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Sous couvert de la guerre, il commet des meurtres

par Franck Berteau

Publie le lundi 23 janvier 2012 par Franck Berteau - Open-Publishing
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Chris Kyle, le "sniper" le plus meurtrier de l’histoire américaine

En coulisses – Quatre longs séjours en Irak et... 255 mises à mort. Son seul regret ? Ne pas en avoir tué davantage.

Perché sur le toit d’un immeuble défraîchi d’une ville irakienne, Chris Kyle repère une femme dans la lunette de son fusil. Dans sa main, l’insurgée tient une grenade et s’apprête à la lancer sur un groupe de soldats américains. Le tireur d’élite des forces spéciales de la Navy hésite quelques secondes. Puis l’abat, fébrilement. C’était il y a neuf ans. Les Etats-Unis venaient d’envahir l’Irak. Depuis lors, Chris Kyle a gagné en assurance. Appuyer sur la gâchette ne lui a plus jamais fait peur.

A 37 ans, il revendique pas moins de 255 mises à mort accomplies tout au long de quatre séjours. Le Pentagone n’en reconnaît que 160. Qu’importe ! Ce palmarès fait de lui le tireur d’élite le plus meurtrier de l’histoire de l’armée américaine. Loin devant Adelbert F. Waldron et ses 109 victimes durant la guerre du Vietnam. Dans une autobiographie publiée le 3 janvier et intitulée American Sniper, le Texan raconte sa vie en embuscade, ses deux blessures par balles, le bourbier des bombes artisanales. Lors de la bataille de Fallouja, le sniper supprima 40 personnes à lui tout seul. A Ramadi, ville du centre de l’Irak, les insurgés l’avaient surnommé " le diable " et avaient mis sa tête à prix à 20 000 dollars (près de 16 000 euros). Ses camarades de combat préféraient le désigner sous le sobriquet flatteur de " légende ".

Après dix années passées dans l’armée, Chris Kyle estime n’avoir rien à se reprocher. Le nombre de ses victimes ne lui inspire nul remords. Au contraire. Son seul regret est " de ne pas en avoir tué davantage, écrit-il dans ses Mémoires, parce qu’[il] pense que le monde est un endroit bien meilleur sans les sauvages qui prennent des vies américaines ". Depuis la sortie de son autobiographie, une partie du public s’est tout de même émue devant l’étalage du tableau de chasse de Chris Kyle. " Si cela n’avait tenu qu’à moi, je n’aurais pas fait figurer le nombre de victimes, s’est presque excusé le tireur d’élite dans les colonnes du Toronto Star.

On ne peut pas en vouloir à l’éditeur de chercher à vendre des livres. " L’autre polémique déclenchée par la sortie du livre concerne l’agression présumée de Jesse Ventura. Chris Kyle aurait boxé l’ancien gouverneur du Minnesota, très critique sur l’engagement militaire américain en Irak, dans un bar de Coronado, en Californie. Les faits auraient eu lieu après l’enterrement de deux GI des forces spéciales. Or la victime présumée tombe des nues. " L’événement dont parle cet homme n’est jamais arrivé ", s’est étonné Jesse Ventura sur sa page Facebook.

Comme dans tout bon scénario de film d’action, c’est l’amour qui a fait déposer les armes au sniper. En 2009, pour " sauver son mariage ", ce père de deux enfants a pris sa retraite militaire. Il travaille aujourd’hui pour une société de sécurité privée.

http://www.lemonde.fr/m/article/2012/01/20/chris-kyle-le-sniper-le-plus-meurtrier-de-l-histoire-americaine_1631596_1575563.html

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