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Je lis dans Le Monde : "Législatives : Jean-Luc Mélenchon ne sait où aller "...

par Antoine (Montpellier)

Publie le dimanche 6 mai 2012 par Antoine (Montpellier) - Open-Publishing
8 commentaires

...et je tombe en arrêt devant ces lignes qui me plongent dans un abîme de perplexité :

"Dans l’accord national [pour les législatives] entre les formations [du Front de Gauche], c’est le Parti communiste qui a raflé la mise sur les législatives. Et qui compte bien en profiter. Un cadre du PCF assure même que "ça ne rendrait pas service" à M. Mélenchon de rejoindre les bancs de l’Assemblée. "Il y a des tas de votes sur lesquels cela risque d’être bancal. Il serait obligé de choisir : soit s’aligner, au risque d’en sortir affaibli, soit voter contre, au risque que le groupe apparaisse désuni", ajoute cet élu." (article du Monde)

Des votes "au risque d’être bancal" ? Une alternative entre un alignement (sur quoi ? pour qui ?) risquant d’affaiblir le bonhomme (pourquoi ?) et un vote contre (...pour quoi ?) risquant de désunir le Front de Gauche (pourquoi ? sur quoi ?). Arrêtons-nous sur cette question et reposons-la : qu’est-ce qui pourrait diviser à l’Assemblée Nationale un Front de Gauche pourtant si uni à la présidentielle ?

Procédons par analogie pour essayer de comprendre : imagine-t-on Mélenchon élu à la municipalité de Montpellier hésitant à s’aligner sur son camarade du Front de Gauche, Michel Passet, votant le passage en Délégation de Service Public (DSP) (porte ouverte à une privatisation comme dit le PC de Montpellier et le NPA) d’une crèche ? Avec l’affaiblissement politique induit pour celui qui s’est proclamé le défenseur intransigeant des services publics ! Ou hésitant à voter contre la DSP et donc, d’une certaine façon, contre son camarade qui, lui, vote sans états d’âme avec les élus socialistes et du Modem ? Décidément l’union, mais à l’intérieur même du Front de Gauche, serait-elle, en bonne tradition "communiste", un combat bien tourmenté ?

A l’évidence l’énigme est au coeur des "cadres" du Front de Gauche ! Et la "révolution citoyenne" dans tout ça ? Que pense le bon peuple de la Bastille du déchirement de son candidat pour les législatives ? On en parle dans les Assemblées citoyennes et on vote ?

Tiré de Point de vue impertinent. Législatives : Jean-Luc Mélenchon ne sait où aller (Le Monde)

Messages

  • moi aussi j’ai toujours été perplexe sur la tournure que prendra le FDG si Hollande gagne les presidentielles. Il faudra sans doute attendre aprés les legislatives pour voir comment tout cela tournera.

    • il y a plusieurs hypothèses en effet. En voici quelques unes :

      1) majorité relative PS-EELV à l’assemblée nationale :

       soutien du FDG au gouvernement PS-EELV en votant la motion de confiance, mais sans participation à sa majorité à l’Assemblée nationale (tout en restant dans la majorité sénatoriale ?)ni gouvernementale,

       entrée dans la majorité parlementaire de gauche sans participation gouvernementale,

      2) majorité absolue PS-EELV à l’Assemblée Nationale,

      le groupe FDG à l’AN pourrait alors jouer la carte de l’autonomie "grand angle" et le FDG préempter une opposition à la gauche du PS, tout en s’appuyant dans les mobilisations sociales fortes sur un soutien a-critique de l’orientation des directions syndicales qui lui sont proches de la CGT et de la FSU pour leur conduite , comme elle l’a déjà fait à l’automne 2010 sur les retraites.

      Autrement dit, éviter toute remise en cause de sa stratégie de révolution citoyenne par les urnes.

    • Effectivement, entre majorité absolue des partis EELV-PS et majorité relative, ce n’est pas pareil.

      Il faudrait pour cela connaitre les attendus et les répartitions de l’accord national entre PC et PS, événement très discret et d’un glauque accompli, pour lequel on n’a que des preuves indirectes ou des éléments qui n’en éclairent pas les contenus.

      Bien JLM fait une faute politique sur la question du "ni ni ni " . Paradoxal pour un front ou un parti se réclamant justement de la mobilisation des travailleurs lors du front populaire , c’est valable également pour le PCF qui aime se gargariser avec la question du front populaire de 1936.

      La situation actuelle ne souffre d’aucun attentisme dans les nécessités de préparer une mobilisation populaire sur le terrain. pas pour servir de piétaille électorale, mais pour préparer le mouvement social, la démocratie de celui-ci, la centralisation démocratique sous forme de coordinations de celui-ci, seules capables de repousser les plans de la bourgeoisie, qu’ils se saisissent des Hollandreous ou des Sarkonéous.

      Si vis pacem, para bellum.

      Mobilisation, préparation de la mobilisation sociale. la stratégie est claire et l’exemple grec nous montre dans ses creux et ses bosses, ce à quoi d’attendre, ainsi que les faiblesses à compenser.

      Ce à quoi s’attendre ? les terribles politiques d’austérité, les colères populaires immenses.

      Les creux ? la division des masses, le surgissement du fascisme sur les faiblesses des solutions révolutionnaires

      Les sommets à atteindre ? Ce qui manque en Grèce et qu’il faut préparer : une auto-organisation généralisée, centralisée, des travailleurs, quelque soient leurs opinions politiques ou leur absence d’opinion, apte à commencer à donner des ordres à la société face au chaos que la démocratie limitée du système ne peut résoudre.

      Préparer cela ce n’est pas se charger d’utopie, c’est mettre en place ce qui permettra de résister et de tenter une sortie de crise qui soit distincte de la sortie de crise des années 1930.

      Le monde serait bien mieux géré si les travailleurs avaient le pouvoir.

  • "Il n’est question ni de soutien, ni de participation, ni d’opposition (...) Il n’y a pas de combines à l’horizon, il n’y en aura pas !", a affirmé Pierre Laurent lors de l’émission "Questions d’info" LCP/Le Monde/AFP/France Info. (AFP 18.04)

    Vous avez bien lu, ni soutien ni participation ni opposition, quoi alors ?

    Rien que du vent, des paroles, de la gesticulation en guise d’action ?

    Ils soutiendront le gouvernement à leur manière, voilà tout.

  • Y aura-t-il finalement une dose de proportionnelle aux Législatives et si oui de combien ??