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De l’attentat de Tel-Aviv à celui de Beyrouth ...

Publie le mercredi 2 mars 2005 par Open-Publishing

di Al Faraby

Les déclarations contradictoires qui ont suivi l’attentat du 26 février 2005 de Tel-Aviv, tant du côté palestinien qu’israélien, rendent peu aisée la réponse à la question de savoir qui est derrière l’attentat de Tel-Aviv. Il est cependant intéressant de noter la réaction du gouvernement d’Ariel Sharon, qui a cherché à donner à cet acte une connotation lui permettant de tirer profit de la situation sensible qui prévaut dans la région.

Ariel Sharon a en effet pointé les responsabilités successives du Hezbollah libanais et du gouvernement syrien dans l’organisation de cet attentat, avant que d’étendre le champ de la culpabilité à l’Autorité palestinienne. Cette réaction n’est en rien anodine, puisque l’on sait que, depuis l’assassinat de Rafic Hariri le 14 février 2005, la question de l’application de la résolution 1559 est revenue à l’ordre du jour.

Or, cette résolution sous-entend deux faits pour l’essentiel : le retrait des troupes syriennes du Liban, et le désarmement des milices armées en présence dans le pays du Cèdre, Hezbollah en tête.

Ainsi, en accusant la Syrie et le Hezbollah d’être responsables de l’attentat du 26 février, Sharon cherche, en attirant l’attention de la communauté internationale, à faire accélérer l’application de la résolution 1559, et donc à affaiblir deux de ses principaux adversaires régionaux. Tel-aviv continue en effet à occuper les fermes de Chebaa, ce qui permet au Hezbollah libanais de lui tenir tête ; quant à la présence syrienne au Liban, elle est pensée par Damas comme étant un moyen d’assurer une parité stratégique face à l’Etat hébreu qui occupe le Golan syrien depuis 1967.

Or, Tel-aviv est soucieux d’ôter à la Syrie tout atout qu’elle est susceptible de pouvoir faire valoir dans l’éventualité de la reprise de négociations israélo-syriennes. La fin de l’influence syrienne au Liban jouerait ainsi indirectement en faveur d’Israël, qui continue d’ailleurs à faire la sourde oreille face aux appels insistants de Damas pour une reprise des négociations entre les deux pays.

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