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Sabiha AHMINE : au nom de la diversité, pour la mémoire du 8 mai 45

par Alain Marie

Publie le mercredi 9 mai 2012 par Alain Marie - Open-Publishing

Le 8 mai 2012, plusieurs associations lyonnaises ont, comme chaque année, commémorée le 67ème commémoration de la victoire des alliées à la Place du Pont. Au nom de la diversité, Sabiha AHMINE a fait une intervention pour rappeler le sens de cette célébration.

Nous sommes rassemblé ici, au cœur de la ville populaire de Lyon, en ce haut lieu symbolique avec respect, fraternité et dignité, pour la commémoration du 8 mai 1945, date de la victoire des alliés contre la barbarie Nazie. Mais également et surtout, ce rassemblement citoyen est un vibrant hommage aux victimes des massacres de Sétif, de Guelma et de Kharrata en Algérie qui restent étrangement occultés des calendriers officielles des commémorations.

En effet, nous voulons ainsi donner sens au devoir de Mémoire : il y a 67 ans, le 8 mai 1945 à la région de Sétif, le système colonial a fait, selon diverses sources, 45 000 victimes côté algérien et une centaine de victimes européennes.

Ne jamais oublier que cette tragédie historique qui témoigne clairement de la volonté sanglante du système coloniale à asseoir sa domination contre la volonté des peuples opprimés de se libérer du joug colonial s’est faite au détriment de la Charte des Alliés de 1943 et contre les résolutions du Conseil National de la Résistance qui exigeaient d’octroyer la liberté aux peuples des colonies.

Ces mêmes peuples qui ont donné le meilleur d’eux même pour défendre nos valeurs républicaines d’égalité, de fraternité contre la barbarie nazie et pour leur propre liberté et leur autodétermination. Par ce devoir de mémoire commun c’est la république qui sera grandi. Et ce sont ses valeurs qui seront renforcés et qui prendront ainsi aux yeux d notre jeunesse tout leur sens.
C’est pourquoi, notre démarche vise surtout à donner du sens au devoir de mémoire et lutter pour cette dignité, pour ne pas oublier, pour ne pas exclure et pour rendre ainsi un vibrant hommage à tous ces étrangers et à leur familles qui se sont battus comme des lions pour défendre la République et pour le droits la citoyenneté ou à l’indépendance

Par ce rassemble, c’est la mémoire de toutes ces victimes que nous célébrerons aujourd’hui pour la dignité et la vérité.

Comme l’a déclaré officiellement, lors de la commémoration du 17 octobre 2011 le nouveau Président de la république, François Hollande, nous devons avec courage et dignité faire la lumière sur toutes ces tragédies colonialistes : l’Etat Français doit faire toute la vérité sur son histoire pour la conciliation, pour la construction d’une identité commune et pour le partage de notre mémoire républicaine commune.

Aussi, et comme nous le faisons chaque année à la ville de Lyon, au Tata Sénégalais et ailleurs sur notre région, nous voulons commémorer sur le même pied d’égalité cette date du 8 mai. Si nous l’avons toujours fait ainsi, pas sans difficultés, c’est parce que au cœur de cette lutte pour la reconnaissance des mémoires oubliées se trouve un valeureux, brave et courageux combat pour la défense des valeurs de la République.

En effet, la défense de la république, c’est une lutte de touts les instants pour la reconnaissance des uns et des autres, pour la concorde, pour la cohésion dans nos quartiers, pour la conciliation des français contre les divisions et contre les discriminations

C’est ce combat que nos anciens nous ont légué en toute dignité, pacifiquement et fraternellement :

Rappelons nous que parmi les pancartes des manifestants de Sétif lors de la marche historique et pacifique du 8 mai 1945 pour célébrer la chute de l’Allemagne Nazi, il était surtout écrit :

  A bas le fascisme et le colonialisme
  Nous voulons être vos égaux

Aujourd’hui comme hier, c’est également ce combat qui nous anime pour la diversité, l’égalité et la justice… Avec touts ces mots riches de sens et de courage, prononcés par le Présidents de la République le 6 mai 2012 à la Bastille, ce sont les valeurs de la république qui sont à l’honneur.

Oui c’est au nom de l’égalité, de la fraternité, de la vérité et de la justice que nous demandons, à chaque commémoration depuis 10ans maintenant, la reconnaissance de ce devoir de mémoire oublié.