,25 g peuvent ne pas déclencher l’alarme en salle de commande. Or, l’accéléromètre en champ libre constitue la référence des mouvements du sol, indépendamment de l’influence des bâtis du site

. des problèmes de corrosion notamment sur des aéroréfrigérants de groupes électrogènes ou certaines vannes du système d’extinction en cas d’incendie,

. en cas d’inondation et la mise en oeuvre des moyens mobiles de pompage « le plan de mise en place des batardeaux n’est pas ergonomique, les batardeaux sont identifiés de manière confuse, la note de mise en place des protections mobiles n’est pas exhaustive et les joints d’étanchéité utilisés ne sont pas de bonne qualité »,

. il n’existe qu’un seul groupe électrogène pour alimenter les pompes éloignées des sources de courant et il ne prend pas en compte le risque de perte des alimentations électriques externes en situation d’inondation,

. pas de prise en compte dans les procédures et l’organisation du risque d’isolement des installations qui ne pourraient plus être atteinte de l’extérieur pour des secours et besoins en matériels,

. les exercices de déploiement de protection et de lutte contre une inondation sont souvent réalisés de manière partielle sans test de fonctionnement réel,

. en cas d’accident nucléaire, confusion dans les procédures locales entre le délai et la durée de mise en oeuvre du matériel,

. aucune justification pour le repérage et le positionnement des capteurs,

. doute sur la capacité d’intervention d’un sous-traitant pour modifier le contrôle des commandes d’un ascenseur permettant la manutention d’une pompe en cas de situation accidentelle,

etc …

Le rapport de l’ASN pose les deux termes de l’alternative : ou bien l’État trouve des capitaux démesurés pour réaliser les travaux nécessaires, ou bien il ne réalise pas ces travaux et doit immédiatement fermer à minima tous les segments non sécurisés de la production énergétique nucléaire française.

Rappelons que le CAN 84 avait interpellé le CNPE du Tricastin et la CNR quelques jours avant la publication du rapport car une entreprise de TP fluviaux avait entrepris de draguer les alluvions dans les prises d’eau du Rhône de la centrale d’EDF. Le CAN84 exigeait le droit d’avoir accès à la fiche d’étude préalable d’incidence de dragage ainsi qu’aux résultats des analyses de l’eau et des sédiments effectués au cours de ces travaux, étant donné la nature ionisante de l’industrie concernée, et les analyses nucléaires, isotopiques ou élémentaires qui auraient été effectués à cette occasion.

Le rapport de l’ASN dit aujourd’hui, ce que les citoyens avertis du CAN84 disaient : « En matière de refroidissement et de source froide, les inspecteurs ont relevé que le site prend correctement en considération le retour d’expérience des événements récents de colmatage de la source froide dont ont fait l’objet d’autres CNPE. mais des améliorations doivent être réalisées pour les réacteurs n°3 et 4... Le site du Tricastin doit mieux formaliser ses actions de surveillance de l’instrumentation et des matériels du circuit d’eau brute secourue. Les inspecteurs ont en outre constaté des retards en matière de remise en conformité sur ce matériel pour les réacteurs n°3 et 4 »

A Marcoule et à Cadarache le bilan n’est pas mieux.

Le Collectif antinucléaire de Vaucluse - CAN84 appelle la population à se mobiliser pour se débarrasser immédiatement de la menace sordide et diabolique de la destruction atomique et exiger la fermeture immédiate des 4 réacteurs nucléaires du Tricastin dont la moitié ne produit pas d’électricité pour la population et les entreprises.

www.coordination-antinucleaire-sudest.org

le rapport complet de l’ASN : icone-pdf.jpg http://www.coordination-antinucleaire-sudest.net/2012/public/pdf/2012-01-03_ASN_ECS_12-2011.pdf

Messages