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Amères frustrations...

par Jean-Claude Rodes

Publie le vendredi 2 mars 2012 par Jean-Claude Rodes - Open-Publishing

C’est vrai. Les élections présidentielles ont du mal à prendre chez nous. Et pourtant ce n’est pas faute de présence de domiens ou originaires,au charisme indicustable, dans les états majors de campagne des principaux partis. Alors comment donc expliquer ce peu d’entrain si ce n’est que les priorités données aux thèmes de campagnes des principaux leaders sont d’une abstraction froide et lointaine pour nos compatriotes.

Certes on peut comprendre le desarroi de nos compatriotes hexagonaux quand les usines se ferment. On peut comprendre leur frustration quand les grandes entreprises, délocalisent à l’étranger. On peut être solidaire avec la détresse des familles. C ‘est un fait. Mais dans nos régions l’activité de transformation des matières premières est quasi inexistante, parce qu’on a toujours privilégié chez nous, une société de consommation plutôt que de production. Et nos frustrations sont d’autant plus amères, que les candidats n’en parlent pas. Mais est-ce si surprenant quand nos propres représentants, empêtrés dans des querelles hégémoniques, comme à Marie-Galante semblent s’accomoder de cet état de fait.

La désindustralisation de la France et de notre pays, est un vrai problème surtout en ce qui concerne l’emploi. Quand le chiffre du chômage chez nous est du triple de celui de l’Hexagone et qu’on nous parle de solutions urgentes à prendre pour sauvegarder l’emploi, on aurait souhaité au nom de l’égalité et de la solidarité, que les premières mesures aillent vers les régions les plus démunies. Le problème migratoire est certes une vraie question qui mériterait un autre traitement que celui de l’amalgame. Mais l’accuité de cette question n’est pas la même selon qu’on soit dans l’Hexagone ou chez nous. Nos priorités sont loin de savoir si on doit accorder le droit de vote aux étrangers. Parce que façonnés dans le moule de la diversité et de la rencontre des cultures, nous sommes d’une civilisation de la tolérance. On aurait souhaité que ceux qui en veulent à nos voix, nous parlent de nos vrais problèmes. Non pas en termes de promesses, mais des solutions,viables et durables.

Les postulants à la magistrature suprême doivent se faire à l’idée que nous sommes fatigués des promesses sans lendemains de la gauche et de la droite. Il faut prendre acte. De charyde en scylla, les présidents et gouvernements de droite comme de gauche, n’ont pas su diminuer l’augmentation exhorbitante du coût de la vie. Ils n’ont su ni enrayer le chomage et encore moins la violence. Et le développement endogène qu’ils ont voulu tous encouragé, n’a pas dépassé le stade des mots. Et comme sœur Anne, nous ne voyons rien venir ! Nous l’avons dit. Ces élections auraient du être un grand moment de vérité pour nous permettre d’affronter la crise et sortir de notre mal développement. Les maux et les préoccupations d’un pays développé ne peuvent être ceux d’une région mal développée.

D’où les priorités qui ne peuvent être les mêmes. Nous restons cependant convaincus que la crise peut être un véritable catalyseur pour mieux nous recentrer. Exploiter et rentabiliser nos atouts. Qu’ils nous viennent de la nature ou de l’excellence des hommes. L’environnement géographique et géopolitique de la Guadeloupe n’est pas celui de l’Hexagone. Il faut repenser et reposer le concept de développement en milieu insulaire avec une ouverture au monde. Malgré les différents congrès davantage un état des lieux que de propositions réalistes, il est à regretter que le projet guadeloupéen n’ait pas plus de consistance. Qu’on se le dise. Fort d’un projet guadeloupéen, opposable au président élu, la Guadeloupe se porterait bien mieux.

Encore une fois, les incidents de la Réunion, un département considéré comme conservateur partisan du statut quo, montre bien que le malaise social n’est pas d’ordre idéologique mais bien l’expression d’un raz le bol dans la difficulté du quotidien. Le carburant en absence de service public de transport n’est que le détonateur du mal profond qui ronge les populations des DOM.

Nous n’attendons pas des présidentiables des joutes oratoires, des bons mots et de vaines promesses. Mais un programme pour nos régions prenant la nation à témoin. Nous jugerons en conscience de leur faisabilité. Le temps est vraiment venu pour que nous soyons les acteurs de notre propre destin !

http://www.caraibcreolenews.com/news,guadeloupe,1,3745,2-3-2012-amy-res-frustrations-.html