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Battisti encore diffamé par la presse

Publie le mercredi 16 février 2005 par Open-Publishing

Le 26 janvier, le quotidien la Dépêche du Midi a publié sur Cesare Battisti une information erronée et diffamatoire.
Le 27 janvier 2005, j’ai adressé à un ami journaliste à la Dépêche du Midi, la demande de rectification suivante, avec copies au rédacteur en chef et au responsable de la rubrique polars.

Le 15 février, l’information n’étant pas passée, et en l’absence du moindre accusé de réception, j’ai envoyé un second mail qu’on lira également ci-dessous.

Le lendemain, j’ai reçu un mail laconique d’un des destinataires m’invitant à le contacter ultérieurement et un coup de téléphone de mon ami journaliste me confirmant que ma demande de rectification n’était pas passée et ne passerait probablement pas. On ne saurait en être surpris, trois semaines s’étant écoulées depuis la parution de l’article incriminé.

Il m’a cependant conseillé de contacter le médiateur du journal. Ce que je fais, mais je crois utile de rendre publiques mes démarches et de leur donner ainsi une chance d’aboutir.

Maxime Vivas, écrivain.

Mon premier mail du 27 janvier :

Mon cher XXX,

Si tu peux faire passer ce texte à la personne adéquate à la Dépêche, je t’en saurais gré. J’aimerais en effet apporter quelques remarques sur l’information que la Dépêche a publiée sur Battisti. Ces remarques sont bien entendu publiables sous la forme et dans la rubrique que le journal choisira.

J’espère pouvoir informer Fred Vargas et le Comité National de Soutien de la suite favorable donnée à ma requête.
Amitiés.

Maxime


Sous le titre "Le « contact » de Battisti piège la police", la Dépêche du 26/01/2005 écrit notamment ce qui suit :

"...l’ex-dirigeant du mouvement des « prolétaires armés pour le communisme » (PAC), en fuite depuis le 21 août, est recherché par son pays pour purger une peine de réclusion criminelle à perpétuité pour meurtres et complicité d’assassinat."

Cet phrase contient une information erronée et elle laisse entendre que la culpabilité de Battisti est avérée. En vérité :

1- Cesare Battisti n’a jamais été "le dirigeant" des PAC mais un de ses plus jeunes militants de base dans les années 70.

2- il a été jugé par contumace (donc, sans possibilité de se défendre), alors qu’il se trouvait au Mexique et qu’il ignorait le procès dont il faisait l’objet et les accusations qui ont conduit à sa condamnation.

3- la Justice Italienne, dénoncée en cela par la Cour Européenne de Justice, ne prévoit pas de second procès après un jugement par contumace. Battisti réclame ce procès et il est prêt à se rendre en Italie pour cela.

4- il a toujours nié les meurtres qui lui sont imputés sur la foi d’un "repenti" qui a ainsi obtenu la clémence de la Justice (il est libre aujourd’hui) et qui a "chargé" un ex-camarade dont il pensait qu’il ne risquait rien du fait de son exil lointain.

5- aucun témoin oculaire n’a jamais aperçu Battisti sur les lieux où les PAC ont usé de violence.

6- les activistes de droite, et notamment ceux qui ont déposé une bombe dans la gare de Bologne (80 morts), sont libres en Italie et ne nient pas leur crime (notons qu’il en est de même en France pour les activistes de l’OAS, en vertu du principe selon lequel, un tiers de siècle après des périodes de "guerre civile larvée", il ne faut pas rouvrir les plaies).

7 - Battisti, attiré en France par la promesse de ne pas être livré à l’Italie ("Doctrine Mitterrand") a abandonné toute action politique, fondé une famille, s’est reconverti dans l’écriture de romans.

8- Avant que la Justice française ne souscrive aux tardives demandes d’extradition de la Justice italienne, deux jugements avaient confirmé le droit d’asile dans les années 90, plusieurs Premiers ministres de tous bords et le président Chirac les avaient respectés.

9- Battisti ne fuit pas la Justice. C’est la justice qui le fuit.

Maxime Vivas

Ecrivain, membre du Comité de Soutien à Cesare Battisti.

Mon second mail du 15 février 2005 à la Dépêche du Midi :

Bonjour,

En l’absence de toute réponse au mail que je vous ai envoyé le 27 janvier, j’en ai en communiqué le contenu aux Comités de soutien national et régional de Cesare Battisti pour qu’ils signalent à leurs adhérents comment l’affaire Battisti est traitée à Toulouse.

Je regrette vivement que ce genre de courriel n’ait même pas fait l’objet d’un accusé de réception et que l’information erronée ne soit pas rectifiée, alors qu’il s’agit de la liberté d’un homme.

Peu exigeant, j’avais pris soin de préciser que mes remarques pouvaient être publiées sous la forme et dans la rubrique que le journal choisira. Ce qui signifie que j’en assumais la responsabilité, que la Dépêche n’était pas tenue de s’engager sur le sujet, que mon texte pouvait être réduit, recomposé, publié dans n’importe quel coin de n’importe quelle page.

Une erreur qu’on refuse de rectifier devient un mensonge. Et vous savez bien ce que disait Jaurès sur le sujet. Je vais donc suivre sans trop tarder son conseil en usant de canaux plus hospitaliers, aptes à populariser notre différend et à rétablir la vérité en publiant in extenso mon texte rectificatif et celui-ci.

Bien à vous.

Maxime Vivas, écrivain, membre du Comité de soutien toulousain à Cesare Battisti