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Chirac veut avancer à mai le référendum sur la Constitution européenne

Publie le mercredi 16 février 2005 par Open-Publishing
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Panique à l’Elysée.

Selon nos informations, Jacques Chirac réfléchit à une accélération du calendrier référendaire. Dans le but avoué « de laisser le moins d’espace possible au non » au traité constitutionnel européen. Le « Château » a ainsi demandé au ministre de l’Intérieur et à ses services de réfléchir à avancer d’un mois la date de convocation des électeurs français. Jusqu’à présent, les dates retenues étaient le 5 ou 12 juin. Désormais, le ministère de l’Intérieur travaille sur trois dates : les 15, 22 et 29 mai. Le 15 présente le désavantage d’être le dimanche de Pentecôte. Et, malgré la suppression du lundi de Pentecôte comme jour férié, beaucoup de Français devraient perpétuer la tradition d’un long week-end. Quant au 29, c’est le jour de la Fête des mères, un jour où la France n’a pas la tête à voter. Reste donc le 22 mai. Cela étant, la date du référendum n’est pas définitivement fixée. Elle devait l’être en tout état de cause avant la fin du mois de février. Une source gouvernementale précise, en effet, que la convocation du Congrès qui réunit les parlementaires afin d’adopter la révision constitutionnelle, préalable nécessaire à la ratification du traité européen est fixée au 7 mars.

Cette accélération, Jean-Pierre Raffarin l’a amorcée hier soir, alors que le Sénat entamait l’examen du projet de loi de révision constitutionnelle. Le Premier ministre a fait part à plusieurs reprises de sa volonté « d’aller vite ». Evoquant le traité de Maastricht, il a insisté sur la nécessité « de lever rapidement des inquiétudes qu’il ne faut pas sous-estimer ». Implicitement, l’hôte de Matignon a
ainsi demandé aux sénateurs d’adopter un texte « conforme » à celui voté il y a quelques semaines par les députés. Cette attitude permettrait au gouvernement d’éviter l’organisation d’une seconde lecture du projet de loi. Et donc de gagner du temps.

Parfaitement docile, une majorité de sénateurs de droite comme de gauche semble disposée à faire ce plaisir à Matignon comme à l’Elysée. Bien que dépositaires d’amendement similaires, les socialistes et les centristes ont en effet renoncé à mêler leurs votes. Et du coup à mettre en difficulté la majorité UMP. Comme l’explique Bernard Frimat, sénateur du Nord, « nous n’avons pas
vocation à servir de supplétif à M. Bayrou et à ses amis dans leur bagarre interne à la majorité ».

Une attitude dictée d’en haut : en privé, François Hollande vitupère contre le dirigeant centriste accusé de « foutre inutilement le bordel ». Du coup, le projet de loi devrait être adopté demain matin sans difficulté. Même les 27 parlementaires socialistes qui ont voté non le 1er décembre lors de
leur consultation interne semblent être rentrés dans le rang. Ils devraient se contenter de s’abstenir. Le sénateur rebelle Jean-Luc Mélenchon en tête.

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