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La coopérative est l’avenir de l’entreprise

par MARTINE LOZANO

Publie le mercredi 18 janvier 2012 par MARTINE LOZANO - Open-Publishing
2 commentaires

La coopérative est l’avenir de l’entreprise
Tel est le titre de l article de Clémentine Autain ans le journal "Le Monde" le 6 janvier dernier.
Rappelons que Clémentine Autain est gérante de la société coopérative et participative "Regards",

les projets de coopératives font la unes des journaux comme par exemple Fralib SeaFrance, . l’imprimerie Hélio-Corbeil, dans l’Essonne, qui s’apprête à sauver des centaine d’emplois par la reprise de l’activité en société coopérative ouvrière de production (Scop). Les salariés de Fralib (Unilever), qui fabriquaient le thé Lipton, pensent également à la forme de société coopérative d’intérêt collectif (Scic), qui permet d’associer salariés, collectivités publiques et entreprises privées.
Rappelons que la Scop est
une société commerciale : SA ou SARL, des salariés associés majoritaires, un fonctionnement démocratique (1 Homme = 1 voix), une juste répartition du résultat entre salariés, associés et entreprise, des réserves impartageables garantissant la pérennité de l’entreprise.et enfin la scop est protégée d’une prise de contrôle majoritaire par des investisseurs extérieurs ;
Mais la coopérative c’est aussi une éthique différente : un implication des salariés dans la gestion , l’autonomie, une association de compétences,
Tous les secteurs sont concernées comme par exemple la vente en tout genre mais on la retrouve aussi dans les secteur de imprimerie, l’ édition,
Le théâtre, Des orchestres, Des maisons de danse,

La coopérative est un rêve

Mais aujourd’hui avec la crise ,L’idée de créer une société coopérative et participative apparaît de plus en plus comme une solution envisagée par les salariés d’entreprises menacées.
Même si l’hésitation se fait sentir car en ces temps de chômage massif l’élaboration d’un projet comporte aussi des risques dans notre environnement D’insécurité régnante dans nos sociétés capitalistes et mondialisées ;
Malgré que la la coopérative comporte une mobilisation exceptionnelle d’énergie,

Martine Lozano militante associative du café féministe du progrès

Messages

  • Dans une partie des projets de coopératives ce sont souvent face à des plans de licenciements ou sous des menaces de faillite que naissent ces initiatives.

    C’est à dire dans des entreprises qui sont souvent déjà jugées insuffisamment rentables et dont les bénéfices engrangées pendant des dizaines d’années sont déjà partis vers d’autres horizons, secteurs, entreprises jugés plus rentables.

    Les projets nés sous ces hospices sont souvent confrontés à de sérieux problèmes de capitalisation et d’investissements qui occasionnent des pressions considérables sur les travailleurs des coopératives construites dans ces conditions et ces environnements.

    Malgré ce cadre, malgré le fait que la concentration du capital faite sur les bénéfices liés à l’exploitation des travailleurs ne revient évidemment pas aux coopératives, celles-ci dans un environnement taillé pour le capitalisme et la bourgeoisie, font jeu égal et des fois mieux, de tous points de vue en moyenne, que les entreprises purement capitalistes.

    Le monde ne se changera pas par une croissance régulière du nombre de coopératives car le capital qui détient le commandement de nos sociétés fera en sorte que cette concurrence à ses plus-values demeure endiguée. Il prendra si nécessaire des dispositions légales et réglementaires qui permettent cet endiguement, ou bien encouragera un glissement des statuts de coopératives vers des statuts favorisant progressivement le capital dans celles-ci (faire des SA de SCOP par exemple, mixer le capital, travailler autour d’obligations, apparition de bureaucraties internes, différenciations salariales de plus en plus lourdes reconstruites, pouvoir de fait accaparé par une direction, etc) , processus qu’il a bien géré sur les mutuelles déjà.

    Nous sommes bien confrontés à un problème classique, les coopératives comme d’autres types de formes d’auto-organisation des travailleurs, et encore bien pire dans les tentatives de pénétration de l’état par les institutions électives, sont confrontées aux limites du pouvoir des travailleurs dans des niches. Ce dernier est constamment en danger par le fait que le capital dirige nos sociétés, économiquement et idéologiquement.

    Résoudre ces problèmes c’est bien penser la nécessaire transition entre capitalisme et autogestion généralisée. C’est à dire penser les instruments d’auto-organisation, leur centralisation, les faire vivre, sur les résistances du concret contre le capital qui permettront d’aller vers une crise révolutionnaire et de la gagner.

    Comme en matière de réformisme politique, le réformisme économique ne trouve sa meilleure expression et ses chances d’en finir avec une société inégalitaire, qu’en étant structuré autour d’une logique révolutionnaire.

    Une partie des coopératives est bien une vitrine qui prouve qu’on peut faire mieux et plus efficace, plus humain et mieux payé, que de simples SA, sociétés capitalistes de toutes sortes.

    Cette démonstration est celle de la démocratie et il est toujours utile d’en brandir l’argumentation qui essaye de nous faire croire que le commandement des entreprises dominant est le seul possible, pensable, et efficace.

    Il n’en est rien.

    Une partie des coopératives prouve qu’elles sont plus efficaces à tous points de vue que le despotisme bourgeois d’entreprise .

    Mais dégager le chemin d’un changement de société, traiter la question des grandes entreprises, du caractère putschiste et tyrannique de la domination de la bourgeoisie, passe par la confiscation des biens de cette dernière, de la neutralisation de sa dangerosité, cela ne se peut sans crise révolutionnaire.

    le mouvement révolutionnaire s’adresse à toute la société, et au premier chef à l’ensemble de la classe populaire pour qu’elle s’organise du bas vers le haut, se centralise, en repoussant au concret le capitalisme, prépare les conditions de la crise révolutionnaire qui seule permet de terrasser la bourgeoisie... et d’assurer accessoirement la survie démocratique des coopératives, du moins pour celles qui ne sont pas complétement vérolées par le bureaucratisme, la reconstruction du despotisme d’entreprise interne, la progression du capitalisme en son sein.

    Le mouvement des coopératives fait partie des phénomènes qui expriment de façon déformée, mais réelle, l’aspiration à une autre société où les travailleurs auraient le pouvoir, une société de liberté . De ce point de vue ce phénomène est positif et doit être intégré dans l’ensemble du mouvement d’émancipation qui affecte la classe exploitée depuis 2 siècles.

    En faire ou en penser le processus comme une accumulation progressive qui permette l’avènement du pouvoir des travailleurs ne parait pas raisonnable et possible, comme le fit la bourgeoisie dans son ascension progressive et heurtée jusqu’au 1789 français, puis un siècle de batailles pour le triomphe définitif de la bourgeoisie, où comme le fit la bourgeoisie anglaise ou italienne par d’autres processus.

    La bourgeoisie ne se laisse pas faire, et ne se laissera pas faire, comme elle a montré qu’elle ne se laissa pas faire par le passé, les rares fois où démocratiquement elle fut remise en cause.

    C’est la notion de crise révolutionnaire et sa préparation, la connaissance que la classe dominante ne se fera pas tondre sans qu’elle s’en aperçoive.

    La préparation d’une autre société, de l’auto-organisation, de la crise révolutionnaire et le renversement de la bourgeoisie concerne l’ensemble de la classe populaire, le mouvement démocratique exprimé par les coopératives ne concerne qu’une petite partie des travailleurs.

  • A voir la vidéo sur LCP assemblée nationale documentaire : les Fagor et les Brandt

    " En 2005, l’entreprise d’électroménager Brandt est rachetée pour la quatrième fois en dix ans. Son nouveau propriétaire est la coopérative Fagor. Avec le système des coopératives, il n’existe pas de « patron ». Les employés sont des travailleurs associés qui décident, de manière démocratique, de l’avenir de leur propre entreprise. Les différentes coopératives s’entraident en se répartissant les salariés en fonction des besoins mais aussi les intérêts en cas de difficulté de l’une d’elles. Cependant, lorsque Fagor fait l’acquisition d’une autre entreprise, elle connaît une situation sans précédent : pour rester compétitifs et pour protéger la coopérative, les travailleurs associés risquent de devoir licencier des ouvriers. Ceci va à l’encontre de l’esprit de solidarité du groupe.

    La critique TV de télérama du 14/01/2012

    « Manger ou être mangé. » Telle pourrait être la morale, sauvage et cruelle, de l’histoire des Fagor et des Brandt. Une fable moderne qui raconte, sur fond de réfrigérateurs, de lave-linge et de mondialisation industrielle, l’affrontement de deux entités ouvrières, l’une en France, l’autre en Espagne. Le récit d’un âpre sauve-qui-peut, mais aussi le constat des limites d’une utopie - les coopératives - dans un système libéral et globalisé."

    http://television.telerama.fr/tele/programmes-tv/les-fagor-et-les-brandt,8787920.php