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La coopérative une éthique de l’entreprise

par MARTINE LOZANO

Publie le dimanche 5 février 2012 par MARTINE LOZANO - Open-Publishing
2 commentaires

les projets de coopératives font la unes des journaux comme par exemple Fralib SeaFrance, . l’imprimerie Hélio-Corbeil, dans l’Essonne, qui s’apprête à sauver des centaine d’emplois par la reprise de l’activité en société coopérative ouvrière de production (Scop). Les salariés de Fralib (Unilever), qui fabriquaient le thé Lipton, pensent également à la forme de société coopérative d’intérêt collectif (Scic), qui permet d’associer salariés, collectivités publiques et entreprises privées. Rappelons que la Scop est une société commerciale : SA ou SARL, des salariés associés majoritaires, un fonctionnement démocratique (1 Homme = 1 voix), une juste répartition du résultat entre salariés, associés et entreprise, des réserves impartageables garantissant la pérennité de l’entreprise.et enfin la scop est protégée d’une prise de contrôle majoritaire par des investisseurs extérieurs ; Mais la coopérative c’est aussi une éthique différente : un implication des salariés dans la gestion , l’autonomie, une association de compétences, Tous les secteurs sont concernées comme par exemple la vente en tout genre mais on la retrouve aussi dans les secteur de imprimerie, l’ édition, Le théâtre, Des orchestres, Des maisons de danse,
La coopérative est un rêve
C’est un éthique avec la prééminence de la personne humaine, la démocratie , le partage,
La reconnaissance de la dignité du travail le droit à la créativité ,le projet commun, la pérennité de l’entreprise.
Les coopérateurs sont en majorité des salariés.
La gestion est transparente et la démocratie règne.
La recherche de profit reste subordonnée à l’épanouissement des salariés.

Elle est plus difficile à délocaliser car
Elle ne peut être cédée facilement.

En SARL elle peut être constituée avec un capital variable de 30 euros
Soit quinze euros par coopérateurs ;

La scop est différente de la Scic
La scop forme coopérative de forme SA ou SARL les salariés sont les associés majoritaires avec 51% du capital et 65 % du droit de vote alors que dans la SCIC tous les membres associés sont associés au projet comme par exemple les clients et les collectivités territoriales.

Mais aujourd’hui avec la crise ,L’idée de créer une société coopérative et participative apparaît de plus en plus comme une solution envisagée par les salariés d’entreprises menacées.

Même si l’hésitation se fait sentir car en ces temps de chômage massif ,l’élaboration d’un projet comporte aussi des risques dans notre environnement D’insécurité régnante dans nos sociétés capitalistes et mondialisées ; Malgré que la la coopérative comporte une mobilisation exceptionnelle d’énergie,

Martine Lozano militante associative

Messages

  • Ci-dessous un article tiré du Monde libertaire n°1656 (19-25 janvier 2012) qui revient sur les atouts et limites des coopératives, leurs rapports avec le mouvement révolutionnaire, etc... http://www.monde-libertaire.fr/autogestion/15230-scop-et-seafrance-pour-quoi-faire

    Scop et SeaFrance : pour quoi faire ?

    À l’annonce de la liquidation concernant la société de ferrys transmanche SeaFrance, et d’un plan alternatif avancé par le syndicat majoritaire CFDT, on reparla beaucoup des sociétés coopératives ouvrières participatives, les Scop. Éclairage.

    Issues des racines du mouvement ouvrier européen, les associations ouvrières qui virent alors le jour étaient à la jonction des pensées émancipatrices du XIXe siècle 1, d’un monde ouvrier naissant, d’un monde d’artisans et de paysans (travailleurs individuels), et d’une volonté d’affirmer la dignité des ouvriers à qui on déniait une vie décente et une capacité à s’auto administrer. Les associations ouvrières de production, interdites et réprimées par Napoléon III ou encore Thiers, furent donc les pionnières des Scop. Les Scop vont connaître des relations complexes avec le mouvement ouvrier qui va tantôt les rejeter, tantôt les encenser. Pour le syndicalisme naissant ou les partis révolutionnaires de la fin du xixe siècle, la coopération, qui se bâtit sur une perspective d’abolition du salariat sans avoir recours à la lutte des classes, à la grève et au syndicat, s’oppose à un syndicalisme porteur d’agitation sociale révolutionnaire. C’est la démocratie sociale contre la révolution sociale. C’est pourtant au peuple ouvrier que la coopération doit sa longévité et son développement.

    Tout au long de son histoire, des débats fournis auront lieu sur la subordination des coopératives de consommation (école de Nimes) sur celles de production ; sur la dimension révolutionnaire du mouvement coopératiste ; d’autres sur la place des actionnaires-salariés dans les scop ou le reversement ou non des dividendes en fin d’exercice… Des actions importantes permettront la création de représentations régionales, nationales et internationales d’un mouvement qui essaime partout dans un monde industriel qui se transforme. Le mouvement coopératiste donne naissance à des coopératives de consommateurs, des maisons du peuple, une banque coopérative, des orphelinats. Mais rapidement, la question qui va hanter ce mouvement de production sera celle de sa place et de son adaptation dans l’environnement économique.

    De quoi la Scop est-elle le nom ?

    Les structures antérieures à l’actuelle Confédération générale des Scop (CG-Scop), vont évoluer jusqu’à se présenter comme une alternative à l’entreprise commerciale, et, aujourd’hui, aux sociétés anonymes transnationales.

    L’État et ses serviteurs sont souvent sollicités pour appuyer le développement des coopératives qui s’adaptent au contexte économique en ayant recours à lui à chaque fois que nécessaire. Bien des hommes politiques seront présents aux côtés des instances nationales de la coopération, sous tous les régimes du Front populaire à Vichy, des gaullistes à la gauche de gouvernement des années 1980. De l’accessibilité aux marchés publics il y a un siècle, à la loi cadre sur le statut des coopératives en 1947, jusqu’à la création des SCIC (sociétés coopératives d’intérêt collectif) en 2001, ou au changement du sigle « Scop » en « société coopérative ouvrière de participation » (et non plus « production ») en 2010… Ce secteur de l’économie n’aura de cesse de s’intégrer au capitalisme avec ses propres spécificités. La Scop reprendra des couleurs avec la montée en puissance de l’économie dite « sociale et solidaire », à l’aune du XXIe siècle.

    Si les relations avec les syndicats de salariés furent difficiles, il n’en reste pas moins qu’ils font parfois appel à la Scop : l’affaire Sea France est l’exemple le plus récent. Quant au patronat français, il reprocha longtemps aux Scop de bénéficier de mesures fiscales particulières faussant ainsi la concurrence lors des appels d’offres, mais les Scop n’en sont pas moins intégrées aujourd’hui dans le paysage économique sans que cela ne suscite de débats houleux de ce côté-ci 2.

    On le sait, la Scop doit son originalité forte à sa forme juridique. C’est d’abord une entreprise, sous forme de société anonyme ou de société anonyme à responsabilité limitée, avec ses exigences de rentabilité. Les co-associés (« co-entrepreneurs »), salariés, sont cooptés et détiennent au moins 51 % des actions et 65 % des droits de vote à l’assemblée générale où le principe « un homme ou une femme égale une voix » est de mise, quel que soit le montant du capital investi par la personne. Le gérant, salarié, est nommé par les travailleurs pour une durée de cinq ans. Les profits sont répartis entre les réserves de l’entreprise, l’intéressement et la participation pour tous les salariés, en plus des dividendes pour les associés-salariés. Les réserves de l’entreprise ne sont pas propriétés des associés, elles restent acquises à la Scop.

    Pour ce qui est de l’organisation interne, elle reste l’affaire de ceux qui font vivre la structure : beaucoup de choses peuvent se négocier, dès lors que des choses formelles sont maintenues vis-à-vis des banques, de l’administration, du fisc, etc. Maintien ou pas de la hiérarchie, modalités des prises de décision, égalité ou non des salaires, peuvent être pratiqués différemment ici ou là. Il n’est d’ailleurs pas nécessaire de créer une Scop pour introduire des fonctionnements égalitaires, le secteur associatif ou les formes de SARL peuvent aussi faire l’affaire si les associés en ont la volonté.

    Une Scop pour SeaFrance ?

    Les difficultés de cette entreprise sont anciennes : en juin 1999, le gouvernement recapitalise SeaFrance pour assurer sa viabilité. Depuis, sur un secteur très concurrentiel, et avec l’exploitation du tunnel sous la Manche depuis 1994, SeaFrance a connu bien des déboires, des pertes financières et a procédé à bien des licenciements. La SNCF, maison mère de la société maritime, cherche un repreneur puis jette l’éponge en février 2011. La CFDT, syndicat majoritaire de SeaFrance, avance alors un projet de Scop en décembre 2011 qui sera appuyé par Sarkozy en personne. Comment ne pas comprendre ce soutien présidentiel comme une manoeuvre dans le contexte des élections de 2012 ? Comme le faisait remarquer un syndicaliste de la CGT, Maurad Rabhi, pourquoi l’État appuierait-il le financement de ce dossier de Scop et pas les autres entreprises en difficulté ? Et de toute façon, l’Europe, sollicitée par les concurrents de SeaFrance, ne laisserait pas passer une aide d’État au nom de la liberté de la concurrence.

    Au-delà de l’effet d’annonce du chef de l’État, SeaFrance, même en Scop, devra d’abord jouer des coudes sur son propre marché ; un statut en Scop, ce n’est pas une solution miracle. Les politiciens du gouvernement le savent bien. Mais on peut comprendre ces 500 salariés qui veulent sauver leur emploi.

    C’est d’ailleurs là toute l’ambiguïté des Scops. D’une part, formellement, elles représentent une autre façon d’organiser la macro-économie avec des règles qui laissent entrer la démocratie directe dans l’entreprise 3 en permettant de se débarrasser des parasites que sont les actionnaires. De l’autre, elles n’apportent pas de solution idéale car elles composent avec les règles du marché.

    En France, elles sont une survivance de ce mouvement ouvrier qui rêvait d’abolir le salariat par la démocratie sociale. Ailleurs, à d’autres époques, elles ont aussi participé à des processus révolutionnaires marquants (Espagne révolutionnaire, décolonisation de l’Algérie), où elles furent des recours précieux de réorganisation de l’économie avec des finalités parfois libertaires, égalitaires et utopiques.

    Les Scops sont donc des outils qui prennent du sens selon l’objectif à atteindre. Elles peuvent être conformistes malgré leur différence, ou être un recours des peuples en révolte. La prégnance de ce modèle nous démontre que notre imaginaire collectif, malgré l’ancienneté du modèle Scop, n’a pas été capable de créer un autre concept répondant à nos exigences. Si la Scop a tant de prises encore aujourd’hui, c’est parce que l’horizon de l’abolition de la propriété privée a été perdu, et que c’est l’exercice de « la citoyenneté » dans l’entreprise qui est retenu. La citoyenneté a pris la place de la révolution sociale. On ne veut plus abolir le salariat, on veut la démocratie dans l’entreprise… Que des travailleurs décident de s’organiser sans intermédiaires et en s’affranchissant de certaines injustices dans l’entreprise est évidemment réjouissant. N’en attendons rien de plus si nous ne sommes pas capables de faire la liaison entre ces formes de travail et la généralisation de l’autogestion versus libertaire. Peut-être que les partisans de la révolution sociale devraient aborder cette économie-là comme ils abordent d’autres outils comme le syndicalisme, avec ses limites et ses potentiels.

    Rêvons un peu…

    Dans une économie autogestionnaire, les Scop de production auraient-elles leur place ? Tout dépend évidemment de la question centrale qui est la propriété sociale. Laisser des employés d’une coopérative s’approprier ce qui devrait être socialisé pose un problème de fond. Le mouvement coopératiste s’est souvent plaint, au fil de son histoire, de l’individualisme des coopérateurs ; et il est fréquent d’entendre des salariés-coopérateurs, aujourd’hui, affirmer que ce statut les a transformés en « leur propre patron ». C’est toute l’ambiguïté des coopératives, compatibles avec l’économie capitaliste, qui reposent sur la propriété privée des moyens de production et de distribution, mais qui seraient beaucoup moins compatibles dans une économie où « tout est à tous », c’est à dire à la communauté entendue dans son sens le plus large.

    Parmi ceux qui abordèrent – sans trancher sur le fond – le sujet des coopératives et de leur compatibilité avec l’économie libertaire d’abolition de la propriété privée des moyens de production et de distribution, Augustin Souchy écrivait en 1950 4 que la différence entre les coopératives de production et les collectivités espagnoles de l’époque révolutionnaire était que les collectivités avaient exproprié les précédents propriétaires. Il précisait : « Il est vrai, que, objectivement, le coopérativisme ne révolutionne pas le monde en un jour. De façon subjective, le coopérateur doit avoir une conscience révolutionnaire et une foi socialiste plus profonde que le membre d’une collectivité. […] La coopérative de production n’est pas antagonique, dans son essence, avec la collectivité libre, elle est son précurseur. […] Le régime de la liberté doit permettre autant de coopératives et de collectivités que les hommes veulent en créer. Le socialisme libertaire n’est pas unitaire, mais pluraliste ; il favorise et appuie toutes les initiatives populaires, tant dans l’ordre économique, que dans le politique ou le culturel. Le coopérativisme est une des routes principales de l’humanité vers la justice économique. » Toute la question serait donc de savoir si, aujourd’hui, le mouvement des coopératives de production peut être partie prenante, dans une perspective révolutionnaire, d’un processus économique vers l’abolition du capitalisme.

    1. La devise du mouvement coopératiste « Travail, Capital, Talent » est de Fourier.
    2. La Confédération générale des Scop revendique aujourd’hui 2 000 entreprises adhérentes employant 40 000 personnes en France.
    3. Dans le quotidien économique Les échos du 4 janvier 2012, on trouve un article élogieux (« Au pays de l’entreprise sans chef ») qui défend l’autogestion au prétexte qu’une hiérarchie représente des coûts importants et qu’il faut encourager la liberté de créer et de s’autodiscipliner des salariés.
    4. El socialismo libertario, Editorial Estudias, La Habana, Cuba, 1950.

  • Au risque de me répéter et d’étaler mes remarques simplistes (sachant que je suis acquis à la recherche de formules coopératives "ouvertes") :
    La coopérative chimique de Tourcoing a-t-elle des comptes à rendre
    à la coopérative textile de Rangoon ? Dig it dig it