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DEMOCRATIE, REFORME OU REVOLUTION

par ROBERT GIL

Publie le mercredi 4 avril 2012 par ROBERT GIL - Open-Publishing
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Tant que le capitalisme peut pratiquer l’exploitation sociale dans un cadre dit « démocratique », il tolère des ilots de liberté. Mais dès lors que cette exploitation sociale devient compliquée, le capitalisme impose ses lois de façon plus autoritaire. Le capitalisme contient toujours en lui cette propension à durcir ses institutions. Tout le malentendu vient du fait que l’on a appelé « démocratie » ces espaces de liberté qui sont la presse, les élections, l’assemblée parlementaire, etc…. En fait, ces espaces de « liberté » n’existent que s’ils sont dûment contrôlés par le système. Autant dire que ces espaces de liberté ne subsistent que tant qu’ils sont des leurres.

Tandis qu’on fait gentiment voter les citoyens sur des « programmes » réformistes, les officines prennent la température quant au risque d’éventuels mouvements sociaux de grande ampleur. Ces officines détiennent un authentique savoir quant à la situation sociale et anticipent les réponses à opposer. Ne doutons pas un seul instant de leur capacité à pouvoir maîtriser des situations « risquées ». Il n’est plus question du beau gosse formé par les grandes écoles à papa et faisant rempart de son attaché-case. Mais bel et bien d’une police et d’une armée formées à l’anti-insurrection, augmentées de structures parallèles et beaucoup moins amateurs que les SAC et les CDR. Tout parti révolutionnaire se devrait d’évoquer cette grave question. Il en va de la liberté, voire de la vie, des militants engagés.

Le capitalisme fonctionne doublement sur le couple oppression/exploitation. C’est son état « naturel ». Et l’on parle de fascisme à partir d’une quantité (trop) voyante d’oppression, mise en place pour continuer l’exploitation. On définit trop souvent le fascisme comme une rupture, or il n’est pas rupture, mais l’aménagement des conditions de l’exploitation qui continue dans un contexte autre. Le fascisme est la roue de secours du capitalisme.

C’est proprement ce qui s’appelle la lutte des classes. Les salariés, avec la classe ouvrière, luttent pour gagner des droits sociaux. Le patronat inlassablement tente (et parvient) de/à récupérer ce qu’il a dû concéder. Toute l’Histoire des sociétés humaines est l’Histoire de cette lutte des classes. C’est encore le cas aujourd’hui.

C’est pourquoi il importe de ne pas céder aux sirènes réformistes qui s’appuient sur l’idée que nous avons atteint un niveau de démocratie permettant de conquérir des droits nouveaux par le jeu électoral et institutionnel. L’Etat est l’Etat de la grande bourgeoisie qui ne se laissera JAMAIS déposséder. Les conquêtes (toutes les conquêtes) s’obtiendront par la lutte de classe consciente et agissante. Et plus le niveau d’exigence des travailleurs sera élevé, plus le risque d’affrontement violent augmentera. Car en définitive se posera INELUCTABLEMENT la question du renversement du capitalisme et de son remplacement par le socialisme. Ce renversement sera social (ce sont les salariés qui imposeront une société conforme à leurs intérêts) et politique (il sera nécessaire de renverser l’Etat pour lui substituer l’Etat socialiste).

Aussi ai-je un regard critique vis-à-vis du phénomène Front de Gauche : il ne pose pas du tout la question du soulèvement populaire dans la lutte pour renverser le système capitaliste et l’Etat bourgeois. Au contraire, il crée l’illusion que la « démocratie » permettra des conquêtes sociales. La bourgeoisie ne renonce jamais et elle ne renoncera pas. Le Front de Gauche ne suffit pas. Il faut aller plus loin. Ce qui fait hésiter les travailleurs, c’est la peur précisément, de l’affrontement violent. Le peuple se laisse convaincre par ces illusions sociale-démocrates car il espère faire l’économie de l’affrontement de classe et de la révolution.

Mais le recours à la violence révolutionnaire n’est pas un rêve romantique, c’est une nécessité historique.

Ecrit par Yapadaxan pour Conscience Citoyenne Responsable

http://2ccr.unblog.fr/2012/03/30/democratie-reforme-et-revolution/

Messages

  • Concernant le grand F...de G..., l’affaire est entendue depuis qu’existent des politiciens en mal de soupe.
    Interrogé lundi 17 octobre sur France Info, Jean-Luc Mélenchon affirmait :
    « C’est quand même incroyable de voir qu’on passe pour un révolutionnaire quand on est simplement keynésien ; où on dit il faut partager, c’est ça qui va faire respirer l’économie ».

    « Révolution par les urnes » ?
    Nulle part les élections n’ont accompli une quelconque révolution, ni même permis de véritables réformes progressistes.

    Ce ne sont pas les élections qui ont imposé la journée de 8h après la première
    guerre mondiale, où la Chambre des députés était dominé par la droite, mais la révolution russe et les mobilisations ouvrières d’après-guerre.

    Ce n’est pas la victoire électorale du Front Populaire qui a conduit à instauration des congés payés et de la semaine des 40 h : c’est la grève générale de 1936, avec
    occupation d’usines, finalement trahie par la SFIO (PS de l’époque) et le PCF.

    Au Chili, Allende a beau eu gagné les élections : il n’a pas pu appliquer son programme, pourtant relativement modéré...
    Chavez, bien qu’il ait gagné largement les élections, a dû faire face lui aussi à un coup
    d’État, stoppé par la mobilisation des masses et par le contre-soulèvement d’une partie de l’armée face aux putschistes.

    En Tunisie, en Égypte, en Syrie, ce n’est pas par les urnes...etc, etc

    Mélenchon, c’est toujours de F...d G... du vieux Mitterand dont il se revendique.