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L’UNEF se prononce pour le non a la Constitution Européenne

Publie le mercredi 23 février 2005 par Open-Publishing
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Résolution du Collectif National de l’UNEF concernant la Constitution
Européenne

Le Traité établissant une constitution pour l’Europe engage l¹avenir des
citoyens, de la jeunesse, des étudiants, et marque une étape importante dans
une construction européenne qui se fait en notre nom. Aujourd’hui soumis à
ratification par voie référendaire en France, le débat sur son contenu est
ainsi posé.

Loin des caricatures, notre prise de position est lucide et sereine : le
débat sur le projet de Constitution européenne ne peut plus être réduit au
traditionnel affrontement entre pro et anti-européens. Et, parce que nous ne
voulons pas le subir mais bien construire notre idéal d¹une Europe de paix,
de démocratie, de progrès social, et une Europe fédérale et démocratique,
nous devons aujourd¹hui nous engager dans le débat sur cette Constitution, à
notre manière et à notre échelle, c’est-à-dire comme une organisation
syndicale étudiante, en analysant les conséquences que pourrait avoir
l¹adoption du traité pour la jeunesse, les étudiants, et les salariés.

Or nous refusons l¹orientation libérale de la construction européenne que la
Constitution veut entériner et poursuivre, alors même qu¹un texte
constitutionnel ne devrait pas figer de politiques qu¹elles quelles soient.
Nous refusons un texte qui définit les contours et le contenu d¹une Europe
où le libéralisme et le marché sont les seules référence et les seules
règles de fonctionnement économique possible, une Europe qui contraint les
Etats à mener des politiques de concurrence ouvrant au sein de l¹Union
européenne une course au dumping fiscal et social, une Europe qui fait du
démantèlement des droits sociaux une règle de fonctionnement, une Europe où
les services publics sont attaqués ou tout simplement non définis, laissant
de ce fait la porte ouverte à toutes les attaques et à toutes les remises en
cause. Nous refusons enfin un texte qui nous empêchera dans l¹avenir de
décider librement des choix économiques et sociaux qui nous concernent,
parce que sa révision est rendue mécaniquement et politiquement impossible
par la règle de l¹unanimité.

De plus, nous rejetons un texte qui empêche toute indépendance européenne en
matière de défense. Nous refusons également un texte qui ouvre la
possibilité à des remises en causes du droit des femmes et de la laïcité.

Enfin, parce que nous refusons des politiques éducatives européennes
s¹appuyant sur la mise en concurrence des établissements et des étudiants ;
parce que seul le service public d¹éducation constitue une garantie
protectrice des droits, des conditions d¹études et de formations de qualité
 ; parce que notre projet pour une Europe des droits étudiants passe par la
mise en place de critères de convergences et par une harmonisation par le
haut entre les différents systèmes éducatifs européens nous ne pouvons que
rejeter les dispositions contenues dans la constitution.

En conséquence, le Collectif National de l¹UNEF se prononce pour le rejet
de ce Traité constitutionnel, appelle les étudiants à participer en masse au
référendum en ce sens, et s¹engage à :

- Multiplier les contacts avec les organisations étudiantes européennes

 Poursuivre le travail d¹information et de débat en son sein

- Mener une campagne pédagogique d¹information en direction des étudiants
(tract, brochures reprenant ces analyses, etc.)

 Organiser des débats contradictoires dans les universités

- Participer dès maintenant, et à partir de ces analyses, aux initiatives
et aux mobilisations qui iront dans le sens d’une Europe plus démocratique,
plus sociale et plus juste. L¹appel des 200 initié par la fondation Copernic
peut en être un exemple. Opposée au repli anti-européen, elle recherchera
toutes les convergences pour promouvoir une autre conception de la
construction européenne, notamment à l¹occasion de la manifestation
européenne prévue à Bruxelles le 19 mars prochain.