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Comment ça bosse ?

par Gérard Filoche

Publie le jeudi 19 janvier 2012 par Gérard Filoche - Open-Publishing
2 commentaires

sur Marianne2

Mme Parisot fait la guerre du sommet de Sarkozy à son discours du 29 janvier
Le Medef avec tous ses économistes néolibéraux, Institut Montaigne, Fondation Concorde, Ethic, sont sur le pied de guerre. Entre le « sommet » dit de l’emploi (en fait on pourrait l’appeler « sommet de la dernière chance ») et le discours annoncé de Sarkozy le 29 janvier (le dernier discours aussi ?), il s’agit d’imposer le plus de reculs sociaux possibles et le plus d’avantages possibles pour le patronat.

Rexocode/Medef a tenté d’intoxiquer en prétendant, quitte à se faire sévèrement démentir par tous les instituts sérieux, qu’on ne travaillait pas assez et qu’on gagnait trop par rapport à l’Allemagne. (Alors que c’est le contraire, nous travaillons plus et gagnons moins). De partout, ils osent clamer qu’il faut « baisser le coût du travail » (alors que pour se sortir de la récession, au contraire il faut hausser les salaires). Ils passent dans tous les médias pour exploiter l’opportunité de la perte du triple AAA, laquelle exigerait, selon eux, des mesures rapides, décisives, rudes contre le code du travail. Qu’importe ce qu’il adviendra ensuite en termes de récession, de misère et de chômage. Ils sont hargneux, avides et veulent en profiter tout de suite, à fond, pour casser de ce qui reste de nos droits.

La batterie des attaques envisagées est spectaculaire :

 Remise en cause des 35 h, soit par suppression de la durée légale, soit par les 37 h avec baisse des salaires par suppression des majorations des heures supplémentaires
 Suppression de la 5° semaine de congés payés
 Suppression du Smic universel remplacé, comme la durée légale, par un Smic négocié par branche
 Développement forcé et généralisé du chômage partiel par seule décision patronale avec salaires abaissés à 60 %, 75 %, sans qu’aucun salarié ne puisse refuser en se réclamant de son contrat de travail.
 Prédominance des contrats imposés au niveau de l’entreprise sur la loi, avec possibilité de baisses de salaires, de baisses d’horaires, au gré de l’employeur
 Remise en cause du CDI avec ces CDD de trente mois, la systématisation des ruptures individuelles non motivées,
 Casse du statut de la fonction publique en précarisant l’ensemble des fonctionnaires qui subissent déjà un jour de carence et 0,27 % de salaire mensuel en moins
 L’abaissement massif des salaires bruts en transférant les cotisations sociales payées par les patrons en TVA (dite sociale) payée par les salariés.
 Permettre que tous les apprentis (600 000) puissent travailler de nuit et du dimanche (Villepin avait ouvert l’apprentissage aux enfants de 14 ans et le travail de nuit et du dimanche qu’à partir de 15 ans seulement)
 Totale déréglementation du travail du dimanche, fin du principe de repos dominical.
 Multiplier et vite les « contrats aidés » exonérés de cotisations sociales (sur les 340.000 contrats du secteur non-marchand (CUI-CAE) inscrits au budget, 225.000 devront être conclus au premier semestre).
 Accélération de l’application du recul des départs en retraite et de la baisse du niveau des pensions. Mise à l’écart de toute réglementation sur la pénibilité. Fin de toute dispense de rechercher d’emploi pour les seniors.
 Réduction du droit de grève dans les transports aériens et élargissement des services minimums imposés

Ça vous paraît énorme ? Pourtant lisez, tout cela a été mis sur la table

Cyniquement, comme toujours, ils demandent le maximum pour obtenir le plus possible. Mais ils font sérieusement la guerre. Ils osent : ils terrorisent la gauche si elle ose défendre les 35 h, les 32 h, le Smic à 1700 euros, la retraite à 60 ans sans décote, ou le salaire maxima à pas plus de 20 Smic, mais, eux, ils sont sans foi ni loi.

La crise qu’ils ont suscitée entièrement par leur rapacité, par leur dictature financière en perdition, ils veulent l’exploiter au maximum pour nous « saigner » comme des animaux à l’abattoir. Ont-ils peur de perdre le 6 mai ? Et comme des occupants pillards qui se retirent, emportent-ils le maximum de butin avant ?

Comme le dit avec grande simplicité, Laurence Parisot, « tout cela est urgent, il faut simplement que les parlementaires de l’UMP fassent bouger les paramètres ». Elle veut le faire avant l’élection présidentielle et avec le Medef, fait le forcing sur Sarkozy (considèrent-elle que son élection est perdue ?) pour qu’il en fasse le maximum avant de partir. François Fillon est dans le coup, (croit-il lui aussi que c’est foutu pour Sarkozy et prépare t il le coup suivant ?) et a appelé dés le 10 janvier à une réforme législative en ce sens – contre l’avis de tous les syndicats.

Le Pen et Bayrou défendent la même chose, Le Pen propose 70 milliards de rigueur, Bayrou veut 100 milliards de rigueur, et ces deux-là sont favorables à ces mesures réclamées par le Medef sous prétexte de flexibiliser le code du travail (comme s’il ne l’était pas déjà trop depuis 10 ans). Le Pen rajoute qu’il faut écraser les droits syndicaux et le droit de grève pour être sûre que ça passera.

Ces gens-là sont tous, pour que « le contrat l’emporte que la loi », mais sont prêts à se servir de la loi pour permettre de casser les contrats, faire baisser les salaires, d’augmenter encore plus la précarité ! D’une autre façon, ils veulent tous nous traiter comme sont traités actuellement les Grecs, les Italiens, les Portugais, les Espagnols.

Gérard Filoche
http://www.marianne2.fr/gerardfiloche/Mme-Parisot-fait-la-guerre-du-sommet-de-Sarkozy-a-son-discours-du-29-janvier_a30.html

Messages

  • Monsieur FILOCHE

    Pourriez-vous me confirmer si c’est bien le meme Pierre MOSCOVICI
    , Directeur de campagne de M. HOLLANDE qui le est le Vice-Président du Cercle de l’industrie en compagnie des membres du patronat et de la droite U.M.P. ?

    Si oui, expliquez moi comment il est possible de se prétendre de "GAUCHE" et de collaborer avec nos exploiteurs ?

    D’avance je vous remercie de votre obligeance

    A. Forcadel

    • Le Conseil d’administration du Cercle de l’Industrie

      Le Cercle de l’Industrie est présidé par Denis Ranque.

      Le Cercle a pour Vice-Présidents :

      • Alain Lamassoure, député européen (UMP), Vice-Président de la délégation française au Parlement européen
      • Pierre Moscovici, député du Doubs (PS)